Nous vous proposons aujourd’hui (avant demain, un article plus précisément dédié aux seniors) cette note publiée le 4 octobre 2023 sur le site de la Sécurité Routière (cliquer ici pour accéder au site de la Sécurité Routière)
https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/etat-de-linsecurite-routiere/bilans-annuels-de-la-securite-routiere/bilan-2022-de-la-securite-routiere.html
cliquer ci-dessous pour accéder au texte (pdf) du rapport annuel 2022 :
Bilan de la sécurité routière en 2022.
3 550 personnes sont décédées en 2022 sur les routes de France métropolitaine ou d’outre-mer. Ce bilan est supérieur de +1,5 % par rapport à 2019 et de +10,3 % par rapport à 2021.
En France métropolitaine, 3 267 personnes sont décédées dans les 30 jours après leur accident, dont notamment 488 piétons, 35 utilisateurs d'engins de déplacement personnel motorisés (tels les trottinettes électriques), 245 cyclistes, 718 usagers de deux-roues motorisés, 1 565 occupants de voitures. 59 enfants de 13 ans ou moins sont décédés, 98 adolescents de 14-17 ans, 549 jeunes de 18-24 ans, 882 seniors de 65 ans ou plus.
Dans les départements d'Outre-mer, 172 personnes sont décédées. Dans les collectivités d'Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie, 111 personnes sont décédées.
Les principaux indicateurs des accidents corporels de la circulation routière enregistrés par les Forces de l'ordre (fichier BAAC, données de l'année N en version définitive en mai de l'année N+1, version quasi-définitive en janvier de l'année N+1) sont labellisés par l'Autorité de la Statistique Publique.
Bilan de l’accidentalité en France (métropole et outre-mer)
3 550 personnes sont décédées en 2022 sur les routes de France métropolitaine ou d’outremer. Ce bilan est supérieur de +1,5 % par rapport à 2019 et de +10,3 % par rapport à 2021.
La reprise des déplacements en 2021 avait été tempérée par une période de confinement en avril, de couvre feux sur l’ensemble du 1er semestre, et de plusieurs périodes où le télétravail était fortement recommandé. Aussi l’accidentalité routière au 1er semestre 2021 a souvent pu rester en dessous de celle observée sur l’année 2019, prise comme année de référence avant pandémie. Cette référence sera utilisée pour le suivi de l’accidentalité de la décennie 2020-2030.
Les déplacements lors de l’année 2021 ayant été très impactés par la gestion de la pandémie, le bilan de l’accidentalité routière en 2022 est comparé à l’année 2019. 3 267 personnes sont décédées en 2022, un résultat légèrement supérieur à l’année 2019 (+0,7 %).
D’après la méthode d’estimation ONISR-Université Gustave Eiffel (Registre du Rhône) appliquée aux accidents corporels enregistrés par les forces de l’ordre en 2022, 237 000 personnes ont été blessées en 2022 sur les routes de France métropolitaine, dont 16 000 gravement.
L’évolution du nombre de blessés toutes gravités estimés est en baisse par rapport à 2019 (- 0,9 %) ; la baisse est plus sensible sur les blessés graves estimés (- 1,8 %).
L’accident est multifactoriel : en France, l’étude FLAM sur les facteurs déclenchants des accidents mortels de 2015 a identifié que les facteurs humains contribuent pour 92 % des accidents mortels, les facteurs liés à l’infrastructure pour 30 %, les facteurs liés au véhicule pour 20 % et les conditions de circulation pour 18 %.
Pour chaque personne présumée responsable d’accident mortel, les forces de l’ordre peuvent enregistrer jusqu’à 3 facteurs comportementaux :
La vitesse excessive ou inadaptée et l’alcool restent les deux premiers facteurs cités (respectivement pour 28 % et 23 % des présumés responsables). Les stupéfiants et l’inattention sont cités chez 13 % des présumés responsables, les malaises chez 10 % des présumés responsables et les refus de priorité chez 9 % des présumés responsables. Globalement, le non-respect des règles de circulation hors vitesse (refus de priorité, dépassement dangereux, contresens, changement de file, non-respect des distances de sécurité) sont citées chez 22 % des présumés responsables d’accidents mortels.
