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Dengue : surveillance 2022 (20 07 2023)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note synthétisant un article publié dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire n°14 du 11 juillet 2023 sur le site Santé Publique (cliquer ici pour accéder au site Santé Publique)

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/14/2023_14_1.html

Citer cet article

Calba C, Cochet A, Jourdain F, Grard G, Durand GA, Guinard A, et al. Surveillance des arboviroses en France métropolitaine: nette augmentation des cas de dengue autochtone en 2022. Bull Épidémiol Hebd. 2023;(14):248-54. :

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/14/2023_14_1.html

 

Surveillance des arboviroses en France métropolitaine: nette augmentation des cas de dengue autochtone en 2022

// Arboviruses surveillance in mainland France: Significant increase in the number of autochthonous dengue cases in 2022

 

Résumé

 

Le moustique Aedes albopictus, implanté en France métropolitaine depuis 2004, ne cesse d’accroître son aire de répartition. Pour limiter le risque de transmission autochtone des arbovirus qu’il peut transmettre (dengue, chikungunya et Zika), une surveillance des cas, importés et autochtones, est mise en place depuis 2006.

 

La surveillance repose sur la déclaration obligatoire des cas documentés biologiquement. Elle est renforcée entre mai et novembre notamment par l’analyse de données de laboratoires permettant d’identifier les cas non déclarés et oriente l’application de mesures de contrôle (lutte anti-vectorielle).

 

En 2022, 378 cas importés de dengue, 23 de chikungunya et six de Zika ont été notifiés en France métropolitaine. Neuf épisodes de transmission autochtone de dengue totalisant 66 cas ont été documentés: cinq épisodes en Occitanie (12 cas), trois en Provence-Alpes-Côte d’Azur (52 cas) et un en Corse (deux cas). Six de ces épisodes sont survenus dans des départements où aucun cas autochtone n’avait été rapporté auparavant.

 

La survenue de cas de dengue autochtone est dorénavant un phénomène attendu dans le sud de la France mais la situation a été exceptionnelle en 2022: augmentation du nombre d’épisodes, de leur intensité et des zones géographiques concernées. La multiplication des épisodes et l’extension de leur distribution géographique pourraient mettre en péril la viabilité du dispositif.

Le maintien de la capacité à limiter la transmission autochtone des arboviroses nécessite l’implication soutenue des acteurs de la surveillance, de la prévention et du contrôle, une attention aux ressources nécessaires au dispositif et l’anticipation de foyers plus importants.

Introduction

La dengue est une maladie due à un arbovirus, le virus de la dengue, appartenant au genre Flavivirus. Il s’agit de l’arbovirose la plus fréquente et la plus répandue dans le monde 1. Cette maladie est transmise de personne à personne par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes (Ae. aegypti et Ae. albopictus notamment). En France métropolitaine, le moustique tigre (Ae. albopictus) a fait son apparition en 2004 dans les Alpes-Maritimes, à la frontière avec l’Italie 2. Depuis, son aire de répartition sur le territoire métropolitain n’a cessé d’augmenter, phénomène également observé aux niveaux européen et mondial 3. Au 1er janvier 2022, il était considéré comme implanté et actif dans 67 des 96 départements métropolitains (1).

L’implantation de ce vecteur expose au risque de transmission autochtone du virus de la dengue, du chikungunya et du Zika, à partir de personnes infectées de retour de zones de transmission, notamment la zone intertropicale où ils sont endémo-épidémiques. Sa progression sur le territoire augmente chaque année le risque de transmission. Afin de limiter ce risque, un dispositif de surveillance de ces trois arboviroses est mis en place depuis 2006. Il permet le déclenchement des mesures de lutte anti-vectorielle (LAV) appropriées autour des cas. Ce dispositif a permis de documenter différents épisodes de transmission autochtone en France métropolitaine, les premiers datant de 20102. L’année 2022 a été marquée par une augmentation du nombre d’épisodes, de leur intensité et une extension des zones géographiques affectées 4.

Modalités de diagnostic

Les modalités de diagnostic de la dengue, du chikungunya et du Zika, varient selon le délai entre la date de début des symptômes des cas et la date de prélèvement. Les tests biologiques à réaliser dépendent de la cinétique de la virémie et des anticorps: la recherche de l’ARN viral peut être réalisée par RT-PCR pendant la période de virémie pouvant débuter deux jours avant les premiers signes cliniques et se poursuivre jusqu’à sept jours après, tandis que la recherche des anticorps IgM et IgG pourra être réalisée par sérologie à partir du cinquième jour après le début des signes cliniques. Il est donc recommandé d’effectuer ces deux types de tests sur la période de cinq à sept jours après les premiers signes. Pour la dengue, un test de détection de l’antigène NS1 sérique peut être réalisé jusqu’au septième jour après le début de la maladie. Sa sensibilité est sérotype dépendant, souvent inférieure à celle de la RT-PCR en début de virémie, mais d’excellente valeur prédictive positive permettant de confirmer les cas dont la virémie serait déjà passée sous le seuil de détection. Pour le Zika, il est aussi conseillé de réaliser une RT-PCR sur les urines dans les 10jours qui suivent les premiers symptômes. Il est également recommandé de rechercher simultanément les trois infections en raison de symptomatologies souvent peu différentiables et d’une répartition géographique superposable de ces arbovirus (région intertropicale).

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