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tabac : consommation en hausse (29 11 2010)

La consommation de tabac augmente

Note publiée dans la brochure EQUILIBRES n° 65 de novembre 2010 de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (cliquer ici pour accéder au site de l’INPES)

http://www.inpes.fr/CFESBases/equilibre/pdf/Lettre65.pdf#page1

Les premiers résultats de l’enquête Baromètre santé 2010 concernent la consommation de tabac. Celle-ci a augmenté depuis 2005, chez les femmes, en particulier dans la génération des 45 à 64 ans, et de manière plus forte, chez les personnes sans emploi.

Ces résultats devront aider à réorienter les actions de prévention à venir.

 

Depuis 1976, plusieurs mesures législatives et réglementaires ont été mises en place avec succès pour diminuer la consommation de tabac en France. L’interdiction de fumer dans les lieux publics a constitué une étape décisive dans la lutte contre le tabagisme passif. Cette mesure est en vigueur dans les lieux professionnels depuis le 1er février 2007 et dans les lieux de convivialité depuis le 1er janvier 2008.

 

Les résultats du Baromètre santé 2010 montrent que la baisse du tabagisme masculin, enregistrée depuis les années 70, semble désormais enrayée, que la prévalence du tabagisme féminin a augmenté entre 2005 et 2010, et que les inégalités sociales face au tabagisme se maintiennent, voire se creusent.

Moins de cigarettes quotidiennes

 

Selon les résultats du Baromètre santé 2010, un tiers des individus de 15 à 85 ans interrogés dans le cadre de l’enquête fument (35,5 % des hommes versus 27,9 % des femmes) et 26,9 % le font tous les jours. La consommation de tabac — occasionnelle ou quotidienne — est moins fréquente chez les générations plus âgées.

 

Si le nombre moyen de cigarettes fumées par jour a baissé entre 2005 (15,4 %) et 2010 (13,9 %), la tendance est plus marquée chez les hommes (16,8 % à 15,1 %) que chez les femmes (13,7 % à 12,6 %). La proportion de fumeurs de plus de dix cigarettes par jour est passée de 72,8 % en 2005 à 68,7 % en 2010.

 

Une tendance à la reprise chez les femmes

 

Malgré une baisse du nombre moyen de cigarettes consommées par les fumeurs réguliers, la part de fumeurs quotidiens a augmenté de deux points. Elle est passée de 26,9 % en 2005 à 28,7 % en 2010 parmi les 15-75 ans. Cette tendance est liée à une plus forte prévalence du tabagisme chez les femmes, avec une hausse de sept points de l’usage quotidien du tabac chez celles de 45-64 ans.

 

Néanmoins, la consommation occasionnelle de cigarettes est restée stable au sein de la population générale et des autres tranches d’âge féminines. La génération née entre 1946 et 1965 devrait donc constituer l’une des cibles privilégiées des prochaines campagnes de prévention.

 

Des inégalités face au tabac

 

Enfin, la comparaison des résultats des Baromètres santé 2005 et 2010 montre que les inégalités face au tabagisme se creusent ou, au moins, persistent. La proportion des fumeurs quotidiens parmi les chômeurs est de plus en plus élevée : 44 % des chômeurs fumaient en 2005 alors qu’ils sont 50 % en 2010. Parmi les actifs occupés, le tabagisme quotidien connaît également une forte hausse chez les employés (29 % à 34 %) et surtout les agriculteurs (12 % à 19 %). La prévalence du tabagisme augmente aussi parmi les personnes sans diplôme (30 % à 33 %), de niveau inférieur au bac (27 % à 30 %) ou de niveau bac (28 % à 29 %), alors qu’elle diminue chez les titulaires d’un diplôme de niveau supérieur.

 

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Comment expliquer le moindre impact de la prévention du tabagisme sur les catégories les plus vulnérables ?

 

Les fumeurs les plus précaires semblent effectivement rencontrer plus de difficultés à s’arrêter. Cette différenciation sociale pourrait s’expliquer par une moindre sensibilité aux messages préventifs. Les personnes peu diplômées, plus nombreuses dans les milieux défavorisés, seraient moins aptes à faire des choix optimaux. Et cela d’autant plus qu’une mauvaise situation matérielle n’incite pas à se préoccuper de sa santé. Ainsi un cadre s’inquiétera-t-il davantage de la nocivité du tabagisme qu’un ouvrier, car il s’attend à vivre plus longtemps, en meilleure santé. Une autre explication peut être avancée : la difficulté pour les populations les plus vulnérables à se projeter dans l’avenir. Il s’agit d’un déterminant-clef du tabagisme et d’autres conduites addictives.

 

Enfin, l’usage de la cigarette permettrait aux plus vulnérables de gérer le stress et l’anxiété associés à leur situation. Cet usage anxiolytique relèverait en partie d’une construction sociale présente dans les milieux populaires : au sein de ces derniers, la cigarette peut être considérée comme un produit de première nécessité, une ressource qui permet de « tenir le coup » et de tromper l’ennui. Ainsi, ces résultats nous rappellent l’enjeu crucial qui doit tous nous mobiliser : la réduction des inégalités sociales de santé.

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