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Services à la personne : statistiques (02 02 2024)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 24 janvier 2024 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7745582.html

En moyenne, 4 % de l’emploi salarié total dans les services à la personne et jusqu’à 6 % dans le Sud-Ouest

par Grégoire Borey, Jérémy Warmoës (Insee), Marie Beltzung, Martin Lefebvre (Dares)

INSEE PREMIÈRE   No 1981  Paru le : 24/01/2024

En 2019, un million de salariés travaillent en France dans le secteur des services à la personne en moyenne chaque semaine. Ils représentent 4 % de l’ensemble des salariés et jusqu’à 6 % dans certains départements du Sud-Ouest.

L’emploi direct reste majoritaire dans le secteur : deux salariés sur trois sont employés uniquement par des particuliers employeurs, les autres l’étant par des organismes de services à la personne ou par les deux à la fois. Les revenus salariaux horaires des premiers sont supérieurs à ceux des seconds et 41 % des salariés des particuliers employeurs interviennent auprès de trois particuliers employeurs ou plus.

Neuf salariés des services à la personne sur dix sont des femmes. En 2019, ils sont 34 % à avoir plus de 55 ans, sont souvent à temps partiel et un quart travaillent également dans d’autres secteurs. Dans les services à la personne, le revenu salarial annuel des femmes est plus élevé que celui des hommes : alors que leur revenu salarial horaire est inférieur à celui des hommes, elles réalisent plus d’heures pendant l’année.

Sommaire

 

 

Plus d’un million de salariés dans les services à la personne en 2019

Une part des services à la personne dans l’emploi plus élevée dans le sud-ouest de la France

Neuf salariés sur dix sont des femmes et un tiers ont 55 ans ou plus

L’activité des salariés des services à la personne : en moyenne 39 % d’un temps plein annuel

Plusieurs employeurs pour un salarié de particulier employeur sur deux

Les salariés des particuliers employeurs mieux rémunérés à l’heure que les salariés des organismes

Un revenu salarial horaire moyen des femmes inférieur à celui des hommes

Des emplois également en dehors des services à la personne pour un quart des salariés

Encadré 1 - Un secteur aussi féminisé mais davantage privatisé qu’en 2013

Encadré 2 - Des temps de trajets élevés pour les salariés des particuliers employeurs en 2019

 

Plus d’un million de salariés dans les services à la personne en 2019

Les activités de services à la personne (SAP) sont réalisées au domicile de la personne ou dans son environnement immédiat. Elles couvrent l’assistance aux personnes âgées ou handicapées, l’entretien du domicile, la garde d’enfants au domicile des parents ou encore le soutien scolaire, le petit bricolage, etc. Les ménages recourent aux services à la personne en tant que particuliers employeurs ou par l’intermédiaire d’organismes de services à la personne.

En moyenne sur une semaine en 2019, 1 049 000 salariés travaillent dans le secteur en France, soit 4 % de l’emploi salarié. Ils sont employés par 2 135 000 particuliers employeurs et 15 300 organismes de services à la personne. Parmi ces salariés, 66 % sont employés uniquement par des particuliers employeurs, tandis que 29 % le sont uniquement par des organismes de services à la personne et 5 % à la fois par des particuliers employeurs et des organismes de services à la personne. Toutefois, les heures dispensées pour des particuliers employeurs ne représentent que 55 % du total : les volumes horaires réalisés par des salariés employés directement sont plus faibles que pour ceux des organismes de services à la personne.

Une part des services à la personne dans l’emploi plus élevée dans le sud-ouest de la France

En France métropolitaine, la part des services à la personne dans l’ensemble des emplois salariés est la plus élevée dans la Creuse (7,1 %) et dans les départements du Sud-Ouest : 6,4 % en Dordogne ou dans le Lot et 6,0 % dans le Gers. Une forte proportion de personnes âgées ou d’enfants en bas âge, un revenu élevé de la population, un fort taux d’activité des femmes ou encore une offre de services substituables limitée (crèche ou établissements pour personnes âgées dépendantes) pourraient être corrélés au taux de recours aux services à la personne dans chaque département, mais leur poids dans l’emploi salarié peut aussi dépendre du dynamisme de l’emploi dans les autres secteurs d’activité et du taux d’emploi salarié de la population active

Neuf salariés sur dix sont des femmes et un tiers ont 55 ans ou plus

Les salariés du secteur sont des femmes à 89 %, une part stable depuis 2013 (encadré 1). Ils sont 34 % à être âgés de 55 ans ou plus (contre 18 % dans l’ensemble de l’emploi salarié). Les hommes sont très minoritaires dans toutes les régions. Plus nombreux en Bretagne ou en Normandie, ils représentent 18 % des salariés du secteur dans les Côtes-d’Armor, dans l’Orne et dans l’Eure, contre 6 % à 7 % dans certains départements du Nord-Est (Territoire de Belfort, Moselle, Ardennes ou Meuse). En Île-de-France, la faible proportion d’hommes dans le secteur est accentuée par une surreprésentation d’activités particulièrement féminisées comme la garde d’enfants. La proportion d’hommes est plus élevée parmi les salariés des particuliers employeurs (13 %) que parmi ceux des organismes de services à la personne (6 %).

