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cliniques et service public (25 décembre 2007)

Les cliniques privées appelées à participer au service public

 

Article de Mme Cécile Prieur lu sur le site du Monde le 25 décembre 2007

 

 

 

 

 

Donner aux hôpitaux les moyens de faire face à la concurrence des cliniques privées tout en impliquant davantage ces dernières dans les missions de service public : c'est l'un des axes de réforme que devrait proposer la commission de réflexion sur les missions de l'hôpital, présidée par Gérard Larcher, sénateur (UMP) des Yvelines.

 

Avant de rendre ses propositions à Nicolas Sarkozy, au printemps 2008, la commission a rendu public, vendredi 21 décembre, un premier état de ses réflexions : "Il s'agit de repenser le service public hospitalier dans son ensemble, a expliqué M. Larcher. Les établissements privés, qui sont financés par des fonds publics, comme les hôpitaux, doivent pouvoir rendre des comptes à la collectivité, notamment en termes d'accès aux soins."

 

Ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui regroupe tous les hôpitaux publics, M. Larcher a d'abord souligné l'insuffisance de liens entre la médecine de ville et l'hôpital, préjudiciable à la prise en charge des patients. Les personnes âgées se retrouvent ainsi trop souvent à l'hôpital, faute d'une bonne organisation des soins de ville, alors même que l'hôpital n'est pas organisé pour les accueillir. Les malades chroniques (diabète, insuffisance rénale...) font eux aussi les frais de cette mauvaise articulation, tout comme les malades psychiatriques, trop souvent hospitalisés faute d'une prise en charge efficiente en ambulatoire.

 

La commission s'interroge par ailleurs sur les moyens de faire face à la baisse des vocations en médecine générale, particulièrement en milieu rural et dans les quartiers urbains en difficulté. "Il faut offrir aux nouvelles générations de médecins, qui comptent beaucoup de femmes, des conditions de travail satisfaisantes, avec des plateaux techniques corrects, non loin d'hôpitaux de proximité", a plaidé M. Larcher.

 

Mais c'est surtout sur l'articulation entre hôpitaux publics et cliniques privées que la commission réfléchit. Les hôpitaux estiment que leurs contraintes juridiques ne leur permettent pas de faire face à la concurrence accrue des cliniques, qui se sont restructurées sous l'effet de concentrations successives. La commission Larcher pourrait proposer un assouplissement des règles de marchés publics propres au service public. "Il faut redéfinir le statut et le rôle des cliniques privées, a affirmé M. Larcher. On parle de convergence des tarifs, il doit y avoir aussi convergence des contraintes."

 

Le rachat de cliniques par des fonds d'investissement internationaux a pour conséquence de "privilégier une offre de soins à rentabilité immédiate", dénonce la commission. En matière d'accès aux soins, les inégalités financières se creusent. "Il y a des territoires où le secteur 1 (conventionné, sans dépassement d'honoraires), a disparu, s'inquiète M. Larcher. Certaines personnes s'endettent pour se soigner. Ce n'est pas notre conception du service public."

 

Enfin, des moyens devront être trouvés pour endiguer la désaffection des médecins pour l'hôpital public. Certaines spécialités, comme la chirurgie ou la radiologie, se détournent massivement de l'hôpital, où les salaires sont jusqu'à quatre fois moins importants que dans le privé. M. Larcher plaide pour "une politique de rémunération incitative".

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