Tendances 2022 selon l’âge et le genre en France métropolitaine
Les personnes décédées selon l’âge
En 2022, le nombre de tués augmente tout particulièrement, et atteint un niveau élevé par rapport aux années précédentes, pour les personnes âgées de 35-44 ans (+40 tués par rapport à 2019) et celles de 65-74 ans (+69 tués par rapport à 2019). Ainsi le nombre de tués par million d’habitants de ces classes d’âge (52 tués par million d’habitants) passe au-dessus de la moyenne (50 tués par million d’habitants).
En revanche, le nombre de jeunes adultes tués (18-24 ans), s’il est plus élevé qu’en 2021 (le couvre-feu le 1er semestre avait freiné les sorties), est équivalent à 2019.
Le nombre de 25-34 ans tués baisse de façon sensible (53 tués de moins qu’en 2019) ainsi que le nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus (36 tués de moins qu’en 2019) ; ces âges restent en sur-risque mais de façon moins importante.
En 2022, 50 personnes sont décédées pour 1 million d’habitants en France métropolitaine. Les taux les plus forts, indiquant les classes d’âge les plus à risque de décéder sur les routes sont :
- 101 tués par million d’habitants pour les jeunes de 18-24 ans ;
- 77 tués par million pour les seniors de 75 ans ou plus ;
- 61 tués par million pour les 25-34 ans ;
- 52 tués par million pour les 35-44 ans et les 65-74 ans.
Les blessés graves selon l’âge
De l'ordre de 16 000 personnes ont été blessées gravement en 2022 d’après la méthode d’estimation ONISR-Université Gustave Eiffel (Registre du Rhône). La tendance 2019-2022 est en baisse de -1,8 %. Les âges en sur-risque ne sont pas les mêmes selon que l’on regarde les personnes décédées sur la route et celles blessées gravement.
Les seniors étant particulièrement vulnérables physiologiquement, ils survivront difficilement à des blessures graves. En revanche, les adolescents décèdent désormais beaucoup moins dans les accidents de la route, mais sont la 2e classe d’âge la plus à risque d’être blessée gravement.
En 2022, le nombre de blessés graves estimés augmente par rapport à 2019 chez les 14-17 ans (+5 %), ce qui renforce encore le sur-risque d’être blessé grave observé chez les adolescents. Le nombre de blessés graves de 55-64 ans augmente pour sa part de +4 %. En revanche, le nombre de blessés graves baisse le plus chez les 45-54 ans (-7 %) et les 75 ans et plus (-8 %), notamment chez les 85 ans et plus (-13 %).
L’indicateur des blessés graves estimés rapporté à la population était en 2019 de 250 blessés graves par million d’habitants. En 2020, il chute à 204 blessés graves estimés par million d’habitants. En 2022, l’indicateur remonte à 243 blessés graves estimés par million d’habitants.
Les taux les plus forts, indiquant les classes d’âge les plus à risque d’être blessées gravement lors de leurs déplacements sont :
- 506 blessés graves estimés par million d’habitants pour les jeunes de 18-24 ans ;
- 488 blessés graves estimés par million pour les adolescents de 14-17 ans ;
- 338 blessés graves estimés par million pour les 25-34 ans.
Les victimes graves selon le genre
78,1 % des personnes décédées dans les accidents de la route en France métropolitaine sont de sexe masculin.
Quel que soit le mode de déplacement, la part de tués hommes est bien supérieure à la part de tués femmes ; mais elle est très variable selon le mode de déplacement. Les hommes représentent 62 % des tués piétons, 80 % des tués en EDPm, 87 % des tués à vélo, 94 % des tués en deux-roues motorisé, 73 % des tués en véhicule de tourisme, et 94 % des tués en véhicule utilitaire ou en poids lourd.
75 % des blessés graves sont de sexe masculin, un ratio en retrait par rapport à 2020 et 2021 mais supérieur à 2019.
