Vivre en couple La proportion de jeunes en couple se stabilise (20 et 21 février 2010)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1281.html
Résumé
Entre 1999 et 2006 en France métropolitaine, la proportion de jeunes de 20 à 24 ans vivant en couple, marié ou non, est stable. La tendance à la baisse observée depuis 1982 s’interrompt. Conséquence de la hausse de l’espérance de vie aux âges élevés, les femmes de plus de 65 ans et les hommes de plus de 80 ans sont plus souvent en couple que les générations précédentes aux mêmes âges. En revanche, vivre en couple est de moins en moins fréquent pour les 30 à 60 ans.
En 2006, parmi les femmes trentenaires, les diplômées de l’enseignement supérieur vivent plus souvent en couple que les peu diplômées ; c’était l’inverse en 1999.
À 40 ans, la proportion de femmes diplômées du supérieur, seules et sans enfant, est deux fois plus importante que pour les femmes non diplômées, en 2006 comme en 1999.
Pour les hommes, entre 30 et 50 ans, ce sont les plus diplômés qui vivent le plus souvent à deux.
Sommaire
· La proportion de personnes en couple évolue différemment selon l’âge
· La retraite se passe de plus en plus souvent à deux
· Entre 30 et 60 ans, désaffection pour la vie de couple
· Proportion de femmes en couple : à chaque génération, son histoire
· Les trentenaires très diplômées désormais aussi souvent en couple que les peu diplômées
· Plus les hommes de 30 à 50 ans sont diplômés, plus ils vivent en couple
· Vivre en couple selon les régions
La proportion de personnes en couple évolue différemment selon l’âge
Selon le recensement de la population, la proportion de personnes vivant en couple diminue. Cette baisse n’affecte ni les jeunes ni les plus de 60 ans.
La proportion de jeunes de 20 à 24 ans vivant en couple avait particulièrement baissé entre 1982 et 1999 : les premières unions devenaient plus tardives, mais aussi plus fragiles. Cette tendance est désormais interrompue : en 2006, les hommes et les femmes de 20 à 24 ans sont désormais aussi souvent engagés dans une vie à deux que ceux du même âge en 1999. La fécondité des femmes de ces âges a suivi la même évolution : baisse jusqu’en 1999, stabilité depuis.
La proportion d’hommes en couple à ces âges est très différente de celle des femmes. Entre 20 et 24 ans, les femmes, souvent unies à des hommes plus âgés, sont plus fréquemment en couple que les hommes du même âge. L’écart était très grand en 1982 : 55 % des femmes de 20 à 24 ans vivaient avec un conjoint, contre seulement 29 % des hommes de cet âge. Depuis 1982, les comportements de mise en couple évoluent cependant de manière identique pour les deux sexes : la vie à deux baisse de 1982 à 1999, et se stabilise ensuite. Pour les hommes et les femmes de 25 à 29 ans, la vie en couple ne se stabilise pas totalement, mais la baisse est beaucoup plus lente qu’auparavant.
La retraite se passe de plus en plus souvent à deux
Depuis le début du XXe siècle, les personnes âgées vivent de plus en plus fréquemment en couple. C’est la conséquence de la hausse de l’espérance de vie et du recul de l’âge moyen au veuvage. Femmes et hommes sont concernés, mais à des âges différents. Entre 1999 et 2006, la part des femmes de 80 ans en couple est passée de 26 % à 32 % ; elle a donc augmenté de six points, alors que celle des hommes du même âge n’a pas changé. L’allongement de la durée de vie des femmes au-delà de 75 ans augmente la proportion d’hommes en couple à partir de 80 ans.
Entre 30 et 60 ans, désaffection pour la vie de couple
Vivre avec un conjoint est en revanche de moins en moins fréquent entre 30 et 60 ans. La désaffection pour la vie en couple est visible dès 1982 et se poursuit entre 1999 et 2006. Par exemple, 83 % des femmes âgées de 45 à 49 ans étaient en couple en 1982, contre seulement 72 % en 2006. Entre 1999 et 2006, c’est pour cette tranche d’âge que la baisse est la plus forte : − 4 points (graphique 2). À ces âges, la proportion de personnes en couple est quasiment la même pour les hommes et pour les femmes.
Proportion de femmes en couple : à chaque génération, son histoire
Suivre quatre générations féminines d’un recensement à l’autre permet d’observer comment la propension à vivre en couple évolue avec l’âge, pour un groupe de femmes donné : aujourd’hui, les femmes de 30 ans ont un comportement différent de celles des années 1980 et 1990.
Au recensement de mars 1982, parmi les femmes trentenaires nées en 1951, 82 % vivaient en couple. Début 1990, les trentenaires nées en 1959 n’étaient plus que 78 % à vivre en couple. Après leur trentième anniversaire, les comportements des femmes de ces deux générations (1951 et 1959) ont été semblables : la proportion de femmes en couple a baissé légèrement pendant dix ans, puis a décliné de façon plus nette vers leur quarantième anniversaire. Ainsi, dans la trentaine et plus encore après quarante ans, le nombre de couples qui se sont séparés a été plus élevé que celui de couples qui se sont formés.
Ce n’est pas le cas des trentenaires au tournant du XXIe siècle : les femmes de la génération 1968 sont encore moins fréquemment en couple que leurs aînées (73 %), mais elles se sont rattrapées entre 1999 et 2006. Au recensement de 2006, ces femmes ont 37 ans et ne goûtent pas encore la vie conjugale aussi souvent que leurs aînées au même âge. Néanmoins, pour cette génération, il y a eu en sept ans plus de couples qui se sont formés que de couples séparés. Les recensements à venir diront si les trajectoires des générations nées en 1968 et 1959 continueront de diverger.
Concernant les trentenaires d’aujourd’hui, il est encore trop tôt pour savoir si ces femmes seront davantage en couple dans les années à venir : d’après le recensement de 2006, 71 % des femmes de 30 ans (nées en 1975) sont aujourd’hui en couple ; c’est moins que pour les trentenaires de 1999, mais l’écart entre les générations se réduit. Entre 1999 et 1990, il était de six points ; entre 2006 et 1999, il est de deux points.
(suite et fin sur ce blog demain 21 février 2010)