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Banque centrale européenne : le principal taux de la BCE reste à 2% en zone euro
Publié le 24 juillet 2025
Après huit baisses consécutives qui ont ramené le taux de dépôt en zone euro de 4% à 2%, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de garder ses taux directeurs inchangés. Mais les incertitudes économiques s'accumulent.
La Banque centrale européenne (BCE) a préféré opter pour le maintien des taux. Lors de sa réunion du 24 juillet 2025, la BCE a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs. Le taux de dépôt reste à 2%, niveau auquel il est depuis la dernière réunion du 5 juin 2025. Depuis son pic, il y a un an, ce principal taux directeur a baissé de 200 points de base.
Un maintien en phase avec la stabilisation de l'inflation
L'objectif principal de la BCE est la stabilité de l'euro. Si on regarde la récente évolution de l'inflation, la pause décidée par la BCE paraît cohérente : le taux d'inflation annuel de la zone euro est estimé à 2% en juin 2025, contre 1,9% en mai 2025, parfaitement en ligne avec l'objectif à moyen terme de 2% que la BCE a fixé.
Ce taux de 2% en juin étant une moyenne mais la BCE reste attentive aux différentes composantes :
- les prix de la composante services connaissent le taux annuel le plus élevé en juin (3,3%, comparé à 3,2% en mai) ;
- les prix de l'alimentation, de l'alcool et du tabac, ainsi que les salaires et les prix des biens industriels hors énergie ralentissent ;
- les prix de l'énergie continuent leur baisse.
La France, avec un taux d'inflation global de 0,8% en juin, se démarque des autres pays européens. Dans certains pays européens, l'inflation reste toujours élevée - à plus de 4%, voire même à plus de 5% - comme en Slovaquie, en Croatie ou en Estonie.
Une situation économique incertaine
Si la BCE préfère attendre pour décider de l'orientation à donner à sa politique monétaire, c'est aussi à cause des nombreuses contraintes et incertitudes auxquelles elle doit faire face :
- le conflit des droits de douanes entre les États-Unis et l'UE : si les États-Unis continuent à augmenter les droits de douane sur les importations européennes et que celle-ci riposte, l'effet sur la croissance risque d'être négatif ;
- l'appréciation de l'euro : depuis le début de l'année, la monnaie unique s'est appréciée d'environ 15% ; les importations deviennent ainsi moins chères mais cette hausse pénalise les exportateurs ;
- les risques géopolitiques : la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien pèsent sur le moral des consommateurs et rendent plus compliquée l'équation pour les entreprises.
Ces trois incertitudes influent sur la croissance et peuvent davantage freiner le taux d'inflation. Ainsi, on ne peut pas exclure que l'inflation descende au-dessous de la cible de la BCE, ce qui pourrait l'inciter à prendre des mesures anti-déflation.
On peut également noter que la transmission de la baisse des taux aux marchés financiers marque un peu le pas : au 2e trimestre 2025, les banques de la zone euro ont durci leurs critères d'octroi de prêts aux ménages pour les crédits immobiliers et de consommation. Pour les entreprises, les conditions d'accès aux prêts restent pour l'instant inchangées.