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Inflation 2010 (2/2) (15 06 2011)

Analyse (hors tableaux et graphiques) de Mmes Géraldine Seroussi et Marie-France Scansaroli, division des Prix à la consommation de l’INSEE publiée le 9 juin 2011 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE et au texte complet du rapport)

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1355

 

Résumé

L’inflation, mesurée par l’évolution des prix à la consommation, a atteint + 1,8 % entre fin 2009 et fin 2010, en glissement annuel, soit le double de l’année précédente. En moyenne annuelle, l’indice des prix a progressé de 1,5 % en 2010, contre 0,1 % en 2009. Toujours portée par la hausse des prix des services, l’inflation de 2010 doit son accélération au prix de l’énergie. Au sein de l’Union européenne, la France conserve un taux proche de celui de l’Allemagne et de la zone euro.

Sommaire

·         + 1,8 % entre fin 2009 et fin 2010

·         Énergie : les prix augmentent dans le sillage de la hausse des cours

·         Produits alimentaires : conditions climatiques délicates et difficultés de production

·         Les services et les tarifs tirent toujours l’inflation vers le haut

·         Les transports aériens multiplient les promotions

·         Produits manufacturés : hausses et baisses de prix se compensent

·         Les prix des biens à forte composante technologique continuent de baisser

Encadrés

·         Le point sur le Smic

·         La baisse de la TVA dans la restauration et les cafés

·         L’inflation dans l’Union européenne

·         Les prix par catégorie de ménages

Les transports aériens multiplient les promotions

Fin 2010, l’évolution des prix de l’ensemble des services a ralenti par rapport à l’année 2009 : + 1,4 % fin 2010, contre + 1,9 % fin 2009. En effet, si certains services sont traditionnellement en hausse et enregistrent des augmentations annuelles, d’autres ont multiplié les promotions. C’est le cas des transports aériens (− 1,9 % fin 2010, + 2,0 % fin 2009), pour lesquels les compagnies ont accru les promotions, notamment vers les territoires et départements d’outre- mer. C'est également le cas des services de télécommunications (− 1,5 % fin 2010, + 0,3 % fin 2009). Dans le même temps, les prix des transports ferroviaires se sont accrus de 1,9 % en 2010 (+ 3,1 % fin 2009) et ceux des transports combinés de voyageurs de 3,5 % fin 2010 (+ 2,2 % fin 2009). En 2010, les prix des services des médecins sont quasi-stables (+ 0,4 % fin 2010, + 0,2 % fin 2009) et l’augmentation des prix des services des dentistes ralentit : + 1,0 % fin 2010, contre + 1,3 % fin 2009. Enfin, les loyers des résidences principales ont moins augmenté en 2010 qu’en 2009 (+ 1,3 % et + 2,0 %).

Produits manufacturés : hausses et baisses de prix se compensent

Comme fin 2009, les prix des produits manufacturés demeurent orientés à la baisse fin 2010 (− 0,2 % fin 2010, − 0,1 % fin 2009). Les prix de l’habillement et des chaussures, soumis à de fortes variations intra-annuelles (l’écart de prix entre le maximum et le minimum annuel s’établit, pour le secteur, à 11 %) liées aux périodes de soldes, finissent l’année 2010 sur un glissement annuel de + 0,2 %, contre + 0,8 % fin 2009. En raison de la hausse des cours des métaux précieux, les prix de l’horlogerie- bijouterie-joaillerie continuent d’augmenter en 2010 (+ 13,9 % fin 2010, + 6,4 % fin 2009). Les prix des autres pièces de rechange et accessoires continuent également de croître en 2010 (+ 3,3 % fin 2010, + 3,6 % fin 2009), notamment sous l’effet de la hausse des cours des matières premières minérales. Par ailleurs, avec la fin de la prime à la casse en 2010, qui a engendré un surcroît de commandes, et malgré l’accroissement des promotions en fin d’année, les prix des automobiles neuves se sont légèrement accrus en fin d’année (+ 0,2 %, − 0,2 % fin 2009). Enfin, les prix des pneumatiques sont en légère baisse (− 0,3 % fin 2010, − 7,5 % fin 2009), les promotions compensant la hausse des cours du caoutchouc.

