Nous vous proposons aujourd’hui cette fiche de vigilance, réalisée par Mmes Weniko CARE et Juliette BLOCH, publiée en juillet 2020 sur le bulletin n°11 de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, Alimentation, Environnement, Travail (cliquer ici pour accéder au texte de la fiche de vigilance de l’ANSES )
https://vigilanses.anses.fr/sites/default/files/VigilAnsesN11_Juillet2020_Toxicovigilance_Billeseau.pdf
Après plusieurs cas d’occlusion intestinale survenus chez de jeunes enfants ayant ingéré des billes d’eau (ou perles d’eau), les Centres antipoison et l’Anses ont recensé tous les appels en liens avec ce type d’accident de 2009 à 2019 chez des enfants. La réglementation en vigueur et les mesures de prévention sont rappelées.
Des objets dangereux, utilisés voire vendus comme jouets pour les enfants
Les billes d’eau (ou perles d’eau), formées de polymères super-absorbants, sont vendues dans le commerce, pour un usage décoratif, pour l’hydratation des plantes ou comme composants de jouets voire en tant que jouets à part entière. Elles peuvent également être détournées de leur usage principal décoratif pour des utilisations ludiques ou créatives. Par immersion dans l’eau, les billes de polymères super-absorbants ont la propriété d’augmenter de volume, jusqu'à plusieurs centaines de fois. Souvent multicolores, elles sont attractives pour de jeunes enfants qui peuvent les confondre avec des bonbons et les avaler. Si elles n’ont pas atteint leur taille maximum au moment où l’enfant les avale, elles peuvent continuer à gonfler dans le tube digestif et causer une obstruction intestinale. En 2017, les autorités de santé de Guyane avaient alerté le public sur la circulation de sachets de billes colorées sous l’appellation Seven Color Crystal Ball dans une école et le risque de confusion avec des bonbons. C’est dans ce contexte qu’un cas de décès par occlusion intestinale chez un enfant de deux ans a été déploré en France en 2019. Suite à cela, fin décembre 2019, la Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et l’Anses avaient alerté les consommateurs sur le danger de ces produits. Ce communiqué a été transmis à l’Union nationale des associations familiales, au réseau de professionnels de la périnatalité, de la protection materno-infantile et à l’éducation nationale, pour qu’il soit diffusé, notamment au personnel enseignant. Un deuxième cas sévère est survenu en 2020, à nouveau chez un très jeune enfant ayant ingéré une bille d’eau, avec une issue heureusement plus favorable mais au prix d’une intervention chirurgicale lourde de l’intestin grêle.
Une première étude rétrospective française
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