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Démographie France 2011 : bilan (2/2) (20 01 2012)

Suite et fin (voir article d'hier sur ce blog) des extraits d’une note de Mmes Anne Pla, Catherine Beaumel, division Enquêtes et études démographiques, publiée le 17 janvier 2012 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1385.html

 

Bilan démographique 2011

Résumé

Au 1er janvier 2012, 65,35 millions d’habitants peuplent la métropole et les départements d’outre-mer, hors Mayotte. En 2011, grâce à l’excédent des naissances sur les décès plus qu’au solde migratoire, la population a augmenté de 0,5 % (349 000 personnes), au même rythme que les années précédentes. Le nombre de naissances, estimé à 827 000, se maintient à un niveau élevé, mais est en léger repli par rapport au point haut de 2010. L’indicateur conjoncturel de fécondité est de 2,01 enfants par femme. L’âge moyen à l’accouchement continue de s’élever (30,1 ans). À la naissance, les femmes peuvent espérer vivre jusqu’à 84,8 ans en moyenne et les hommes 78,2 ans. L’espérance de vie s’allonge au même rythme que lors des années récentes, mais le nombre de décès augmente aussi (555 000 en 2011), du fait du vieillissement de la population.

Sommaire

·         La population s'accroît au même rythme que ces dernières années

·         Déjà élevée, la fécondité continue d’augmenter au-delà de 30 ans

·         L’âge moyen à l’accouchement dépasse 30 ans

·         L’espérance de vie s’allonge, le nombre de décès augmente

·         Le nombre des mariages recule

ENCADRE : En 2008, l’indice conjoncturel de fécondité des femmes nées en dehors de l’Union européenne est de 3,1 enfants

L’âge moyen à l’accouchement dépasse 30 ans

Après avoir franchi la barre des 30 ans en 2010, l’âge moyen à l’accouchement continue de s’élever et atteint 30,1 en 2011. La part des mères qui accouchent entre 30 et 34 ans est passée de 26 % en 1991 à 33 % en 2011 et celle des mères âgées de 35 ans ou plus de 13 % à 22 %. Accoucher à 40 ans ou plus est une situation deux fois plus fréquente qu’il y a vingt ans (2,2 % des mères en 1991 et près de 5 % des mères en 2011). Comme en France, l’âge moyen à l’accouchement a atteint 30 ans dans l’UE en 2010. Les situations sont beaucoup moins disparates que pour l’indicateur conjoncturel de fécondité : en dehors de quelques pays de l’est de l’Europe comme la Roumanie ou la Bulgarie où les mères accouchent en moyenne vers 27 ans, l’âge moyen à l’accouchement se situe aux environs de 30 ans dans la plupart des pays et dépasse même 31 ans en Espagne, en Italie ou en Irlande.

L’espérance de vie s’allonge, le nombre de décès augmente

Depuis 2006, le nombre de décès progresse régulièrement en France, après les évolutions très chahutées des trente années précédentes. Selon les projections démographiques réalisées en 2010, le vieillissement progressif de la population française et l’arrivée aux âges avancés de générations de plus en plus nombreuses devraient mécaniquement entraîner une croissance du nombre de décès dans les prochaines années. Néanmoins, parallèlement, l’espérance de vie à la naissance continue à progresser sur le même rythme que depuis le début des années 1970. Elle s’établit à 84,8 ans pour les femmes et à 78,2 ans pour les hommes. Depuis 1994, les gains moyens d’espérance de vie sont de 3 mois par an pour les hommes et 2 mois par an pour les femmes. L’écart hommes-femmes, relativement important en France par rapport à d’autres pays européens, a donc tendance à se réduire. Les contributions des différents âges à ces gains d’espérance de vie diffèrent pour les hommes et les femmes, en dehors des gains très importants à la naissance quel que soit le sexe. Ces dix dernières années, la contribution la plus forte se fait entre 80 et 89 ans pour les femmes et entre 70 et 79 ans chez les hommes, soit dix années plus tôt.

L’espérance de vie augmente partout en Europe. La France fait partie des pays où les femmes vivent le plus longtemps, avec l’Espagne et l’Italie, mais elle ne se situe que dans la moyenne pour les hommes. Les Suédois et les Espagnols ont l’espérance de vie la plus longue et peuvent espérer vivre au moins un an de plus que les Français.

Après avoir stagné quelques années entre 2005 et 2009, la mortalité infantile baisse à nouveau en 2010 et 2011. Elle atteint ainsi en 2011 son point le plus bas, à 3,5 pour 1 000. Cette baisse concerne aussi bien la mortalité la plus précoce (enfants décédés à moins de sept jours) que la mortalité la plus tardive. Ce mouvement est général en Europe, la moyenne des 27 pays se situant à 4 décès pour 1 000 naissances. La baisse de la mortalité infantile a été plus rapide et plus forte qu’en France dans d’autres pays européens tels la Suède ou la Slovénie. Hors Union européenne c’est en Islande que le taux de mortalité infantile est le plus bas, à 2,2 pour 1 000.

Au 1er janvier 2012, les personnes de 65 ans et plus représentent en France 17,1 % de la population, contre 16,0 % il y a 10 ans. Avec l’allongement de la durée de vie, la population française continue de vieillir ; de plus, la première génération très nombreuse du baby-boom, la génération « 1946 » qui compte près de 200 000 personnes de plus que les générations plus anciennes, fait désormais partie de ce groupe d’âges.

Lecture : sur les 2,8 années d’espérance de vie gagnées par les hommes entre 2001 et 2011, près d’un mois a été gagné entre 72 et 73 ans. Au cours de cette même période, 0,5 mois a été gagné au même âge par les femmes.

Le nombre des mariages recule

Le nombre de mariages est estimé à 241 000 en 2011. Il continue de baisser depuis le pic de l’an 2000 malgré quelques années de pause (2005, 2007 ou 2010). Désormais, pour contractualiser une union, les Français préfèrent de plus en plus les Pactes civils de solidarité (Pacs). En 2010, 251 000 mariages avaient été célébrés alors que plus de 195 000 pacs avaient été conclus par des partenaires de sexes différents.

 

Encadré

En 2008, l’indice conjoncturel de fécondité des femmes nées en dehors de l’Union européenne est de 3,1 enfants

Parmi les femmes nées hors de l’UE, la part de celles qui sont en âge d’avoir des enfants est relativement plus importante que parmi les femmes nées en France ou dans le reste de l’UE. Leur indice conjoncturel de fécondité (ICF) est également plus élevé (3,1 enfants). Cependant, l’impact de ces femmes sur l’ICF global est limité, car elles ne représentent que 9 % des femmes de 15 à 50 ans en France : sans elles, l’ICF global ne serait inférieur que de 0,1 enfant par femme. Si l’on mène la même analyse, non plus sur le critère du lieu de naissance des femmes mais sur leur nationalité, le résultat reste le même : l’ICF des femmes de nationalité étrangère (hors UE) est certes plus élevé, à 4,0 enfants, mais elles sont peu nombreuses (5 % des femmes de 15 à 50 ans), si bien que l’impact sur l’ICF reste de 0,1. Autrement dit, l’ICF des femmes françaises, comme celui des femmes nées en France, est proche de 1,9 en 2008, niveau relativement élevé par rapport aux autres pays européens.

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