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Conjoncture économique (décembre 2012) (3/4) (04 01 2013)

Nous publions sur 4 jours une note de MM Cédric Audenis, Jean-François Ouvrard, Jean-François Eudeline et Adrien Zakhartchouk publiée le 20 décembre 2012 sur le site de l’INSEE (cliquer ci-dessous pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm

Résumé

Toujours pas d’élan

·         Au troisième trimestre 2012, l’activité a faiblement progressé dans les économies avancées

·         Atonie des économies avancées au quatrième trimestre 2012

·         Début 2013, les États-Unis éviteraient le pire et l’activité mondiale gagnerait en dynamisme

·         La zone euro : vers des jours meilleurs

·         Contrecoup en France au quatrième trimestre 2012

·         Poursuite de la dégradation du marché du travail

·         Le pouvoir d’achat se replierait en 2012

·         Atonie de la consommation des ménages

·         Recul de l’investissement

·         Le commerce extérieur résiste

·         Aléas : investissement des entreprises, finances publiques américaines, rebond du commerce mondial

…/…Contrecoup en France au quatrième trimestre 2012

L’activité a progressé en France au troisième trimestre 2012

L’activité s’est redressée en France au troisième trimestre 2012 (+0,2 % après -0,1 % au deuxième trimestre 2012). En particulier, la production manufacturière a nettement rebondi (+1,0 % après - 1,0 %), notamment dans le secteur de la cokéfaction-raffinage, dans la fabrication de matériels de transports et dans celle de biens d’équipement. Entraînée par le dynamisme de l’activité manufacturière et soutenue également par la bonne tenue des dépenses des ménages en services, la production de services marchands a accéléré (+ 0,4 % après + 0,1 %). En revanche, l’activité dans la construction a seulement faiblement progressé (+0,1 % après + 0,5 %) et la production d’énergie a reculé (-1,4 % après + 2,2 %).

La demande s’est affermie

Du côté de la demande, l’activité a été soutenue par les exportations (+0,5 %) et par le rebond de la consommation des ménages (+0,3 % après -0,2 %). Les dépenses des ménages en produits manufacturés, en particulier de produits d’habillement-textile, ont ainsi nettement progressé, tandis que leur consommation d’énergie s’est repliée. Enfin, l’investissement des entreprises non financières a légèrement baissé (-0,4 %).

Les enquêtes de conjoncture se stabilisent à un niveau bas en novembre

Dans les services comme dans l’industrie, le climat des affaires reste dégradé en novembre et il s’établit nettement en dessous de sa moyenne de long terme. Dans l’industrie manufacturière, l’appréciation des entrepreneurs sur leurs perspectives personnelles de production est stable depuis l’été et les carnets de commande se redressent en novembre, après avoir fortement reculé en octobre. Selon les enquêtes de conjoncture, l’activité resterait faible.

L’activité se replierait fin 2012...

L’activité reculerait ainsi au quatrième trimestre 2012 (-0,2  %), notamment parce que la production manufacturière se replierait nettement (-1,5 %). En effet, non seulement le climat des affaires dans l’industrie est dégradé, mais, en outre, les données de production disponibles jusqu’à octobre laissent attendre un net repli de la production manufacturière : l’acquis de croissance fin octobre pour le quatrième trimestre s’établit à -2,5 %. Ce recul de l’activité manufacturière aurait des effets d’entraînement défavorables sur le reste de l’économie et la production reculerait dans pratiquement tous les secteurs d’activité. Comme au trimestre précédent, la demande, interne comme externe, ferait néanmoins preuve d’une certaine résistance et, pour la servir, les entrepreneurs accentueraient leur déstockage.

... avant de se redresser début 2013

Cette résistance de la demande permettrait à la production manufacturière de se stabiliser au premier semestre 2013 et à l’activité dans les services de retrouver un peu de vigueur. En revanche, la production dans la construction se replierait nettement d’ici mi-2013. Au total, l’activité progresserait sur un rythme modeste au premier semestre 2013 (+0,1 % par trimestre).

Poursuite de la dégradation du marché du travail

L’emploi marchand en fort repli

Malgré le léger regain d’activité au troisième trimestre 2012, l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles a nettement reculé (-42 000). Avec la faiblesse de l’activité, la situation sur le marché de l’emploi continuerait de se détériorer d’ici mi-2013 : en moyenne, 40 000 postes par trimestre seraient supprimés à l’horizon de la prévision. Le retour des gains de productivité spontanés sur leur rythme d’avant-crise, amorcé depuis fin 2011, pèserait sur l’emploi, mais la baisse de l’emploi marchand serait atténuée par les premiers effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). La baisse de l’emploi total serait plus faible, car l’emploi dans les secteurs non marchands serait soutenu par une augmentation du nombre d’emplois aidés.

Le taux de chômage atteindrait 10,9 % mi-2013

Le taux de chômage s’est établi à 10,3 %  de la population active au 3e trimestre 2012 (9,9 % en France métropolitaine). Sa hausse se poursuivrait à l’horizon de la prévision : il atteindrait 10,5 % fin 2012  et 10,9 % mi-2013 (respectivement 10,1 % et 10,5 % en France métropolitaine).

Le pouvoir d’achat se replierait en 2012

L’inflation à un niveau faible

Le niveau élevé du chômage et le degré limité d’utilisation des capacités productives continueraient de freiner les pressions inflationnistes, même si la progression des prix alimentaires consécutive aux hausses des prix des matières premières intervenues depuis début 2012 devrait se poursuive. En outre, avec la stabilisation du prix du Brent autour de 105$, les prix énergétiques progresseraient peu. Au total, l’inflation d’ensemble serait stable à 1,4 % en juin 2013 après 1,4 % en novembre 2012.

Les revenus d’activité continueraient de ralentir d’ici mi-2013

La dégradation du marché du travail pèse sur les négociations salariales et, en l’absence de nouveau coup de pouce, la hausse du Smic serait limitée en janvier 2013. Dès lors, les salaires réels stagneraient à l’horizon de la prévision et les gains de salaires nominaux ralentiraient entraînant une décélération des revenus d’activité au 2e semestre 2012 puis de nouveau au 1er semestre 2013.

Les impôts augmenteraient fortement au second semestre 2012...

Les mesures votées pour 2012 en Loi de Finances initiale et en Loi de Finances rectificative induisent des hausses de prélèvements de l’ordre de 1 point de revenu des ménages sur l’année. Une part importante de ces mesures, notamment celles relatives aux impôts sur le revenu et la fortune, affecterait le revenu des ménages au second semestre 2012, et les impôts versés par les ménages progresseraient donc vivement.

... puis se stabiliseraient début 2013

Les nouvelles mesures prévues par le projet de Loi de Finances pour 2013 auraient une ampleur semblable. Mais, comme en 2012, elles interviendront essentiellement au second semestre de l’année et les impôts se stabiliseraient donc début 2013.

Profil heurté du pouvoir d’achat

En raison du calendrier de perception des impôts, le profil semestriel d’évolution du pouvoir d’achat serait heurté. Il baisserait au 2e semestre 2012 (-0,3 %) puis se redresserait au premier semestre 2013 (+0,3 %). Sur l’ensemble de l’année 2012, le pouvoir d’achat reculerait (-0,2 %).

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