Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Démographie 2013-2019  (07 01 2022)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 16 décembre 2021 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6007326.html

La dégradation du solde naturel affaiblit le dynamisme démographique entre 2013 et 2019

Chantal Brutel (Insee)

Au 1ᵉʳ janvier 2019, 66 988 000 personnes vivent en France hors Mayotte, soit une croissance moyenne de 0,4 % par an depuis 2013. Le dynamisme démographique faiblit un peu car la contribution du solde naturel se réduit dans presque toutes les régions. Entre 2013 et 2019, la population baisse en Martinique et en Guadeloupe ; elle est relativement stable en Hauts-de-France, Grand Est, Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté et continue de croître dans les autres régions de France métropolitaine. De plus en plus de départements enregistrent des baisses de population. Les communes rurales sous forte influence des villes sont les plus dynamiques. Elles cumulent dans leur ensemble excédents naturel et migratoire. À l’opposé, les communes rurales autonomes connaissent un déficit démographique dû à un solde naturel négatif.

 

Sommaire.

 

  1. Le solde naturel baisse dans presque toutes les régions
  2. Entre 2013 et 2019, la croissance démographique se renforce en Guyane et Provence-Alpes-Côte d’Azur
  3. La population diminue dans 20 départements
  4. Une croissance démographique plus élevée dans le rural sous forte influence des pôles
  5. Encadré 1 – Le choix des périodes d’évolution de la population
  6. Encadré 2 – Une nouvelle approche du rural

Le solde naturel baisse dans presque toutes les régions

Au 1er janvier 2019, 66 988 000 personnes vivent en France hors Mayotte. Entre 2013 et 2019, la population augmente de 0,4 % par an en moyenne, soit 237 000 habitants supplémentaires chaque année, l’équivalent de la commune de Lille. Cette dynamique de population est, comme par le passé, davantage tirée par le solde naturel que par le solde migratoire apparent. Entre 2013 et 2019, le solde naturel induit une hausse de 0,3 % de la population en moyenne chaque année. Celle due au solde migratoire apparent est de 0,1 %. Entre 2008 et 2013, la population augmentait de 0,5 % par an dont 0,4 % dû au solde naturel.

 

Entre 2013 et 2019, le solde naturel devient négatif par rapport à la période quinquennale précédente en Nouvelle-Aquitaine et en Corse. Il a par ailleurs baissé dans toutes les autres régions, à l’exception de l’Île-de-France et de la Guyane. La diminution du solde naturel est due à la fois au plus grand nombre de décès (avec l’arrivée à des âges avancés des générations nombreuses du baby-boom) et au recul des naissances.

Entre 2013 et 2019, la croissance démographique se renforce en Guyane et Provence-Alpes-Côte d’Azur

Entre 2013 et 2019, le rythme de croissance de la population atteint ou dépasse 0,4 % par an dans dix régions. En Île-de-France (+ 0,4 %) et à La Réunion (+ 0,5 %), l’évolution résulte d’une combinaison de deux phénomènes opposés : les soldes naturels y sont les plus élevés et les soldes migratoires apparents, qui incluent les mouvements de population avec l’étranger mais aussi avec les autres régions françaises, particulièrement négatifs. Les régions où la population augmente le plus sont la Guyane (+ 2,4 %), la Corse (+ 1,0 %), l’Occitanie (+ 0,7 %), les Pays de la Loire (+ 0,7 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,6 %). À l’inverse, la population baisse en Guadeloupe (– 0,8 %) et en Martinique (– 0,9 %) sous l’effet de soldes migratoires négatifs. Dans les régions Hauts-de-France, Grand Est, Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne‑Franche‑Comté, la population est globalement stable en raison d’un solde migratoire apparent plutôt négatif compensé par le solde naturel.

Entre 2013 et 2019, le taux de croissance annuel de la population augmente par rapport à 2008-2013 dans seulement deux régions, la Guyane et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans dix régions, il se détériore d’au moins 0,2 point par rapport à celui des années précédentes, la plus forte décélération étant constatée en Guadeloupe (– 0,8 point).

