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CONJONCTURE ECONOMIQUE (2/4) (20 12 2011)

NDLR : nous proposons aux lecteurs du blog cette note longue (étalée sur 4 jours) mais très éclairante.

Suite de la Note de Mmes et MM Sandrine Duchêne, Jean-François Ouvrard, Clovis Kerdrain et Émilie Vivas, publiée le 15 décembre 2011 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm

 

SOMMAIRE

Résumé

La zone euro marque le pas

·                     Au 3e trimestre 2011, l’activité a nettement accéléré dans les économies avancées

·                     La zone euro entrerait en récession au quatrième trimestre

·                     Au quatrième trimestre, la demande intérieure resterait dynamique aux États-Unis et au Japon, mais les économies émergentes ralentiraient encore

·                     L’accélération du commerce mondial apporterait un léger soutien dans la zone euro au premier semestre 2012

·                     En France, coup de froid sur l’activité à partir du quatrième trimestre

·                     Dégradation de la situation du marché du travail

·                     L’inflation baisserait nettement d’ici mi-2012

·                     Faible progression de la consommation des ménages

·                     L’investissement reculerait

·                     Aléas : conséquences des turbulences financières, finances publiques américaines, impulsion en provenance des économies  émergentes

 

La zone euro entrerait en récession au quatrième trimestre

Depuis juillet 2011, le climat des affaires s’est nettement dégradé dans la zone euro

Le climat des affaires dans la zone euro s’est nettement dégradé depuis l’été (cf. graphique 1). Dans le secteur manufacturier, il se situe en novembre nettement en dessous de sa moyenne de longue période pour les principales économies de la zone, laissant attendre une contraction de l’activité au quatrième trimestre.

Les turbulences financières pèsent sur les perspectives d’activité

Les turbulences financières observées depuis l’été pèsent sur le climat conjoncturel dans la zone euro. Le fort regain d’incertitude entraîne en effet une dégradation des conditions de financement de plusieurs États, une montée des tensions sur les marchés interbancaires et une progression globale de l’aversion au risque. Face à ces turbulences, les banques centrales des pays avancés ont accru leur mobilisation d’instruments non conventionnels. Mais l’incertitude sur les marchés financiers affecte la confiance des consommateurs et des investisseurs et l’accès au crédit.

Les politiques budgétaires continuent de se resserrer dans la zone euro

En outre, les mesures prises dans la zone euro pour réduire les déficits publics pèseraient sur le revenu des ménages et sur leur consommation. Elles freineraient également la dépense publique.

Une contraction d’intensité variable selon les pays

Les pays de la zone euro ne seraient toutefois pas affectés avec la même intensité par la contraction de l’activité. En Espagne, le recul de la demande externe se conjuguerait à une demande intérieure déjà très affaiblie, et l’activité reculerait fortement au quatrième trimestre (-0,5 %). En Allemagne et en France, en revanche, une certaine résistance de la demande intérieure permettrait d’amortir les conséquences du ralentissement à l’oeuvre au sein de la zone euro : l’activité s’y replierait moins vivement au 4e trimestre (-0,2 % dans les deux pays).

Au quatrième trimestre, la demande intérieure resterait dynamique aux États-Unis et au Japon, mais les économies émergentes ralentiraient encore

La consommation privée américaine resterait dynamique

Aux États-Unis, le climat des affaires se situe depuis plusieurs mois légèrement au-dessus du seuil d’expansion. L’économie américaine progresserait ainsi au quatrième trimestre sur un rythme proche de celui observé au troisième (+0,5 %). Grâce à la poursuite de l’amélioration du marché du travail et à la baisse de l’inflation, les ménages américains bénéficieraient en effet de gains de pouvoir d’achat qui soutiendraient leurs dépenses de consommation. Dès lors qu’elles se transmettraient uniquement par les canaux commerciaux, les turbulences européennes auraient des conséquences limitées aux États-Unis.

L’activité japonaise serait soutenue par l’effort de reconstruction

Il en irait de même au Japon, où le climat des affaires s’est nettement redressé depuis le choc provoqué par le séisme du 11 mars 2011 (cf. graphique 2). Après le rattrapage exceptionnel observé au troisième trimestre, la croissance de l’économie japonaise resterait au quatrième trimestre sur un rythme robuste (+0,4%), soutenue par la mise en œuvre des plans de reconstruction votés en mai, juillet et novembre.

Ralentissement dans les économies émergentes

Face à la progression de l’inflation, les pays émergents ont continûment durci leurs politiques monétaires au cours de l’année 2011. Ces mesures ont permis d’apaiser les pressions inflationnistes, mais au prix d’un ralentissement de leur activité. Ce ralentissement se poursuivrait au quatrième trimestre, et contribuerait à la stagnation du commerce mondial en fin d'année.

L’accélération du commerce mondial apporterait un léger soutien dans la zone euro au premier semestre 2012

La demande interne resterait dynamique aux États-Unis et au Japon début 2012

Les États-Unis et le Japon resteraient, au premier semestre 2012, peu affectés par les turbulences dans la zone euro. Aux États-Unis, l’activité (+0,3 % au premier trimestre 2012 puis +0,4 % au deuxième trimestre 2012) continuerait d’être soutenue par la consommation des ménages, en dépit de l’arrêt de certaines mesures de soutien au revenu. Au Japon, l’effort de reconstruction continuerait de soutenir l’activité, qui progresserait sur un rythme robuste (0,4 % par trimestre).

La demande des émergents et le commerce mondial redémarrent

Avec la baisse du prix des matières premières et le ralentissement de l’activité à l’œuvre fin 2011, les tensions inflationnistes s’estomperaient nettement dans les pays émergents. Confrontés de plus à l’affaiblissement de la demande dans la zone euro, les économies émergentes choisiraient de mobiliser les marges de manœuvre budgétaires et monétaires dont elles disposent pour stimuler leur demande interne. De ce fait, le commerce mondial accélèrerait sensiblement au premier semestre 2012.

L’activité serait en panne dans la zone euro jusqu’à mi-2012

Dans la zone euro, les moteurs internes de la croissance resteraient faibles au premier semestre 2012. Néanmoins, la résilience de l’activité aux États-Unis et au Japon et le rebond dans les pays émergents soutiendraient quelque peu la demande externe. L’activité reculerait ainsi de nouveau dans la zone euro au premier trimestre 2012 (-0,1 %), mais de façon moins marquée qu’au quatrième trimestre, avant de se stabiliser au deuxième trimestre (0,0 %). En Allemagne, l’activité se stabiliserait dès le premier trimestre 2012. En Italie et en Espagne en revanche, elle continuerait de reculer sur l’ensemble du premier semestre.

…/… (à suivre)

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