Dans son n°43 de novembre 2008, l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) publie l’atlas régional des consommations d’alcool conçu en partenariat avec l’observatoire français des drogues et des toxicomanies, cet ouvrage fournit des éléments de connaissances inédits sur la diversité des modes d’alcoolisation en france. Il devrait permettre une meilleure identification des spécificités régionales pour une prévention plus efficace.
Http://www.inpes.sante.fr/cfesbases/equilibre/pdf/Lettre43.pdf#page1
L’Atlas régional des consommations d’alcool s’appuie sur l’enquête Escapad1 (OFDT) et le Baromètre santé (INPES), réalisés en 2005. Ces deux études nationales couvrent un vaste territoire – métropole et départements et collectivités d’outre-mer (Dom-Com) – ainsi qu’un large échantillon de la population (30 000 adolescents et 30 000 adultes).
IMMERSION AU COEUR DES RÉGIONS
La première partie présente les deux enquêtes et livre leurs principaux résultats. La deuxième propose une description sociodémographique des régions, ainsi qu’une cartographie et une analyse des modes de consommation régionaux. La troisième comprend une fiche synthétique des résultats en métropole et vingt-huit fiches régionales présentant le paysage économique et démographique, ainsi que les taux observés pour les consommations d’alcool.
L’atlas révèle plusieurs logiques régionales fortes, variables selon la population (adolescente ou adulte) ou l’indicateur. En effet, les modes de consommation d’alcool recouvrent probablement des interprétations différentes en fonction de l’âge. Ainsi, pendant l’adolescence, les ivresses sont expérimentées de façon festive, ludique et parfois excessive ; la consommation est généralement épisodique. En revanche, les adultes adoptent un usage plus régulier et les ivresses sont plus sporadiques.
L’ALCOOLISATION DES JEUNES
Les consommations et les ivresses chez les adolescents apparaissent nettement plus répandues dans l’Ouest de la France. Elles sont plus rares dans les régions allant du Nord–Pas-de-Calais au Centre, en passant par la Picardie, la Haute-Normandie et l’Île-de-France qui affiche une sous-consommation marquée. S’agissant des boissons consommées, les chiffres ne révèlent pas de véritable logique régionale.
Néanmoins, pour schématiser, dans le Nord, les jeunes boivent moins de vin, d’alcools forts et de bière, mais plus de prémix2 et de champagne. Dans le Sud, ils préfèrent le vin, la bière, les apéritifs anisés, les alcools forts et les cocktails. À l’Est, ils consomment plus de bière et moins de rhum, d’alcools forts et de cocktails. L’Ouest se distingue par une surconsommation de la plupart des types d’alcool, certaines régions s’y singularisant ainsi par un cumul des produits. Dans les DOM, les jeunes présentent des niveaux de consommation et d’ivresses nettement inférieurs – la Réunion affiche ainsi les plus faibles taux d’usage régulier.
L’ALCOOLISATION DES ADULTES
Les habitants de l’Ouest n’affichent pas un usage plus important – les régions Basse-Normandie et Pays de la Loire apparaissant même sous-consommatrices –, mais les excès ponctuels et les ivresses y sont plus répandus. Le Nord – Pas-de-Calais, le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon présentent une consommation quotidienne supérieure à la moyenne, mais une fréquence des ivresses équivalente, voire inférieure pour le Nord – Pas-de- Calais. Enfin, l’Île-de-France se caractérise par une alcoolisation limitée et des ivresses plus rares ; la Bretagne par des ivresses plus répandues.
Concernant les types de boissons alcoolisées bues, le Sud, la Franche-Comté et les Pays de la Loire enregistrent une préférence pour le vin. La bière est présente dans le Nord et l’Est, mais se fait plus rare dans le Sud. Les alcools forts sont davantage consommés dans l’Ouest et plus délaissés à l’Est.
1. Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense.
2. Mélange préparé à base de vodka, de rhum ou de whisky et de soda