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Inégalités de santé entre femmes et hommes (27 03 2024)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 8 mars 2024 sur le site du ministère chargé de la santé. (cliquer ici pour accéder au site du ministère chargé de la santé)

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2024/des-inegalites-de-sante-persistantes-entre-les-femmes-et-les-hommes.html

Des inégalités de santé persistantes entre les femmes et les hommes

Habitudes de vie, travail, sexualité ou encore santé mentale. A l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Santé publique France fait le point sur la santé des femmes.

Publié le 8 mars 2024

La surveillance des maladies et des comportements de santé s’analyse à travers différents prismes afin d’appuyer les politiques de prévention et favoriser une bonne santé pour toutes et tous. Si les femmes sont plus nombreuses et vivent plus longtemps que les hommes, y compris sans incapacité, elles se perçoivent en moins bonne santé et les inégalités persistent. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Santé publique France rappelle quelques constats soulignant l’importance d’agir pour réduire les inégalités de santé entre les hommes et les femmes.

Des habitudes de vie globalement plus favorables chez les femmes

 

Le tabagisme quotidien 

Selon les données du Baromètre Santé 2022, la prévalence du tabagisme quotidien s’élevait à 22 % chez les femmes et 27 % chez les hommes. Ce sont parmi les 25-34 ans et les 35-44 ans que les différences femmes hommes sont les plus importantes : 26 % des femmes de 25-34 ans fument quotidiennement contre 36 % des hommes (27 % vs 35 % parmi les 35-44 ans). A l’inverse, parmi les 18-24 ans et les 65-75 ans, la prévalence du tabagisme quotidien est proche (1 à 2 points d’écart seulement en 2021). Ainsi, l’écart de tabagisme quotidien entre les hommes et les femmes qui s’élevait à environ 8 points entre 2000 et 2014 se situe désormais entre 5 et 7 points depuis 2016.

La consommation d’alcool

Même si elle reste élevée, la consommation d’alcool a diminué en France ces dernières décennies et les modes de consommation ont fortement évolué. Comme pour le tabagisme, les femmes sont moins consommatrices d’alcool quel que soit l’indicateur envisagé. Elles sont ainsi moins nombreuses à déclarer boire chaque semaine (28 % vs 50,5 %) ou chaque jour (4 % vs 13 %) et à avoir consommé au-delà des repères de consommation à moindre risque au cours de la dernière semaine (14 % vs 31%).

Les écarts de consommation entre les hommes et les femmes restent très importants mais il faut noter les tendances légèrement à la hausse des alcoolisations ponctuelles importantes (API dans l’année ou chaque mois, une API correspond au fait de boire 6 verres ou plus en une même occasion) parmi les femmes, qui tendent à les rapprocher de celles des hommes pour lesquels une stabilité est constatée. Ces tendances concernent plus particulièrement les femmes de 35 ans et plus. 

L’alimentation et l’activité physique

Concernant les comportements alimentaires, l’enquête Esteban 2014-2015 rapporte que les consommations alimentaires des femmes sont plus souvent en adéquation avec les recommandations nutritionnelles que celles des hommes, notamment concernant les produits céréaliers complets (43 % vs 34 %), les produits laitiers (30 % vs 24 %), la viande hors volaille (76 % vs 59 %), la charcuterie (43 % vs 30 %), ou encore les boissons sucrées (76 % vs 68 %) et le sel (30 % vs 12 %). En revanche, les femmes rapportent consommer plus de produits sucrés (64 % vs 54 %) et sont moins nombreuses à atteindre les recommandations de 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour (42 % vs 68 %)

Malgré de meilleures habitudes de vie déclarées, les femmes se perçoivent en moins bonne santé que les hommes. Selon les données du Baromètre de Santé publique France 2021, en moyenne, parmi les personnes âgées de 15-85 ans, 65 % des femmes se considèrent en bonne ou très bonne santé, contre 71 % des hommes. Ces différences apparaissent particulièrement marquées à certains âges, comme, par exemple, parmi les 25-34 ans (74% des hommes vs 82 % des hommes).

Le travail est plus souvent un milieu défavorable à la santé psychique et physique pour les femmes 

Bien que les femmes représentent près de 49 % de la population active, des disparités demeurent en termes d'emploi, de conditions de travail et de conséquences du travail sur la santé. Ainsi, d’après les résultats produits par Sante publique France, plus de 11 % des femmes salariées sont concernées par une maladie en lien avec le travail. La souffrance psychique en lien avec le travail (SPLT) est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes : 6% vs 3%. Chez les femmes, le risque de SPLT était plus important dans les secteurs du transport et de l’entreposage, de la construction et de l’industrie. Ces secteurs sont souvent caractérisés par une division sexuelle du travail avec une prédominance d’hommes dans les emplois techniques, manuels ou d’encadrement, tandis que les femmes exercent plutôt des emplois dits tertiaires, avec des tâches administratives comme le service à la clientèle ou encore la gestion des ressources humaines, ces professions étant connues comme plus fréquemment associées à la SPLT.

Par ailleurs, 3 femmes sur 5 déclarent des douleurs liées aux troubles musculo-squelettiques (TMS). D’après les données déclaratives du Baromètre Santé 2021, près de 60 % des femmes de 18 à 64 ans déclarent des TMS du dos ou du membre supérieur (vs 51 % chez les hommes). Dans le détail, près de 50 % des femmes déclarent des lombalgies ou des douleurs sciatiques (vs 40 % chez les hommes) et 30 % des TMS du membre supérieur (épaule, coude, canal carpien) (vs 27 % chez les hommes). 

Des rapports de genre le plus souvent défavorables dans la sphère intime

D’après les données du Baromètre santé 2016, la sexualité apparaît toujours profondément marquée par les rapports de genre, même si des évolutions sensibles se sont dessinées au cours de la dernière décennie. Des premiers rapports sexuels jusqu’aux âges avancés, les déclarations des femmes et des hommes restent très différentes et donnent à voir une sexualité féminine plus souvent contrainte : 19 % des femmes de 18-69 ans ont déclaré avoir été confrontées à des rapports forcés ou à des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie versus 5 % des hommes.

Santé mentale, des tendances défavorables à surveiller de près

Les données disponibles convergent et témoignent d’une augmentation des troubles dépressifs ainsi que des gestes et idées suicidaires à la suite de la pandémie de Covid-19. Si ce phénomène touche les deux sexes, les femmes apparaissent les plus concernées quel que soit l’indicateur considéré. Ainsi, selon les données du Baromètre santé 2021, la prévalence de l’épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des 12 derniers mois était de 17 % parmi les femmes de 18-75 ans vs 10 % parmi les hommes, confirmant des écarts observés depuis plusieurs décennies. Les hausses s’avèrent particulièrement marquées parmi les jeunes adultes : plus d’une femme sur 4 de 18-24 ans rapporte ainsi un EDC dans l’année (contre environ un homme sur 7). La prévalence des pensées suicidaires survenues dans l’année a également été multipliée par trois chez les jeunes femmes de 18-24 ans entre 2014 et 2021 (de 3 % à 9  %) et les tentatives de suicide ont augmenté de près de 6 points entre 2010 et 2021, passant de 7 % à 13 %. 

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