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Résumé
L’inflation, mesurée par l’évolution des prix à la consommation, a atteint + 1,8 % entre fin 2009 et fin 2010, en glissement annuel, soit le double de l’année précédente. En moyenne annuelle, l’indice des prix a progressé de 1,5 % en 2010, contre 0,1 % en 2009. Toujours portée par la hausse des prix des services, l’inflation de 2010 doit son accélération au prix de l’énergie. Au sein de l’Union européenne, la France conserve un taux proche de celui de l’Allemagne et de la zone euro.
Sommaire
· + 1,8 % entre fin 2009 et fin 2010
· Énergie : les prix augmentent dans le sillage de la hausse des cours
· Produits alimentaires : conditions climatiques délicates et difficultés de production
· Les services et les tarifs tirent toujours l’inflation vers le haut
· Les transports aériens multiplient les promotions
· Produits manufacturés : hausses et baisses de prix se compensent
· Les prix des biens à forte composante technologique continuent de baisser
Encadrés
· La baisse de la TVA dans la restauration et les cafés
· L’inflation dans l’Union européenne
· Les prix par catégorie de ménages
INFLATION 2010 : + 1,8 % entre fin 2009 et fin 2010
En 2010, l’inflation a accéléré pour terminer l’année à + 1,8 %, alors qu’elle s’établissait à + 0,9 % en décembre 2009. Cette accélération résulte principalement de celle de l’énergie. La hausse des prix des services ne participe pas à cette accélération (+ 1,4 % fin 2010, contre + 1,9 % fin 2009) mais continue de soutenir la hausse générale. Dans le même temps, l’inflation sous-jacente a poursuivi son ralentissement, pour atteindre le niveau le plus faible enregistré depuis 2000. Fin 2010, elle s’établissait à + 0,7 % contre + 1,7 % fin 2009.
Énergie : les prix augmentent dans le sillage de la hausse des cours
Les prix de l’énergie augmentent en 2010 suite au renchérissement sensible des cours du pétrole brut tout au long de l’année. Après quelques mouvements erratiques en début d’année 2010, le cours du brent s’est accru de façon continue au second semestre pour atteindre fin 2010 un niveau supérieur de plus de 20 % à celui de la fin de l’année 2009 (91,8 dollars le baril de brent contre 74,5 dollars). Les prix à la consommation des produits pétroliers, qui avaient progressé de 3,6 % en 2009, ont augmenté, au cours de l’année 2010, de + 16,5 %. Pendant la même période, le prix des carburants (pour les véhicules) a augmenté de 15,0 % et celui des combustibles liquides (pour le chauffage) de 26,5 %. En décembre 2010, le prix moyen du gazole était de 1,22 euro le litre et celui de l’essence sans plomb 95 de 1,42 euro le litre (graphique 3). La hausse de prix des produits pétroliers a provoqué celle du gaz de ville, et ce, à deux reprises en 2010, pour aboutir, en glissement sur l’année, à un accroissement de 15,0 %. À la mi-août, les tarifs de l’électricité ont également été réévalués de sorte que la hausse atteignait + 3,1 % fin 2010. Au total, les prix de l’énergie ont augmenté de 12,5 % fin 2010, contre + 1,1 % fin 2009.
Produits alimentaires : conditions climatiques délicates et difficultés de production
Les intempéries survenues fin 2009 et début 2010 ont détérioré les conditions de production et d’acheminement des produits. Ainsi, les prix des produits frais ont fortement augmenté au cours de l’année 2010, notamment au premier semestre, passant d’un glissement annuel de − 2,1 % fin 2009 à un glissement annuel de + 9,4 % fin 2010 (tableau 2). L’année 2010 a également été marquée par les évolutions de prix dans la filière laitière. Des accords entre producteurs et industriels ont permis d’enrayer la baisse des prix dans ce secteur. La hausse des cours des matières premières alimentaires s’est également traduite, dès 2010, par celle du prix des viandes : + 0,7 % (+ 0,3 % fin 2009), et, particulièrement de la volaille : + 2,8 % (− 0,1 % fin 2009). Les prix des produits alimentaires hors produits frais ont été quasiment stables en 2010 (+ 0,1 % fin 2010, stabilité fin 2009).
Les services et les tarifs tirent toujours l’inflation vers le haut
Les prix de nombreux services continuent à croître plus vite que l’inflation d’ensemble. C’est le cas notamment des services d’enlèvement des ordures ménagères et des services de protection sociale : les tarifs des établissements pour adultes handicapés, comme ceux des maisons de retraite se sont accrus de 3,6 % et de 2,7 %. La hausse du Smic, appliquée à partir de janvier 2010 (encadré 1) n’a eu que peu d’impact, compte tenu de son ampleur limitée, sur les prix des services à fort contenu en main-d’œuvre. La hausse des prix à la consommation s’établit à + 2,3 % en 2010 (+ 3,8 % en 2009) pour les services d’entretien et de réparation de véhicules personnels, + 1,8 % en 2010 (+ 2,7 % en 2009) pour les services pour l’entretien et la réparation courante du logement et + 1,1 % en 2010 (+ 0,3 % en 2009) pour les services domestiques et autres services pour l’habitation. Par ailleurs, après la baisse de la TVA dans la restauration et les cafés en juillet 2009 (encadré 2), la hausse des prix a été de 1,0 % en 2010 dans la restauration (− 0,8 % fin 2009) et de + 0,6 % pour les consommations dans les cafés (− 0,4 % fin 2009). Enfin, des hausses tarifaires sont enregistrées dans les services financiers, postaux et des assurances. Au total, les prix de nombreux services demeurent un des moteurs de l’inflation. Par ailleurs, l’année 2010 a aussi enregistré des hausses sur le prix du tabac (+ 5,6 % fin 2010, + 6,0 % fin 2009). …/… (suite et fin demain sur ce blog)