La population diminue dans 20 départements

Entre 2013 et 2019, la population baisse à un rythme moyen d’au moins 0,2 % par an dans vingt départements, contre onze entre 2008 et 2013. La Guadeloupe, Paris et la Meuse perdent au moins 0,5 point de croissance annuelle par rapport à la période 2008-2013. La ville de Paris perd annuellement 0,5 % de ses habitants alors qu’elle en gagnait 0,2 % par an durant les cinq années précédentes. Elle bénéficie pourtant d’un fort excédent des naissances sur les décès qui contribue à l’augmentation de la population au rythme de + 0,7 % par an sur chacune des deux périodes, mais qui ne suffit plus à compenser le niveau élevé du déficit migratoire apparent. En effet, ce déficit s’aggrave sensiblement : – 1,1 % par an entre 2013 et 2019 contre – 0,6 % entre 2008 et 2013.

 

Paris mise à part, le solde naturel est négatif dans la plupart des départements où la population baisse. Pour l’essentiel, ces départements sont localisés dans le quart nord-est, dans le centre et dans le Massif central. La population baisse fortement dans les départements de la Nièvre, Haute-Marne, Indre et Meuse, qui cumulent déficits naturel et migratoire apparent.

 

Les fortes croissances démographiques se concentrent dans un nombre plus restreint de départements qu’auparavant, autour de Paris, le long de la façade atlantique, dans le sud et dans le couloir rhodanien. Entre 2013 et 2019, la population augmente d’au moins 1,0 % par an dans dix départements, contre quinze entre 2008 et 2013. Six de ces départements cumulent excédents naturel et migratoire apparent (Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Haute-Savoie, Loire Atlantique, Ille-et-Vilaine). La Guyane enregistre une croissance de population uniquement due à un solde naturel record (+ 2,4 %) tandis qu’à l’inverse, dans les départements corses, elle résulte du seul solde migratoire. Enfin, en Seine-Saint-Denis, le solde naturel est le plus élevé de France métropolitaine mais il est atténué par un solde migratoire apparent négatif.

Une croissance démographique plus élevée dans le rural sous forte influence des pôles

Le dynamisme démographique des territoires dépend de leur degré d’urbanisation ou de ruralité. Entre 2013 et 2019, la population augmente deux fois plus rapidement dans l’espace urbain que dans l’espace rural (+ 0,4 % par an contre + 0,2 % par an) avec une forte hétérogénéité dans les espaces ruraux. La croissance est en effet élevée lorsque les communes rurales sont sous forte influence des pôles (+ 0,7 % en moyenne par an).

 

À l’inverse, dans le rural autonome très peu dense, la population diminue de 0,4 % par an. La croissance démographique dans l’espace rural sous forte influence des pôles s’explique à parts égales par le solde naturel et par le solde migratoire apparent (+ 0,3 % chacun). Lorsque l’influence des pôles diminue, la contribution du solde naturel à la croissance démographique devient inférieure à celle du solde migratoire apparent (respectivement 0,1 % et 0,3 %). La baisse de la population dans les communes rurales autonomes est essentiellement due à l’excédent des décès sur les naissances.

 

Dans l’espace urbain dense, compte-tenu de la jeunesse de la population, l’augmentation de la population est portée par un solde naturel très positif (+ 0,7 %), le solde migratoire apparent étant négatif. Dans l’urbain de densité intermédiaire, le solde naturel est plus modéré mais l’augmentation de la population est aussi soutenue par le solde migratoire apparent (+ 0,2 % chacun).

Encadré 1 – Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2013-2019) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2013-2019) et une période de cinq ans (2008-2013) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

 

Encadré 2 – Une nouvelle approche du rural

Jusqu’en 2020, l’Insee définissait le rural comme l’ensemble des communes n’appartenant pas à une unité urbaine, notion reposant sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. Les territoires ruraux désignent désormais l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses définies dans la grille communale de densité.

La densité de population ne permet pas d’appréhender toutes les dimensions de l’espace rural. En y associant des critères de degré d’influence d’un pôle d’emploi, quatre catégories d’espaces ruraux se dessinent : le rural sous forte influence d'un pôle, le rural sous faible influence d'un pôle, le rural autonome peu dense, le rural autonome très peu dense.

Les commentaires sont fermés.