Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 28 janvier 2022 sur le site de la Haute Autorité de Santé (cliquer ici pour accéder au site de la HAS)
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3312462/fr/elargissement-des-competences-en-matiere-de-vaccination-des-infirmiers-des-pharmaciens-et-des-sages-femmes#xtor=EPR-1-[L'actu%20de%20la%20HAS]-20220208.html
Élargissement des compétences en matière de vaccination des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes - RECOMMANDATION VACCINALE - Mis en ligne le 28 janv. 2022
Dans le cadre de l’amélioration de l’offre vaccinale et de l’amélioration du parcours vaccinal des personnes, le Directeur Général de la Santé (DGS) a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) afin de définir l’élargissement des compétences en matière de vaccination aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes pour les vaccins destinés aux adolescents (+ 16 ans) et adultes.
La HAS recommande que les infirmiers, pharmaciens et sage-femmes soient autorisés à prescrire et administrer les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal aux personnes âgées de 16 ans et plus, à l’exception des personnes immunodéprimées dont les schémas vaccinaux peuvent être différents : Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Poliomyélite ; Papillomavirus humains / Pneumocoque ; Hépatite B ; hépatite A ; Méningocoques A, C, W, Y et la grippe. Ne sont pas concernés les vaccins contre le méningocoque B et la rage, relatifs à des situations particulières et rares.
La HAS pose 2 conditions à cet élargissement des compétences : s’assurer en préalable que ces professionnels aient suivi une formation, et si possible une formation interdisciplinaire ; et renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination par la mise en place d’un carnet de vaccination électronique utilisé par tous.
A qui s’adressent ces recommandations ? Elles s’adressent aux pouvoirs publics
Quels sont les objectifs de cette recommandation ?
L'objectif de la présente recommandation de Santé Publique est de définir :
- le degré d’évolution des compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes pour prescrire les vaccins (avec liste explicite des vaccinations concernées) ;
- le degré d’évolution des compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes pour administrer les vaccins (avec liste explicite des vaccinations concernées) ;
- les formations requises et/ou pré-requis nécessaires à la pratique des vaccinations identifiées pour les 3 professions concernées, le cas échéant, pour élargir ces deux compétences.
Principaux éléments pris en considération par la HAS :
- Le calendrier des recommandations vaccinales et des vaccinations ;
- Les indications et les contre-indications des vaccins non-vivants ;
- Les expériences préalables sur l'élargissement des compétences vaccinales contre la grippe et la COVID-19 ayant montré que l’implication de différents professionnels de santé concernés avait un impact positif sur la couverture vaccinale, particulièrement pour la COVID-19 ;
- Les progrès substantiels réalisés dans le contexte de la crise sanitaire en matière d’organisation des campagnes vaccinales ;
- La nécessité de mettre en place, à court terme, un outil de traçabilité électronique adapté pour l’identification des indications, des non-indications et des contre-indications de chaque vaccin ; ainsi que pour le suivi interprofessionnel des patients et qui doit permettre l’information indispensable du médecin traitant ;
- La formation des professionnels de santé avec, en particulier la nécessité de mettre en place des formations pluri-professionnelles continues, au-delà de la formation initiale que peuvent recevoir chacun des professionnels durant leurs cursus respectif, pour mieux harmoniser les pratiques et les messages ;
- Les positions des différents CNP à l’issue de la concertation des représentants de professionnels de santé concernés quant l’extension des compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes concernant l’acte d’administration, d’une part, et la prescription d’autre part ;
- Le positionnement des experts de la CTV, en faveur d’une extension large de l’acte d’administration et de prescription des vaccins dans le champ de la présente recommandation (pour tous les patients, à l’exception des personnes immunodéprimés et pour tous les vaccins du calendrier vaccinal inclus dans le champ de la réponse à la saisine, à l’exception du vaccin contre la rage et le méningocoque B), à l’ensemble des professionnels de santé. Cette extension devant être subordonnée à une formation préalable des professionnels concernés (IDE, pharmaciens, sages-femmes) ;
- L’impératif d’inscrire l’élargissement des compétences vaccinales dans une approche de prévention globale et coordonnée de la santé des populations concernées (au-delà de l’acte de l’administration et prescription) et prenant en compte les considérations de santé publique.
Recommandations : Ainsi, la HAS, dans le but d’améliorer la couverture vaccinale et d’améliorer le parcours vaccinal des personnes âgées de 16 ans et plus, recommande :
- que l’administration des vaccins non-vivants inscrits sur la liste du calendrier vaccinal en vigueur puisse être élargie aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes ;
- que la prescription des vaccins non-vivants inscrits sur la liste du calendrier vaccinal en vigueur (à l’exception du vaccin contre le méningocoque B et la rage) puisse être élargie aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes (pour tous les patients à l’exception des personnes immunodéprimées) ;
- de subordonner l’élargissement des compétences des professionnels (IDE, sages-femmes, pharmaciens) à la conduite d’une formation, ainsi que proposée par la CTV (cf. point 4.2), et, le cas échéant, de locaux adaptés ;
- de renforcer la formation initiale et continue des professionnels de santé (IDE, sages-femmes, pharmaciens, médecins) en vaccinologie ;
- de renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination et le suivi de l'impact de l'extension des compétences professionnelles à travers également l’utilisation par tous d’outils de partage (carnet de vaccination, dossier médical partagé, carnet de vaccination électronique) ;
- d’inscrire cette démarche dans le cadre d’un parcours de soins de prévention au-delà de l’acte de prescription et d’accompagner ces mesures d'extension des compétences des professionnels de santé par des campagnes de sensibilisation et d'information ;
- d’évaluer cet élargissement des compétences vaccinales (augmentation de la couverture vaccinale, taux d'événements indésirables associés aux soins, etc…).