Parution du "Baromètre santé jeunes 2010"
La santé est-elle un sujet pour les 15-30 ans ? Sommeil, tabac, alcool, alimentation… quels comportements s'ancrent à l'âge des possibles ? Avec son ouvrage Les comportements de santé des jeunes. Analyses du Baromètre santé 2010, l'Inpes apporte une analyse précieuse de la jeunesse et de sa santé. S'il révèle des tendances préoccupantes, telle la remontée récente du tabagisme, il délivre également des données rassurantes, notamment sur le sentiment d'information. Grâce à cette étude, c'est aussi la santé des adultes de demain que l'on peut anticiper.
Le "Baromètre santé 2010" est une enquête menée auprès de 30 000 personnes, dont 6 000 jeunes de 15 à 30 ans. Ses données ont permis d'établir ce nouveau "Baromètre santé jeunes", après une première édition parue à la fin des années 1990. C'est la seule enquête significative sur les comportements de santé de la population des 15-30 ans, saisie dans sa diversité. La seule également à comparer les comportements des jeunes avec ceux de leurs aînés.
Vers le médecin généraliste
Si les jeunes se considèrent globalement en bonne santé – 96 % des 15-30 ans le déclarent –, ce sentiment s'atténue avec l'âge et il est plutôt moins présent chez les jeunes femmes. Celles-ci ont en effet une appréciation plus négative de leur santé que les hommes du même âge.
Quel que soit le genre, le professionnel de santé le plus consulté demeure le médecin généraliste : 8 jeunes sur 10 lui ont rendu visite au moins une fois dans l'année. Outre les visites de routine, en partie motivées par des examens d'ordre administratif (certificats d'aptitude au sport ou de vaccination), la consommation d'alcool peut être un élément déclencheur, de même que la tristesse ou la déprime. La visite annuelle chez le dentiste, quant à elle, concerne moins d'un jeune sur deux, bien qu'elle soit recommandée par la Haute Autorité de santé.
Bien informés… via Internet ?
Les 15-30 ans expriment un niveau d'information très élevé sur l'alcool, le tabac, la contraception et le sida (entre 88 et 93 % se disent bien ou très bien informés). Un sentiment moins majoritaire s'exprime sur d'autres thèmes, tels le cancer (69 %), les vaccinations et les infections sexuellement transmissibles autres que le sida (64 %). Et il est davantage partagé sur les risques de santé liés à l'environnement, un jeune sur deux se sentant bien informés. La dépression, les maladies professionnelles et la maladie d'Alzheimer constituent, quant à elles, les seules thématiques pour lesquelles une majorité des jeunes se sent encore mal informée. Par ailleurs, un sur deux a eu recours à Internet dans l'année pour s'informer. Parmi la population générale, les 15-30 ans sont ainsi les premiers utilisateurs d'Internet pour des questions relatives à la santé.
Consommations à risque et temps de sommeil
Les 15-30 ans représentent la classe d'âge où les fumeurs sont les plus nombreux : 44 %, dont 36 % de fumeurs réguliers. Après dix ans de diminution régulière, la consommation est repartie à la hausse, et concerne en priorité les garçons. Il en est de même pour l'alcool. En la matière, cette tendance est surtout le fait d'une augmentation des API (taux d'alcoolisation ponctuelle importante) et des épisodes d'ivresse : 25 % des jeunes déclarent une API mensuelle au cours de l'année. La consommation quotidienne d'alcool reste rare, ne concernant que 2,5 % d'entre eux. Parmi les nombreux sujets qu'aborde ce baromètre, le sommeil attire l'attention : en effet, près d'un quart des jeunes apparaissent en dette de sommeil.
À période charnière, enjeu majeur
Période charnière, la jeunesse est synonyme de changements et de prises de risques. À l'âge où les habitudes s'installent, les inégalités sociales de santé peuvent également apparaître. Aussi les adolescents et les jeunes adultes sont-ils au cœur des actions de prévention de l'Inpes et des politiques de santé publique. Le président de la République François Hollande a ainsi fait de la jeunesse un des publics prioritaires de son mandat, en termes d'actions relevant du champ sanitaire et social. Il a notamment conforté la place de la prévention des comportements à risque chez les jeunes parmi les principaux objectifs du troisième plan cancer. Une telle attention des pouvoirs publics nécessite une documentation rigoureuse et renouvelée.