Nous proposons ces deux prochains jours une note d’analyse de Mme Claire Lesdos-Cauhapé, division Industrie et agriculture, Insee publiée le 3 juillet 2013 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1456.html
Les résultats progressent à nouveau en France, mais stagnent en Europe
Sommaire
· Résumé
· Hausse de la valeur de la production agricole
· Forte hausse des prix pour la plupart des produits végétaux
· Réduction des volumes et augmentation des prix des animaux
· Nouvelle hausse du coût des intrants
· Le résultat de la branche agricole augmente
· L’excédent du commerce extérieur se stabilise en 2012
· Europe : stabilité du résultat net de la branche agricole par actif en termes réels
Résumé
· En 2012, en France comme dans l’Union européenne à 27, la valeur de la production agricole s’accroît sous l’effet de la hausse des prix, notamment des grandes cultures et des produits animaux, à l’exception du lait. Comme le prix des consommations intermédiaires augmente également, le résultat net de la branche agricole par actif en termes réels stagne, en moyenne, dans l’Union européenne, après 2 années de progression.
· En France, toutefois, selon les données provisoires les plus récentes, ce résultat continue à croître (+ 5,4 %), après la hausse de 2011 et surtout de 2010. Depuis 2005, il fluctue fortement. Sur la période 2005-2012, sa progression globale dépasse très légèrement la moyenne européenne.
· L’excédent extérieur français en produits agroalimentaires est stable, autour de 11 milliards d’euros.
Hausse de la valeur de la production agricole
En 2012, en France, le résultat net de la branche agricole par actif augmente pour la troisième année consécutive. La valeur (hors subventions sur les produits) de la production de la branche agricole s’accroît en effet de 6,5 % par rapport à 2011 : + 8,4 % pour la production végétale et + 3,5 % pour la production animale. Ces progressions résultent d’une hausse sensible des prix, alors que les volumes produits diminuent. La plupart des productions végétales ont pâti de conditions climatiques défavorables et leurs prix augmentent fortement. Seules les céréales à paille bénéficient d’une progression des surfaces et des rendements. Quant aux productions animales, leurs volumes se réduisent ; les prix se renchérissent sensiblement pour le bétail et les oeufs, mais diminuent pour le lait.
Forte hausse des prix pour la plupart des produits végétaux
Le prix de la production végétale (hors subventions sur les produits) augmente en moyenne de 10,6 %. Après une flambée en 2010 et une hausse plus modérée en 2011, les cours des céréales, oléagineux et protéagineux s’envolent de nouveau en 2012. En effet, la production et les stocks mondiaux diminuent alors que le marché est très demandeur en raison notamment de la hausse de la consommation de viande dans les pays émergents. Les prix des pommes de terre flambent de façon spectaculaire, après une chute en 2011. Ceux des fruits et légumes se redressent fortement ; la situation s’est améliorée pour les légumes d’été, après une campagne 2011 très marquée par la crise liée à la bactérie E. coli, et l’offre de fruits est très limitée. Les prix des vins continuent à s’apprécier, dans un contexte de baisse des disponibilités, surtout pour les vins d’appellation qui bénéficient d’une bonne demande à l’exportation.
Parallèlement, la production végétale recule de 2 % en volume en 2012. Après un net redressement en 2011, les productions de vins, pommes de terre, betteraves et fruits se réduisent en raison de conditions climatiques difficiles ; la vendange 2012 est même à un niveau historiquement bas. La récolte d’oléagineux se replie tout en restant supérieure à la moyenne quinquennale ; celle de protéagineux continue à diminuer du fait de la baisse des surfaces. La production de maïs se stabilise au niveau élevé de 2011. En revanche, les récoltes de céréales à paille, en recul en 2011, progressent fortement : les surfaces augmentent et les rendements ont été favorisés par le climat humide du printemps.
Réduction des volumes et augmentation des prix des animaux
La production animale décroît de 2,1 % en volume. Le recul concerne toutes les catégories. La production de porcins et d’œufs continue à se replier en raison des travaux de mise aux normes des bâtiments ; celle d’ovins poursuit sa baisse tendancielle. La production de bovins et de volailles se réduit après deux années de hausse. Les abattages diminuent pour les vaches et les génisses et surtout pour les bœufs. La production de poulets est en recul après cinq années de hausse. La collecte laitière régresse dans un contexte de baisse du prix du lait et de flambée du prix des aliments utilisés pour accroître les rendements.
Le prix de la production animale (hors subventions) s’accroît en moyenne de 5,7 % en 2012. Pour le bétail, les prix s’accroissent surtout pour les gros bovins et les porcins, soutenus par la modestie de l’offre face à une demande dynamique. Pour les volailles, ils augmentent modérément, après un fort redressement en 2011. Ils flambent pour les œufs, en lien avec le recul de la production : très marquée en 2011, la baisse s’est poursuivie en 2012 malgré le redressement de fin d’année. En revanche, le prix du lait diminue sous l’effet de la pression à la baisse des prix des produits laitiers industriels. …/…. suite demain