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Dépistage du cancer du sein : participation (22 07 2023)

Nous vous proposons aujourd’hui des extraits (résumé, introduction) d’un article publié dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire n°14 du 11 juillet 2023 sur le site Santé Publique (cliquer ici pour accéder au site Santé Publique)

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/14/2023_14_2.html

Citer cet article

Rogel A, Plaine J, Quintin C, de Maria F. Participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein entre 2005 et 2021 en France. Bull Épidémiol Hebd. 2023;(14):255-65. 

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/14/2023_14_2.html

 

Participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein entre 2005 et 2021 en France

Agnès Rogel (agnes.rogel@santepubliquefrance.fr), Julie Plaine, Cécile Quintin, Florence de Maria    Santé publique France, Saint-Maurice

Résumé

 

 

L’objectif de cet article est de décrire les variations temporelles et géographiques des taux de participation au programme national de dépistage organisé du cancer du sein depuis sa généralisation à l’ensemble du territoire français en 2004-2005, en décrivant les tendances récentes, aux niveaux national, régional et départemental.

Le taux de participation est défini comme le nombre de femmes de 50 à 74 ans ayant effectué un dépistage sur chaque période étudiée, fourni par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers, rapporté à la population cible issue de l’Institut national de la statistique et des études économiques.

La participation à ce programme est faible en France et diminue depuis le début des années 2010. Elle a été impactée par la pandémie récente. Au niveau national, après avoir augmenté jusqu’en 2012 pour atteindre un pic autour de 52%, elle était en diminution pour atteindre 48,5% en 2019. Au cours de l’année 2020, elle a chuté à 42,6%, puis a remonté à 50,6% en 2021. Si la participation de l’année 2021 a en partie compensé le déficit de l’année 2020, celle de la période 2020-2021 reste inférieure à celle de la période 2018-2019. Au niveau territorial, on observe un gradient géographique depuis la mise en place du programme avec les niveaux de participation les plus élevés sur un axe allant de la Bretagne à la région Auvergne-Rhône-Alpes et une participation très faible en Île-de-France et dans le Sud-Est.

En France, malgré l’existence d’un programme de dépistage organisé du cancer du sein, des mammographies peuvent également être réalisées en dehors de celui-ci, mais cette activité est difficilement mesurable. Dans ce contexte, il est urgent de disposer de données fiables pour quantifier les pratiques de dépistage hors-programme afin d’avoir un panorama complet du recours global au dépistage du cancer du sein, en termes de variations temporelles et géographiques.

Introduction

Avec 58 000 cas incidents estimés et 12 000 décès en France en 2018, le cancer du sein représente la première cause de cancers féminins et reste la première cause de décès par cancer chez la femme comme dans les autres pays industrialisés. Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein (DOCS) français a été généralisé à tout le territoire français au cours des années 2004-2005, dans l’objectif de réduire la mortalité par cancer du sein. Il propose tous les deux ans à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans un examen clinique des seins et une mammographie suivie d’une 2e lecture par un relecteur expert si la 1ère est normale, ainsi qu’un bilan diagnostic immédiat en cas d’image suspecte. Le dépistage est coordonné au niveau régional par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), qui collectent localement les informations sur la participation au DOCS et les résultats du dépistage. Ils envoient régulièrement leurs données à Santé publique France, qui produit une évaluation nationale de l’activité et la performance de ce programme. La participation est l’indicateur obtenu permettant la publication des taux nationaux, régionaux et départementaux au début de l’année suivante sur le site Internet de Santé publique France. Ces taux très importants permettent de connaître l’adhésion des femmes françaises à ce programme au niveau national et local, et de documenter les variations géographiques et temporelles.

Les instances européennes recommandent une participation au DOCS d’au moins 70% de la population cible afin que l’objectif de réduction de mortalité du cancer du sein puisse être atteint. La France peine à atteindre cet objectif. De plus, ce programme coexiste avec des pratiques régulières de mammographies réalisées en dehors du programme. Par ailleurs, malgré la réaffirmation de l’efficacité du dépistage du cancer du sein par des synthèses scientifiques européennes, la polémique internationale sur l’efficacité de ce dépistage a engendré un doute général sur le bien-fondé de participer à un tel programme en France. Une concertation citoyenne a été organisée en 2015 par le gouvernement et a conclu à la nécessité de réorganiser ce programme et de mieux informer les femmes et les professionnels de santé pour permettre un choix plus éclairé des femmes. Enfin, la pandémie de Covid qui a débuté en 2020 et les différents confinements qui ont suivi ont profondément impacté l’organisation des soins en France et les dépistages des cancers en particulier

 

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