Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 7 mars 2022 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/en-bref/284231-hausse-de-linfertilite-quoi-est-elle-due-et-comment-la-combattre.html 

Hausse de l’infertilité : à quoi est-elle due et comment la combattre ?

L’infertilité a de multiples implications individuelles et collectives, mais reste un sujet peu connu. Les pouvoirs publics consacrent peu de moyens à la prévention de l’infertilité. Or, cette pathologie touche directement 3,3 millions de personnes en France et ne cesse de croître, devenant un enjeu de santé publique majeur.

Publié le 7 mars 2022

La hausse de l’infertilité s’explique par le recul de l’âge à la maternité, l’exposition à des facteurs environnementaux et des problèmes médicaux (mécanique ou hormonal).

Le ministère des solidarités et de la santé a publié, en février 2022, un rapport sur les causes de l’infertilité. Celles-ci seraient d'ordre à la fois sociétal, environnemental et médical. Le rapport propose des actions concrètes pour les prévenir.

Une infertilité croissante

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’infertilité comme l’incapacité pour un couple d’obtenir une grossesse après douze mois de rapports sexuels réguliers non protégés. Aujourd’hui, en France, comme dans la plupart des pays développés, l’infertilité touche un couple sur quatre.

La hausse de l’infertilité s’explique par :

• le recul de l’âge à la maternité. L’âge moyen des mères à la première naissance s’élève de plus en plus. En France, il était de 28,8 ans en 2019, contre 24 ans en 1975. Or, la fertilité féminine chute dès 30 ans, et plus encore à partir de 35 ans. Des facteurs sociétaux favorisent le recul de l’âge à la parentalité : généralisation du travail féminin et de la contraception, recul du désir d’enfant chez certains jeunes, recherche d’une stabilité professionnelle et affective avant de concrétiser un projet parental, crise économique, absence d’une politique publique facilitant la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Beaucoup de couples, peu informés de l’effet de l’âge sur leur fertilité et trop confiants dans l’assistance médicale à la procréation (AMP), recourent à une aide médicale tardivement, limitant les chances de succès. Le taux de naissance vivante par tentative atteint 20% dans les centres d’AMP français ;
• l’exposition à des facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens, pollution atmosphérique...). La concentration de spermatozoïdes dans le sperme a diminué de plus de 50% chez les hommes des pays industrialisés entre 1973 et 2011. Depuis, cette baisse se poursuit. Certains modes de vie ont aussi un effet délétère sur la fertilité, en particulier durant les six mois précédant la grossesse : consommation de tabac ou de cannabis, obésité, alimentation déséquilibrée...
• des problèmes médicaux. L’infertilité peut avoir, chez la femme, une origine mécanique (endométriose...) ou hormonale (syndrome des ovaires polykystiques). Chez l’homme, elle peut être d’origine endocrinienne, testiculaire, ou résulter de lésions des voies génitales.

Pour un premier plan national de lutte contre l’infertilité

Dans le prolongement de la loi bioéthique du 2 août 2021, le rapport prône une stratégie nationale de prévention et de recherche sur l’infertilité. Il recommande :

• d’informer régulièrement le public, dès le collège et tout au long de la vie, sur la physiologie de la reproduction et les facteurs susceptibles d’altérer la fertilité ;
• de proposer des consultations médicales à des publics ciblés (adolescents, adultes en âge de procréer...) pour leur permettre de repérer de potentiels facteurs d’altération de leur fertilité ;
• de renforcer la formation des professionnels de santé ;
• de mieux identifier et diagnostiquer les causes d’infertilité, en particulier chez les hommes ;
• de favoriser la recherche sur la reproduction humaine et l’infertilité ;
• de créer un Institut national de la fertilité.