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Santé mentale des enfants et des adolescents : une dégradation préoccupante
Publié le 28 novembre 2024
En 2024, la santé mentale des enfants et des adolescents continue de se dégrader estime le Conseil de l'enfance et de l'adolescence qui salue néanmoins la décision du gouvernement de faire de la santé mentale la "Grande cause nationale 2025".
Le 21 11 2024, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a publié un avis sur l’état de la santé mentale des enfants et des adolescents (France 2024).
Il alerte sur l'augmentation du mal-être (troubles émotionnels et comportementaux qui peuvent mener à une hospitalisation) face à un système de soins en "grande difficulté". Dans ce contexte, il insiste notamment sur l'importance de la prévention, de réponses thérapeutiques diversifiées et d'un accompagnement des familles.
Un écart croissant entre demande et offre de soins
En 2024, le HCFEA déplore un "écart considérable" entre l'augmentation de la demande de soins et la baisse des capacités "d'accueil, d'accompagnement et de traitement".
D'après des études récentes, les troubles liés à la santé mentale évoluent de façon légèrement différenciée selon le genre :
- d'après l'étude Enabee publiée en juin 2023, 13% des 6-11 ans présentent "au moins un trouble probable" de santé mentale. Les jeunes filles souffrent majoritairement de troubles émotionnels anxieux et dépressifs tandis que les jeunes garçons présentent davantage de troubles du comportement (TDAH) ;
- l'enquête EnCLASS réalisée en 2022 montre qu'entre 2018 et 2022, la proportion de lycéennes ayant eu des pensées suicidaires a augmenté de 7 points (de 24% à 31%) contre 4 points chez les lycéens (de 13% à 17%).
En septembre 2024, le nombre de passages à l'hôpital pour geste suicidaire et idées suicidaires, ainsi que le nombre d'actes pour angoisse "sont supérieurs à ceux des années précédentes sur cette période chez les 11-17 ans".
Dans ce contexte, le HCFEA alerte contre le "risque de substitution des pratiques de première intention par le médicament".
Pour une "approche globale" de la prévention à la prise en charge
Le HFCEA salue toutefois la décision de faire de la santé mentale la "Grande cause nationale 2025".
Pour autant, il constate "l'abandon de l'aide sociale et de la protection de la jeunesse" et appelle au déblocage de "financements pérennes et généralisés" afin de lutter plus efficacement contre ce type de problèmes.
Il insiste sur la nécessité d'adopter une "approche globale" qui prenne en compte les spécificités de chaque territoire et qui porte une "attention particulière aux enfants les plus vulnérables". Cette approche doit également permettre de préserver le modèle d'une "réponse thérapeutique diversifiée" (psychothérapeutique, éducative et sociale) et de mieux coordonner les professionnels "à l'échelle géographique du bassin de vie de l'enfant".
Dans ce cadre, le HFCEA prévoit de veiller à la mise en œuvre de la feuille de route 2024-2030 issue des Assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant de mai 2024 et de participer à l'animation du débat public à travers la publication d'avis et de recommandations.