Suite et fin de la note publiée hier sur le blog
Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2009
Baisse des prix agricoles, chute du revenu
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1271.html
Résumé (paru sur le blog le 16/12/2009)
L’année agricole 2009 est marquée par l’abondance des récoltes de céréales et d’oléagineux, ainsi que par la chute de leurs prix. Les prix de la plupart des autres produits agricoles baissent également. Les productions animales déclinent. La valeur de la production agricole, y compris subventions, décroît de 7,9 % par rapport à 2008. Les charges des agriculteurs baissent en raison du recul des prix du pétrole et de l’alimentation animale, mais elles se replient moins fortement que la valeur de la production. Globalement, le revenu de la branche agricole diminue nettement après avoir déjà fortement régressé en 2008. L’emploi agricole continue à décroître. Ainsi, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, le résultat agricole net par actif baisserait de 20 % en termes réels en 2009 et le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié de 34 %.
Chute des prix des grandes cultures (paru sur le blog le 16/12/2009)
Les coûts de production diminuent modérément
Le revenu de la branche agriculture chuterait fortement en 2009
Elevage
Le prix des gros bovins se replie (− 3 %) en raison d’une réduction de la demande. Le volume de production décroît légèrement. Les abattages sont en baisse et les exportations d’animaux vivants ont repris suite à l’arrêt des mesures sanitaires liées à la fièvre catarrhale ; le cheptel se réduit. Le prix des veaux décroît de 3 % et le volume de production diminue après une hausse en 2008.
Pour les porcins, les prix baissent fortement (− 7 %) en raison d’une demande peu soutenue. Le volume de production est en léger recul. Pour les ovins, les prix restent fermes et le volume continue à décliner pour répondre à la baisse structurelle de la consommation.
Le volume de production de l’ensemble des volailles est inférieur à son niveau de 2008. Seuls les abattages de poulets sont stables tandis que ceux de canards diminuent pour soutenir le cours du foie gras et que ceux de dindes poursuivent leur déclin. Les prix à la production se replient après avoir fortement augmenté en 2008. Ils répercutent la baisse du prix des aliments pour volailles. La production d’œufs recule ; la modération de l’offre entraîne une fermeté des prix qui sont supérieurs de 5 % à ceux de 2008.
Après une forte hausse en 2008, la collecte de lait se replie en 2009. En effet, les mises à la réforme des vaches laitières se sont accélérées en raison de la chute du prix du lait amorcée au deuxième semestre 2008. En moyenne annuelle, le prix du lait diminue de 16 % en 2009.
Les coûts de production diminuent modérément
La valeur des consommations intermédiaires de la branche agriculture décroît un peu en 2009 (− 2,7 %), du fait de la chute des dépenses en alimentation animale et en énergie. Elle avait fortement augmenté les deux années précédentes.
Les achats d’aliments pour animaux (hors produits agricoles intra-consommés) constituent le poste principal des dépenses de l’agriculture. Ils chutent de 16,3 % ; leurs prix diminuent (− 11 %), ainsi que leur volume (− 6 %). Ce repli des quantités achetées provient essentiellement des aliments pour bovins, qui diminuent après cinq années consécutives de hausse.
La facture énergétique chute de 21,7 %, après avoir fait un bond en 2008 en raison des niveaux historiques atteints par le prix du pétrole ; en 2009, le prix du fioul domestique, première source d’énergie consommée par l’agriculture, baisse d’un tiers. Les dépenses en produits de protection des cultures sont stables, après une année de forte hausse, la baisse des volumes compensant la hausse des prix ; l’emploi d’insecticides continue à décroître fortement. Les achats d’engrais augmentent de 4,3 % ; l’envolée des prix (+ 40 %) n’est pas compensée par la baisse des volumes (− 25,5 %). Pour les produits dont les prix augmentent le plus, tels que les engrais composés, les quantités achetées chutent de 50 %.
Le revenu de la branche agriculture chuterait fortement en 2009
Les subventions sur les produits s’élèvent à 2,5 milliards d’euros. Depuis la réforme des aides de 2006, elles restent quasiment stables. Elles se composent principalement des aides aux grandes cultures, qui restent en partie couplées à la production, et de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes.
La valeur de la production au prix de base évolue au même rythme que celle de la production hors subventions : elle devrait diminuer de 7,9 % en valeur en 2009, malgré une augmentation de 0,7 % en volume, en raison d’une forte baisse des prix (− 8,5 %).
Comme la valeur de la production au prix de base devrait diminuer plus fortement que la valeur des consommations intermédiaires, la valeur ajoutée brute chuterait de 15,9 %, alors qu’elle avait déjà baissé de 6,8 % en 2008. En tenant compte de la consommation de capital fixe qui progresserait de 2 %, la valeur ajoutée nette de la branche agricole chuterait encore plus fortement que la valeur ajoutée brute (− 27,1 %).
Les subventions d’exploitation versées à la branche agriculture sont comparables à celles des trois années précédentes. Elles s’élèvent à 7,2 milliards d’euros. Le paiement unique à l’exploitation reste stable depuis sa mise en place en 2006. Les aides agri-environnementales augmentent après deux années de baisse.
Après prise en compte des subventions d’exploitation et des impôts, le résultat agricole net baisserait de 20,7 % en 2009.
La baisse du volume de l’emploi agricole total étant estimée à 2,1 %, le résultat agricole net par actif diminuerait de 18,5 %. Le prix du PIB augmentant de 1,1 %, le résultat agricole net par actif en termes réels diminuerait de 19,9 % en 2009, après une baisse de 10,8 % en 2008.
Les rémunérations versées par les unités agricoles s’accroissent de 0,5 % sous l’effet d’une progression du salaire horaire atténuée par la baisse du volume d’heures travaillées. Les fermages s’accroissent de 3,1 %.
Le montant des intérêts dus par la branche agricole augmente de 3,9 %. L’encours des prêts avait augmenté globalement en 2008 de 3 %, en raison de la croissance de l’encours des prêts non bonifiés (+ 2,7 %) et des prêts aux jeunes agriculteurs (+ 16 %). Ainsi, bien que le taux d’intérêt des prêts non bonifiés augmente en 2009, le taux d’intérêt apparent global baisse légèrement pour se situer à 4,53 % en 2009 après 4,58 % en 2008 ; il était de 7,4 % en 1990.
Au total, le revenu net d’entreprise agricole chuterait de 35,3 % en 2009 après une baisse de 20,4 % en 2008. La baisse du volume de l’emploi non salarié étant estimée à − 2,5 %, le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié baisserait de 33,7 % en 2009, soit une diminution de 34,4 % en termes réels après un recul de 20,3 % en 2008 ; il avait connu précédemment deux années de croissance supérieure à 17,5 %. Il retrouve le niveau du milieu des années 1980.