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Éducation nationale : des métiers exposés (2/3) (09 07 2014)

 

Nous proposons sur 3 jours des extraits (hors tableaux et graphiques) d’une note d’analyse de Mme Hélène Guedj, division Études sociales, Insee, et de M. Benjamin Beaumont, Depp,  publiée le 3 juillet 2014 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1506.html

Éducation nationale : des métiers exposés aux menaces et aux insultes

Résumé

Si les violences physiques contre les personnels de l'Éducation nationale (professeurs des écoles, enseignants du second degré, conseillers et assistants d'éducation, chefs d'établissement) sont relativement rares, chaque année en moyenne, 12 % d'entre eux déclarent faire l'objet de menaces ou d'insultes dans l'exercice de leur métier. Cette proportion est près de deux fois plus élevée que dans l'ensemble des autres professions.

Les enseignants de collèges et lycées sont le plus souvent menacés ou insultés par des élèves (3 cas sur 4) tandis que ceux de maternelle et primaire le sont majoritairement par des adultes (7 cas sur 10). Les personnels les plus jeunes sont particulièrement exposés ; en revanche, les femmes ne sont pas plus menacées ou insultées que leurs collègues masculins. Dans l'année qui suit l'incident, en moyenne, 46 % des personnels de l'Éducation nationale menacés ou insultés dans l'exercice de leur métier signalent des séquelles telles que des troubles du sommeil ou une perte de confiance en soi. Un tiers des victimes estiment que l'incident a perturbé leur vie quotidienne, notamment leur vie professionnelle.

Sommaire

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·         Les personnels de l'Éducation nationale : pas plus de vols et de violences physiques que pour les autres professions

·         Des personnels plus souvent agressés que dans l'ensemble des professions

·         Chaque année en moyenne, 12 % des personnels de l'Éducation nationale sont menacés ou insultés dans l'exercice de leur métier

·         À l'origine des menaces et des insultes, des élèves dans le second degré et des adultes dans le premier degré

·         Les jeunes enseignants plus souvent victimes

·         Les personnels de l'Éducation nationale davantage marqués par les violences subies dans l'exercice de leur métier

Encadré

·         L'enquête SIVIS

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Chaque année en moyenne, 12 % des personnels de l'Éducation nationale sont menacés ou insultés dans l'exercice de leur métier

La violence à l'école relève moins d'agressions « spectaculaires » que d'actes de violence verbale : les violences physiques y sont relativement peu fréquentes. Ainsi, selon l'enquête CVS, en moyenne chaque année, 0,6 % des personnels de l'Éducation nationale déclarent avoir été agressés physiquement dans l'exercice de leur profession. Ce taux de victimation n'est pas significativement différent de celui des personnes en emploi dans leur ensemble (0,5 %). En revanche, menaces et insultes dans l'exercice du métier font proportionnellement près de deux fois plus de victimes parmi les personnels de l'Éducation nationale que parmi l'ensemble des personnes qui occupent un emploi (12 % contre 7 % en moyenne sur un an). Au sein de l'Éducation nationale, les personnels de direction et d'éducation, c'est-à-dire les conseillers et assistants d'éducation et les chefs d'établissement de l'enseignement secondaire, sont les plus exposés : en moyenne sur un an, 16 % d'entre eux déclarent avoir été menacés ou insultés dans l'exercice de leur métier. Viennent ensuite les enseignants de collège et lycée avec un peu plus de 12 % de victimes en moyenne par an, puis les professeurs des écoles avec 10 %.

À l'origine des menaces et des insultes, des élèves dans le second degré et des adultes dans le premier degré

Dans l'exercice de leur métier, les victimes sont plus souvent menacées ou insultées par une personne seule plutôt que par un groupe de personnes (75 % des cas parmi les personnes ayant un emploi) : c'est particulièrement vrai pour les professeurs des écoles et les enseignants du second degré (85 % et 80 % des cas), mais un peu moins pour les personnels d'éducation et de direction (58 % des cas). Souvent, les personnels de l'Éducation nationale menacés ou insultés dans l'exercice de leur métier connaissent l'auteur des faits (ou l'un des auteurs), ou l'ont au moins déjà vu dans le cadre professionnel (75 % des cas contre 37 % dans l'ensemble de la population ayant un emploi). Sans surprise, 6 fois sur 10, un mineur est à l'origine des menaces ou des insultes visant ces personnels, contre 2 fois sur 10 pour les personnes occupant un emploi. Sur ce point, les professeurs des écoles se distinguent très nettement des autres personnels de l'Éducation nationale. Ils sont bien plus souvent menacés ou insultés par des adultes (7 cas sur 10) en exerçant leur activité professionnelle. Ce sont généralement des membres de la famille de leurs élèves, principalement les parents.

Les jeunes enseignants plus souvent victimes

Avec un taux de victimation identique (7 % en moyenne sur un an), les femmes ne sont pas davantage que les hommes victimes de menaces ou d'insultes dans l'exercice de leur profession. Il en est de même au sein de l'Éducation nationale (13 % pour les hommes et 12 % pour les femmes). Contrairement au genre, l'âge est un facteur très discriminant. Ainsi, les personnels de l'Éducation nationale âgés de moins de 30 ans sont les plus touchés (en moyenne 14 % sont menacés ou insultés chaque année dans l'exercice de leur profession). Les personnels de 50 ans ou plus paraissent plus épargnés (9 % en moyenne sur un an). Cet écart entre les plus jeunes et les plus anciens, également constaté dans l'ensemble de la population occupant un emploi, est particulièrement marqué au sein de l'Éducation nationale. La plus grande expérience professionnelle des personnels plus âgés, mais aussi le parcours professionnel des enseignants du second degré, notamment le lieu où ils exercent, peuvent en partie expliquer cette différence. En effet, les enseignants démarrent souvent leur carrière en collège dans des établissements où le climat scolaire est plus dégradé et, avec l'ancienneté, exercent dans des établissements moins exposés aux violences.

 

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