L’activité des salariés des services à la personne : en moyenne 39 % d’un temps plein annuel

En moyenne, un salarié des services à la personne réalise 740 heures d’activités de services à la personne en 2019, ce qui équivaut à 39 % d’un temps plein annuel (sur la base de 40 heures hebdomadaires prévues dans la convention collective nationale des salariés des particuliers employeurs, soit 1 880 heures à l’année). Cette moyenne est plus élevée dans certains départements d’Île-de-France : elle est de 880 heures en Seine-Saint-Denis et de 860 heures dans les Hauts-de-Seine. Les femmes, quelle que soit leur tranche d’âge, ont un volume d’heures supérieur aux hommes. Cet écart tend par ailleurs à augmenter avec l’âge : les femmes de 25-34 ans travaillent en moyenne 30 % de plus que les hommes du même âge, cet écart passe à 60 % pour les 55-64 ans. Les salariés des organismes de services à la personne effectuent en moyenne 890 heures, contre 560 heures pour les salariés des particuliers employeurs, soit respectivement l’équivalent de 48 % et 30 % d’un temps plein.

En cumulant les activités de services à la personne et celles exercées dans d’autres secteurs, 29 % des salariés travaillent moins de 500 heures salariées dans l’année, alors que 27 % en font plus de 1 500 (soit l’équivalent de 80 % d’un équivalent temps plein annuel). La part de salariés réalisant plus de 1 500 heures est la même chez les femmes et chez les hommes. En revanche, 40 % des hommes travaillent moins de 500 heures, contre 27 % des femmes.

Plusieurs employeurs pour un salarié de particulier employeur sur deux

En moyenne, sur une semaine en 2019, plus de la moitié des salariés de particuliers employeurs sont employés par plusieurs particuliers : 16 % par deux et 41 % par trois ou plus. Les salariés des organismes peuvent également exercer aux domiciles de plusieurs clients de l’organisme même quand ils ne sont employés que par un organisme. Par ailleurs, un salarié des organismes de services à la personne sur cinq est en parallèle salarié d’un ou plusieurs particuliers employeurs. Le cumul de lieux de travail peut entraîner des temps de trajets élevés entre deux interventions à domicile (encadré 2).

Les salariés des particuliers employeurs mieux rémunérés à l’heure que les salariés des organismes

Les salariés des particuliers employeurs gagnent en moyenne 14,3 euros bruts par heure, contre 11,8 euros pour les salariés des organismes en 2019. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cet écart. Les salariés des particuliers employeurs réalisent une part moins élevée d’heures d’assistance auprès de personnes dépendantes (activités parmi les moins rémunérées), que les salariés des organismes de services à la personne  Par ailleurs, les organismes de services à la personne prélèvent une partie de ce qu’ils facturent aux bénéficiaires de services à la personne pour leurs frais de fonctionnement, leur marge et la TVA, ce qui peut exercer une pression supplémentaire à la baisse sur les revenus salariaux de leurs employés. Du côté des particuliers employeurs, la relation d’emploi, directe, entre le salarié et l’employeur pourrait parfois favoriser la négociation à l’avantage du salarié. Les mesures socio-fiscales différenciées peuvent également jouer un rôle dans l’écart constaté. Ainsi, par exemple, pour les activités hors assistance et accompagnement des publics fragiles (entretien du domicile, jardinage, soutien scolaire, etc.), les particuliers employeurs employant une personne à domicile ont droit à un abattement forfaitaire de charges sociales de 2 euros par heure travaillée, tandis que les organismes de services à la personne bénéficient d’allègements des cotisations sociales décroissants lorsque le revenu salarial augmente, ce qui pourrait les inciter à verser des revenus salariaux plus proches du Smic.

Dans les départements du Nord-Est et des DOM, les revenus salariaux horaires sont relativement peu différenciés d’un salarié à un autre. À l’inverse, le long de l’Atlantique et plus particulièrement en Bretagne, les écarts de rémunération horaire peuvent être importants. Dans le Finistère, les Côtes-d’Armor et le Morbihan, le quart des salariés les mieux payés gagnent 60 % de plus que le quart des salariés les moins payés, contre 24 % dans les départements du Nord-Est comme les Ardennes, la Haute-Marne et la Meuse.

