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europe et enjeu climat-énergie (07 07 2008)

L'UE pointe ses désaccords sur le "paquet" climat-énergie

 

Article de Mmes Laurence Caramel et Philippe Ricard lu le 5 juillet 2008 sur le site du Monde (cliquer ici pour accéder à l'article original)

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/07/04/l-ue-pointe-ses-desaccords-sur-le-paquet-climat-energie_1066362_3214.html#xtor=EPR-32280123&ens_id=628865

 

 

Il est des coïncidences malencontreuses. Au moment où Jean-Louis Borloo engage les négociations sur le "paquet" climat-énergie, l'annonce, jeudi 3 juillet, par le président Sarkozy, de la construction en France d'un deuxième réacteur nucléaire de type EPR a suscité une certaine surprise au sein du conseil informel des ministres européens de l'environnement organisé dans le parc de Saint-Cloud.

 

La question nucléaire, même si elle ne fait pas, en tant que telle, partie du "paquet", est en effet susceptible de durcir une négociation qui s'annonce déjà complexe. Or la présidence française espère bien boucler un accord d'ici à la conférence des Nations unies sur le climat de Poznan (Pologne) en décembre, en amenant les Vingt-Sept à s'entendre sur les modalités qui permettraient à l'Europe d'atteindre le seuil de 20 % d'énergies renouvelables et de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020. Voire de 30 % en cas d'accord international. "Nous devons nous placer dans la perspective des 30 % et voir ce qu'impliquerait cet effort supplémentaire", a insisté le ministre de l'écologie.

 

DISCUSSION "FRANCHE"

 

D'ici là, la présidence française devra tenter de déminer les dossiers les plus conflictuels. Trois au moins ont été identifiés. Le premier, porté par les pays d'Europe centrale, concerne les mécanismes de solidarité financière à mettre en oeuvre pour que les efforts qu'ils devront réaliser n'entravent pas leur développement économique. Le projet présenté en janvier par la Commission prévoit que 10 % du revenu tiré de la vente des quotas de CO2 à partir de 2013 leur seraient rétrocédés par les pays les plus prospères. Cette véritable manne est estimée à quelque 47 milliards d'euros entre 2013 et 2020.

 

Deuxième sujet de friction : la souplesse qui pourrait être accordée aux pays membres pour atteindre, sans les modifier pour autant, les objectifs nationaux suggérés par la Commission en janvier. La Suède propose d'ouvrir la possibilité de transferts de crédits de CO2 dans les secteurs non soumis au système des quotas comme les transports, l'habitat ou l'agriculture. Concrètement, l'Allemagne pourrait par exemple financer des moyens de transports "verts" en Pologne et comptabiliser les tonnes de CO2 ainsi économisées dans son propre bilan. Cette flexibilité lui permettrait d'alléger d'autant ses efforts domestiques.

 

Enfin, les Vingt-Sept divergent sur les moyens d'éviter la délocalisation des industries les plus polluantes, soumises à la concurrence de pays peu ou pas engagés dans la lutte contre le réchauffement. L'Allemagne plaide pour l'allocation de quotas d'émission gratuits aux activités les plus exposées, comme la sidérurgie. La France continue de défendre son mécanisme d'ajustement aux frontières : il s'agit de demander aux sociétés important des produits en Europe d'acheter des permis d'émission de CO2. "La discussion a été franche" sur ce point, a concédé M. Borloo. Les capitales convergent cependant pour exiger de la Commission de trouver une parade avant la fin des négociations internationales, en 2009.

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