IVG : les connaissances actuelles et leurs limites
le 5 08 2016
La Commission sur les données et la connaissance de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a publié son rapport, le 27 juillet 2016. Mise en place en juin 2015 par la ministre des affaires sociales et de la santé dans le cadre du programme national d’action pour améliorer l’accès à l’IVG en France, la commission a pour objectif une meilleure analyse des connaissances sur la pratique de l’IVG en France et sur les parcours des femmes.
Après un état des lieux du système d’information en matière d’IVG, le rapport présente les données disponibles sur les avortements en France. Le nombre d’IVG pratiquées en France est stable depuis dix ans mais marqué par d’importantes disparités régionales. En 2015, 218 100 IVG ont été réalisées : les femmes de 20-24 ans sont les plus concernées, avec un taux de 27 IVG pour 1000 femmes. Les taux décroissent chez les moins de 20 ans depuis 2006 et ont augmenté pour toutes les classes d’âge chez les plus de 25 ans. Plus de 80% des IVG sont réalisées à l’hôpital contre 16% en cabinets de ville et 1,5% en centres de santé ou au planning familial. Le rapport souligne la forte progression de la part des IVG médicamenteuses. Si les conditions d’accès à l’IVG sont globalement satisfaisantes, des difficultés persistent, en particulier pour les mineures ou les femmes sans couverture sociale. Concernant les femmes en grande précarité, le rapport souligne que la vulnérabilité économique est souvent associée à un parcours de soins difficile, à des IVG répétées et à des conduites à risques.
Pour la Commission, l’information disponible en matière d’IVG reste lacunaire et insuffisamment partagée. Pour améliorer les connaissances et permettre une meilleure adéquation de l’offre aux attentes des femmes (accessibilité géographique, délais de prise en charge, méthodes proposées et accompagnement avant et après l’IVG), des recommandations sont présentées :
- améliorer l’information partagée, et notamment l’information fournie aux acteurs de l’IVG, dans des délais les plus réduits possible ;
- mieux répondre aux besoins d’information sur les difficultés d’accès, les parcours et les inégalités sociales ;
- améliorer la connaissance en matière d’attentes et de satisfaction des femmes concernant l’ensemble de leur parcours jusqu’au suivi post-IVG et la proposition d’une nouvelle contraception ;
- améliorer l’exhaustivité et la qualité du système d’information ;
- renforcer le respect de la confidentialité.
- IVG : état des lieux et perspectives d’évolution du système d’information - Commission sur les données et la connaissance de l’IVG, juil. 2016, Bibliothèque des rapports publics