(suite et fin de la fiche du 28 octobre 2010)
Un tiers de la population âgé de plus de 60 ans
Note de Mme Nathalie Blanpain et de M. Olivier Chardon de la division Enquêtes et études démographiques de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (cliquer ici pour accéder au site de l’Insee)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1320.html
Si les tendances démographiques récentes se maintiennent, la France métropolitaine comptera 73,6 millions d’habitants au 1er janvier 2060, soit 11,8 millions de plus qu’en 2007. Le nombre de personnes de plus de 60 ans augmentera, à lui seul, de plus de 10 millions. En 2060, une personne sur trois aura ainsi plus de 60 ans.
Jusqu’en 2035, la proportion de personnes âgées de 60 ans ou plus progressera fortement, quelles que soient les hypothèses retenues sur l’évolution de la fécondité, des migrations ou de la mortalité. Cette forte augmentation est transitoire et correspond au passage à ces âges des générations du baby-boom. Après 2035, la part des 60 ans ou plus devrait continuer à croître, mais à un rythme plus sensible aux différentes hypothèses sur les évolutions démographiques.
· 12 millions d'habitants en plus en France métropolitaine en 2060
· Le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus pourrait augmenter de 80 %
· Après 2035, la part des plus de 60 ans progresse plus modérément
· Aucune variante démographique ne remet en cause la forte augmentation des plus de 60 ans dans la population
· En 2060, la part des plus de 60 ans dans la population dépendra surtout des gains d’espérance de vie
Encadré
· Des hypothèses de projections proches de l’exercice de 2006
Aucune variante démographique ne remet en cause la forte augmentation des plus de 60 ans dans la population
Les évolutions de la fécondité, de la mortalité et des migrations à long terme sont incertaines. Pour chacune de ces composantes, deux variantes ont été retenues par rapport à l’hypothèse centrale pour estimer l’effet d’un changement d’hypothèse sur les résultats projetés. Ce sont les hypothèses sur la fécondité qui ont le plus d’impact sur l’évolution de la population de la France métropolitaine d’ici 2060. Entre la variante haute de fécondité (2,1 enfants par femme, au lieu de 1,95 dans le scénario central) et la variante basse (1,8 enfant par femme), l’écart de population est de 7,7 millions d’habitants en 2060. Dans le scénario de fécondité haute, la population continue de croître à un rythme très élevé sur toute la période. En 2060, il y a encore 150 000 naissances de plus que de décès. Dans le scénario de fécondité basse, les naissances sont moins nombreuses que les décès à partir de 2040 et la population se stabilise autour de 70 millions d’habitants.
Les variantes sur le solde migratoire offrent aussi un éventail très large car l’évolution future de cette composante est particulièrement incertaine. La variante haute (solde migratoire de 150 000 personnes en plus par an) est ainsi trois fois supérieure à la variante basse (+ 50 000). En 2060, il y a 7,1 millions d’habitants de plus dans la projection avec la variante haute du solde migratoire que dans celle avec la variante basse.
Les variantes sur les hypothèses de mortalité aboutissent également à plusieurs évolutions possibles : la variante haute d’espérance de vie suppose une espérance de vie à la naissance en 2060 de cinq années supérieure à la variante basse, ce qui se traduit par 3,6 millions d’habitants supplémentaires en 2060.
Cependant, quelle que soit la variante retenue, la proportion de personnes de 60 ans ou plus dans la population sera toujours en forte hausse et supérieure à 30 % dès 2035.
De même, le rapport entre le nombre de personnes d’« âge inactif » (moins de 20 ans ou 60 ans et plus) et d’« âge actif » (entre 20 et 59 ans), appelé aussi ratio de dépendance économique, augmentera selon toutes les variantes. En 2007, il y avait 86 personnes d’« âge inactif » pour 100 d’« âge actif » ; il y en aurait 114 pour 100 en 2035 selon le scénario central, puis 118 en 2060. Pour maintenir le ratio de dépendance économique à son niveau observé en 2007, il faudrait alors en modifier les bornes et faire passer l’âge pivot de la définition à 68 ans en 2060 au lieu des 60 ans conventionnellement retenus actuellement.
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