Les prix des biens à forte composante technologique continuent de baisser

Les progrès technologiques sur certains biens ont permis la poursuite de baisses de prix importantes, la qualité des biens s’améliorant. Toutefois, les baisses ne sont pas toujours ressenties comme telles par les consommateurs car les biens de qualité accrue se substituent à des biens de moindre qualité qui ne sont plus offerts à l’achat. Ces baisses sont parfois moins fortes en 2010 qu’en 2009, mais contribuent toujours à freiner l’inflation d’ensemble. La baisse des prix des équipements audiovisuels est toujours très marquée même si elle est moins forte en 2010 (− 12,6 %) qu’en 2009 (− 15,3 %). C’est aussi le cas du matériel de traitement de l’information, y compris les micro-ordinateurs (− 6,4 % fin 2010, − 9,1 % fin 2009). La baisse des prix des équipements de téléphone et de télécopie est en revanche du même ordre en 2010 (− 12,2 %) qu’en 2009 (− 12,8 %). Il en est de même des équipements photo, cinéma et instruments d’optique (− 15,4 % fin 2010, − 14,5 % fin 2009). Par ailleurs, les baisses de prix se sont accentuées sur le gros électroménager dont le glissement annuel est passé de − 1,9 % fin 2009 à − 3,2 % fin 2010. Les prix du petit électroménager, qui étaient, quant à eux, en hausse fin 2009 (+ 1,6 %), baissent fin 2010 (− 2,6 %). Enfin, le développement des médicaments génériques est à l’origine de la baisse tendancielle des prix des produits pharmaceutiques (− 2,4 % fin 2010, comme fin 2009).

Encadrés

Le point sur le Smic

Le Smic est réévalué, depuis 2010, au 1er janvier. À cette date, la réévaluation tient compte de l’évolution de l’indice des prix hors tabac des ménages dont le chef est ouvrier ou employé de novembre 2008 à novembre 2009 et de la moitié de l’évolution du pouvoir d’achat du salaire horaire brut ouvrier calculé entre le troisième trimestre 2008 et le troisième trimestre 2009. En janvier 2010, la revalorisation du SMIC a été de 0,5 %.

La baisse de la TVA dans la restauration et les cafés

En juillet 2009, la TVA dans la restauration et les cafés est passée de 19,5  % à 5,5 %. Cette baisse ne s’étant répercutée que partiellement sur les prix, les prix hors taxes ont augmenté à cette date ainsi que l’inflation sous-jacente, indice qui est calculé à taxes constantes (définitions). Cette augmentation s’est  répercutée durant une année sur les évolutions en glissement annuel. Cette hausse ne joue mécaniquement plus sur les évolutions en glissement à partir de juillet 2010 ni sur l’inflation sous-jacente (graphique 2).

L’inflation dans l’Union européenne

Dans la zone euro, le taux d’inflation moyen s’établit en 2010 à + 2,2 % (+ 0,9 % en 2009). Les plus faibles taux sont ceux de l’Irlande, de la Slovaquie et des Pays-Bas, suivis de ceux de Chypre, de l’Allemagne et de la France. Dans la zone euro, comme dans l’ensemble de l’Union européenne, certains pays enregistrent, en 2010, des taux d’inflation très éloignés de la moyenne. C’est le cas notamment de l’Estonie, de la Grèce et de Malte.

Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux d’inflation est de + 2,7 % (+ 1,5 % en 2009). Ce taux, plus élevé que pour les pays de la zone euro, est notamment lié aux fortes inflations observées en Roumanie, en Hongrie et en Bulgarie. Fin 2010, le taux d’inflation était de 1,9  % aux États-Unis et nul au Japon.

 

Les prix par catégorie de ménages

L’indice des prix à la consommation est un indicateur statistique représentatif de l’évolution des prix des produits pour l’ensemble de la population. C’est l’indicateur principal pour évaluer l’inflation. Des indices sont aussi calculés pour certaines catégories de ménages, à partir des mêmes indices de prix élémentaires, mais auxquels on applique la structure de consommation propre à chaque catégorie. Ces indices de prix catégoriels permettent d’évaluer l’impact des différences de structure de consommation. Les produits qui contribuent le plus à ces différences sont également mis en évidence. Par exemple, en moyenne pour la période 1998-2010, les prix ont augmenté plus vite pour les ménages les plus modestes (ceux disposant des plus faibles revenus) que pour les 20 % de ménages les plus aisés : le taux de croissance annuel moyen des prix pour les premiers s’établit à 1,7 % alors qu’il n’est que de 1,5 % pour les seconds. Les écarts trouvent leur origine dans des structures de consommation différentes : par exemple, les dépenses de logement (logement, eau, gaz, électricité) pèsent trois fois plus lourd dans le budget des ménages les plus modestes que dans celui des ménages les plus aisés.

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