Un revenu salarial horaire moyen des femmes inférieur à celui des hommes

Sur une année, le revenu salarial des femmes est plus élevé que celui des hommes pour leurs activités de services à la personne. La moitié d’entre elles touchent plus de 7 670 euros, contre 3 840 euros pour la moitié des hommes. Cet écart n’est pas dû à un revenu salarial horaire plus élevé mais à un nombre d’heures travaillées plus important. Les femmes effectuent un nombre d’heures travaillées dans les services à la personne bien supérieur à celui des hommes (770 heures, contre 520 en 2019). Les hommes, très minoritaires dans le secteur, font moins d’heures SAP durant l’année que les femmes, ce qui laisse supposer qu’il s’agit plutôt d’une activité d’appoint pour eux. Cependant, ils ont des revenus salariaux horaires bruts moyens plus élevés que les femmes dans le secteur des services à la personne, quel que soit leur âge : 16,7 euros en moyenne pour les hommes en 2019, contre 13,1 euros pour les femmes. L’écart de revenu salarial est plus fort en milieu de carrière, entre 35 ans et 44 ans (5,5 euros d’écart pour les salariés de particuliers employeurs). Dans les organismes de services à la personne, le revenu salarial horaire brut moyen des femmes salariées est équivalent à celui des hommes, alors qu’il représente 77 % du revenu salarial des hommes chez les particuliers employeurs.

Des emplois également en dehors des services à la personne pour 1/4 des salariés

Un salarié des services à la personne sur quatre travaille également en dehors de ce secteur. Cette multi-activité sectorielle se décline différemment dans les départements. Elle est plutôt faible dans ceux du Sud-Ouest, où la part des services à la personne dans l’emploi total est particulièrement élevée. La multi-activité est également particulièrement faible dans certains départements où les organismes sont relativement plus présents (comme dans le Nord et le Pas-de-Calais ou sur le pourtour méditerranéen). Sur ces territoires, les salariés des services à la personne effectuent les trois quarts de l’ensemble de leurs heures salariées dans des activités de services à la personne : 78 % en Corse, 77 % dans les Pyrénées-Orientales, le Var, ou encore les Alpes-de-Haute-Provence, 76 % dans l’Hérault, contre 59 % dans l’Aveyron, 64 % dans le Jura ou 63 % dans le Bas-Rhin. Sur l’ensemble des salariés des services à la personne, qu’ils soient ou non multi-actifs, le revenu salarial médian pour les activités hors services à la personne est de 4 810 euros en 2019, alors que le salaire médian pour les activités des services à la personne est de 7 190 euros sur l’année.

Encadré 1 - Un secteur aussi féminisé mais davantage privatisé qu’en 2013

Le secteur des services à la personne se tourne de plus en plus vers les organismes de services à la personne. Parmi ces organismes, le secteur privé à but lucratif (entreprises et micro-entrepreneurs) continue de se développer aux dépens du secteur associatif et public : en 2013, 74 % des établissements des services à la personne relevaient du secteur privé à but lucratif ; ce taux est de 82 % en 2019.

La prédominance des femmes dans le secteur se maintient : neuf salariés des services à la personne sur dix sont des femmes en 2019 comme en 2013. Elles sont plus âgées quand elles sont salariées de particuliers employeurs : en 2019, 39 % d’entre elles ont 55 ans ou plus, contre 25 % des salariées des organismes de services à la personne. Cette différence s’est amplifiée depuis 2013.

Encadré 2 - Des temps de trajets élevés pour les salariés des particuliers employeurs en 2019

De façon inhérente à l’activité de services à la personne, les salariés de ce secteur travaillent souvent à plusieurs adresses. Ainsi, 41 % des salariés des particuliers employeurs interviennent auprès de trois employeurs ou plus en moyenne chaque semaine, impliquant des temps de trajet conséquents entre le domicile et les différents lieux de travail. La part des salariés des particuliers employeurs habitant à plus de 20 minutes en voiture de l’employeur le plus éloigné de chez lui est de 30 %. Cet éloignement est particulièrement marqué en Île-de-France puisque ce même taux est de 48 % en Seine-Saint-Denis, de 45 % en Seine-et-Marne et de 44 % dans le Val-d’Oise. À l’inverse, ce taux est plus faible dans le Nord (16 %), en Moselle ou dans le Territoire de Belfort (18 %).

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