Tendances 2022 selon le mode de déplacement en France métropolitaine
Depuis la pandémie, la part des usagers vulnérables, (non carrossés : cyclistes, utilisateurs d’EDPm, de 2 roues motorisés, piétons) croit chez les personnes tuées ou blessées gravement.
Les occupants de voiture représentent depuis 2020 48% des personnes tuées.
La part des usagers de deux-roues motorisés reste stable : ces derniers représentent 22 % des personnes tuées, 33 % des blessés graves et 39 % des blessés qui auront des séquelles encore un an après l'accident, pour moins de 2 % du trafic motorisé.
La part des cyclistes et utilisateurs d’EDPm dans l'accidentalité augmente : ces usagers représentent 8 % de la mortalité et 20 % des blessés graves.
Tendances 2022 sur les réseaux routiers en France métropolitaine
Entre 2019 et 2022, le nombre de tués baisse de - 1 % sur les routes hors agglomération (10 tués en moins) : forte baisse des tués en voiture (-131 tués), légère hausse des tués en 2RM (+ 12 tués), augmentation des tués à pied (+30 tués), à vélo (+ 41 tués) ou en EDPm (+ 8 tués),
La mortalité est stable en agglomération : baisse des tués en 2RM (- 37 tués) et à pied (- 36 tués), augmentation des tués en voiture (+ 48 tués), en vélo (+ 18 tués), en EDPm (+ 16 tués),
Le nombre de tués augmente de + 12 % sur autoroute (+ 31 tués) : l’augmentation porte sur les piétons (58 piétons tués soit + 11 tués) et les occupants de voiture (+ 26 tués).
Le nombre de blessés graves estimés est en baisse par rapport à 2019, principalement en agglomération, alors que le nombre de blessés graves estimés augmente sur les routes hors agglomération.
Relèvement de la vitesse maximale autorisée à 90 km/h
Le nombre de tués sur le réseau hors agglomération (hors autoroutes) des 45 départements où le conseil départemental a opté pour le relèvement à 90 km/h de la vitesse maximale autorisée en sur tout ou partie du réseau est supérieur de 1 % par rapport à l’année 2019. A l’inverse, le nombre de tués sur ce type de réseau est inférieur de 2 % sur le reste des départements.
Bilan de l'accidentalité outre-mer
283 personnes sont décédées sur les routes des territoires outre-mer en 2022, 172 dans les départements d’outre-mer et 111 dans les collectivités d’outremer ou en Nouvelle-Calédonie. C’est une hausse de + 11 % (soit 29 tués de plus) par rapport à 2019 (année de référence). 82% des tués sont des hommes.
La mortalité en deux-roues motorisé augmente en 2022 avec 99 usagers tués, soit un peu plus du tiers de la mortalité routière outre-mer. Le non-port du casque concerne un décès sur cinq en deux-roues motorisés.
La mortalité automobiliste représente plus de 1/3 de la mortalité routière outre-mer (101 décès). La ceinture de sécurité est un enjeu majeur dans les territoires d’outre-mer, où trois personnes décédées sur cinq en véhicule de tourisme, utilitaire ou poids lourd, ne portaient pas la ceinture.
La mortalité piétonne, avec 49 piétons tués, baisse en 2022 par rapport à 2019.
La mortalité routière des jeunes de 18-24 ans augmente : 58 tués en 2022, 49 en 2019.
La mortalité des 25-44 ans est en hausse de + 34 % entre 2019 et 2022 : 115 tués en 2022 contre 86 tués en 2019 (soit 29 tués de plus).
La mortalité des 45-64 ans est en baisse : 58 tués en 2022 soit 10 tués de moins qu’en 2019.
La mortalité des seniors de 65 ans et plus est plus élevée qu’en 2019 mais inférieure à 2021 : 32 tués en 2022 (soit 4 de plus qu’en 2019 et 6 de moins qu’en 2021). Les séniors restent toujours beaucoup moins représentés qu’en France métropolitaine.