Article lu le 29 septembre 2008 dans la République des Pyrénées (n° du 28/08/2008)
Le pouvoir d’achat recule : la baisse du pouvoir d’achat est de 0.4% entre juin 2007 et juin 2008 après une hausse de 0.8% un an auparavant. En un an, le poste alimentation a augmenté de 264 euros, de 340 pour le carburant.
Amputé par la flambée des prix du carburant et de l’alimentation, le pouvoir d’achat des Français a reculé cette année, en particulier chez les ménages les plus modestes, selon une enquête de l’Institut National de la Consommation. Le pouvoir d’achat moyen des ménages a reculé de 0.4% entre juin 2007 et juin 2008, après une augmentation de 0.8% un an auparavant, indique une étude de 60 millions de consommateurs.
Entre juin 2007 et juin 2008, le revenu mensuel disponible moyen par ménage a augmenté de 99 euros, passant de 3093 euros à 3192 euros. Mais, chaque mois, l’inflation a absorbé 113 euros, obligeant les ménages à réduire leur train de vie de 14 euros.
En comparant l’équivalent d’une journée de salaire en 2000 et en 2008, l’INC relève en outre que le salarié peut s’offrir moins (alimentation, logement, carburant) qu’il y a huit ans, en raison de l’inflation.
Si le salarié pouvait acheter 49 litres de diesel avec une journée de travail en 2000, cette année, il devra se contenter de 38 litres. Il achètera aussi moins d’oranges (-14%), de pommes de terre (-14%), de bifteck (-13%), de salades (-11%), de pain (-11%) et de beurre (-7%).
Les ménages les plus pauvres sont les plus touchés
Cette année, le pétrole, dont les cours ont atteint des sommets, est la première cause des problèmes de pouvoir d’achat : sur les 99 euros de revenus supplémentaires, 42 ont été consacrés à l’achat de carburant automobile et de fioul domestique. En un an, les ménages ont dû consacrer 340 euros supplémentaires à l’essence.
La hausse des prix du lait, des œufs, des fromages, viandes, pains et céréales a amputé le revenu moyen de 18 euros. « Les ménages font des arbitrages dans les dépenses incompressibles (alimentation, logement, santé) pour répondre à la baisse du pouvoir d’achat. Ces arbitrages se font surtout dans l’alimentation » indique Lionel Maugain, responsable de l’étude.
Marques de distributeurs et produits dits de « premier prix » ont le vent en poupe. Or ces produits ont connu les plus fortes hausses ces derniers mois. Du coup, les ménages les plus pauvres sont les plus pénalisés.