Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vulnérabilité énergétique (2/3) (14 01 2015)

Nous proposons sur 3 jours des extraits (hors tableaux et graphiques) d’une note d’analyse de MM. Nicolas Cochez, Éric Durieux, David Levy, publiée le 8 janvier 2015 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE).

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1530.html

Loin des pôles urbains, chauffage et carburant pèsent fortement dans le budget

Sommaire

·         Résumé

·         22 % des ménages sont en situation de « vulnérabilité énergétique »

·         La moitié des ménages éloignés des pôles urbains est vulnérable sur le plan énergétique

·         Les personnes seules et les moins de 30 ans sont particulièrement concernés

·         La surface et le combustible du logement jouent fortement sur le risque de vulnérabilité

·         La vulnérabilité énergétique liée aux déplacements augmente en s’éloignant des pôles

·         700 000 ménages vulnérables à la fois pour le logement et pour le carburant

Encadré

·         Quel impact d’une hausse du prix de l’énergie ?

…/…

Les personnes seules et les moins de 30 ans sont particulièrement concernés

À côté de la localisation des logements et de leurs performances énergétiques, les caractéristiques des ménages jouent un rôle au moins aussi important en matière de vulnérabilité énergétique. Ainsi, les personnes seules apparaissent les plus exposées. Environ un tiers d’entre elles sont en situation de vulnérabilité énergétique, alors que seulement 16,0 % des ménages composés d’au moins deux personnes sont dans ce cas. Cela traduit notamment le fait que les dépenses énergétiques par personne habitant dans un même logement diminuent, toutes choses égales par ailleurs, quand augmente le nombre de personnes du ménage.

C’est pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans que les cas de vulnérabilité sont les plus fréquents (43,1 %). Toutefois, la catégorie la plus nombreuse est celle des retraités, avec 1,8 million de ménages exposés, soit 21,1 % des ménages retraités. Parmi ces derniers, les 75 ans ou plus apparaissent moins vulnérables (taux de 16,9 %), car ils occupent souvent des logements plus petits. Parmi les actifs, ce sont les ouvriers qui constituent la catégorie la plus nombreuse à être vulnérable, avec 1,2 million de ménages, soit 26,8 % de cette catégorie sociale. Cependant, les risques les plus élevés s’observent chez les agriculteurs (46,6 %) et chez les chômeurs et inactifs (44,2 %).

La surface et le combustible du logement jouent fortement sur le risque de vulnérabilité

En France métropolitaine, la proportion de ménages vulnérables pour leurs dépenses énergétiques liées au logement est de 14,6 %. Ce taux varie nettement d’une région à l’autre, principalement avec le climat, auquel s’ajoutent l’effet des écarts de revenus et celui des différences de parcs de logements. Dans trois régions, la vulnérabilité liée au logement dépasse 25 % ; il s’agit de la Franche-Comté (26,0 %), de l’Auvergne (27,0 %) et de la Lorraine (27,4 %). Les trois régions les moins concernées sont la Corse (4,7 %), la région Provence - Alpes - Côte d’Azur (5,5 %) et l’Île-de-France (6,3 %).

Outre le climat, deux facteurs influent beaucoup sur la dépense nécessaire pour chauffer son logement : la surface et le combustible. Plus le logement est spacieux, plus la facture nécessaire pour le chauffer est élevée. Toutefois, la vulnérabilité liée au logement étant définie à partir d’un ratio, elle est a priori plus élevée pour les habitations les plus petites, où vivent le plus souvent des ménages modestes, ou au contraire pour les plus spacieuses, pour lesquelles le coût de chauffage est important.

De fait, la proportion de ménages ayant de fortes dépenses énergétiques liées au logement, relativement à leurs revenus, atteint en moyenne 26,8 % lorsqu’ils occupent un logement de moins de 25 m² et 24,1 % au-dessus de 150 m². Pour les surfaces intermédiaires, les parts de ménages vulnérables sont inférieures à 16 %, avec un minimum de 9,4 % pour les surfaces de 40 à 70 m². Au sein des logements de moins de 25 m², les ménages vulnérables vivent tous sous le seuil de pauvreté.

Le mode de chauffage le plus répandu en France métropolitaine est l’électricité. Pourtant, ce sont les ménages se chauffant au fioul qui sont les plus nombreux à être vulnérables (1,7 million, soit 38,2 % de ces ménages). L’effort consenti par les ménages se chauffant à l’électricité (1,1 million) est moindre, dans la mesure où « seulement » 13,2 % d’entre eux consacrent plus de 8 % de leurs revenus aux dépenses énergétiques pour le logement. Cette différence s’explique essentiellement par le fait que l’électricité équipe majoritairement des logements du parc collectif, moins onéreux à chauffer que des maisons individuelles. Ces dernières sont plus souvent équipées, notamment en milieu rural, d’un chauffage au fioul.

Le mode de chauffage pour lequel la population est le plus souvent vulnérable est toutefois le gaz en bouteille, situation qui est corrélée en outre à la vétusté des logements : 42,4 % des ménages se chauffant ainsi sont vulnérables. À l’opposé, le bois et le gaz de ville sont les modes de chauffage pour lesquels la population est le moins vulnérable, avec des taux respectifs de 2,5 et 7,2 %. Même pour les ménages sous le seuil de pauvreté, les parts de ménages vulnérables pour ces combustibles sont relativement faibles : 10,0 % pour le bois et 27,4 % pour le gaz de ville (contre 68,6 % pour le fioul, 41,6 % pour l’électricité et 75,8 % pour le gaz en bouteille).

 

Le type de logement, son année de construction et le statut d’occupation influent également sur la vulnérabilité énergétique liée au logement. Les ménages habitant les logements les plus anciens sont les plus exposés. Ainsi, un quart des ménages dont le logement a été construit avant 1949 consacre plus de 8 % de son revenu au chauffage et à l’eau chaude, contre 3,6 % pour les ménages dont le logement a été construit depuis 2004. La vulnérabilité énergétique touche par ailleurs plus souvent les ménages habitant une maison (17,0 %, contre 11,6 % pour les appartements). Enfin, ce sont les ménages habitant des locations meublées qui sont les plus vulnérables sur le plan du logement : un ménage sur trois est concerné. Les taux sont de 18,5 % pour la location vide, de 14,2 % pour la propriété et de seulement 5,9 % pour la location en habitation à loyer modéré. Les locations meublées sont occupées pour un tiers par des inactifs ou des chômeurs…/…

Les commentaires sont fermés.