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le rire chez l'homme 2 (conférence ANHR 64)

ANHR 64 : Conférence de M. le Dr Louis Mouton (1er octobre 2007)

 

« Le Rire chez l’Homme » (2 ème partie)

 

Historique

 

Le rire normal

 

Les rires pathologiques

 

Bibliographie

 

LES RIRES PATHOLOGIQUES

 

 

A titre essentiel ou accessoire, le Rire peut être un signe répertorié dans divers syndromes pathologiques.

 

 

- Le rire pathologique en psychiatrie :

 

-          La Schizophrénie : dite encore psychose dissociative, maladie du sujet jeune, chronique, délabrante, non guérissable, mais seulement amendable par la chimiothérapie et thérapies psychiques. Certains schizophrènes présentent par intermittence un « rire immotivé », c'est-à-dire un rire apparemment inadéquat, en totale discordance avec la situation présente. C’est souvent un rire désagréable, intense, détonant, prolongé, inexpliqué par le sujet lui-même. Peut-être son signifiant est-il à rechercher par le thérapeute au travers d’un contact psychothérapique prolongé, intime ?

 

-          La Psychose maniaco-dépressive : essentiellement dans l’état maniaque qui est l’inverse de la Dépression. Il s’agit d’un trouble de l’humeur qui est « exaltée ».

 

Le patient est agité, parle beaucoup, déambule souvent, ne dort pas. Il est facétieux, moqueur, a le sens aigu des défauts des autres avec des remarques justes mais désobligeantes. Sa sexualité est débordante. Des actes délictueux sont possibles. Le maniaque est gai, rieur, n’a aucun frein. Au début de sa maladie, il amuse la galerie, mais il devient vite lassant puis insupportable. La chimiothérapie agit bien, mais peut faire virer vers la dépression. Le lithium a une action préventive de récidive très intéressante.

 

La psychose maniaco-dépressive est une maladie de l’adulte, avec souvent un caractère familial.

 

Les Hypomanes sont loin d’être aussi pathologiques. Ils sont heureux le plus souvent et sont recherchés pour leur bonne compagnie amusante.

 

-          La psychose hallucinatoire chronique : Hallucinations essentiellement auditives, le plus     souvent désagréables pour l’halluciné car désobligeantes, voire persécutives : politique, religion, sexe, … Elles sont souvent le reflet du contexte politico-social de l’époque en cours. Cette psychose est sensible aux hallucinolytiques chimiques.

 

-          Le Rire du Paranoïaque : celui-ci ou celle-ci est « psychorigide, donc peu accessible à la plaisanterie, au plaisir et au rire. Il est méfiant, soupçonneux, facilement interprétatif. Susceptible, il se sent vite persécuté et à son tour devient persécuteur- voire violent-. S’il rit, ce qui est rare,  c’est pour se moquer, contempter les autres ; ce n’est plus du rire, mais du « rire en coin » ou un véritable ricanement. Il se garde bien d’en expliquer les raisons car, selon lui, l’autre est sensé savoir ce qu’il en est.

 

 

- Le Rire en Patholoqie Neurologique :

 

1)  En EPILEPSIE : parmi les épilepsies, il en est une dont le rire est le symptôme essentiel. Elle est appelée épilepsie « gelostique » vu l’étymologie, (en Grec, GELOS = rire). C’est une épilepsie se signalant par des accès de rire paroxystique, intense, désagréable, durable, identique d’une crise à l’autre. La conscience est modifiée pendant la crise, avec amnésie post-critique. Plusieurs crises, identiques peuvent survenir par jour. A l’EEG  apparaissent des paroxysmes focalisés. Le foyer épileptogène est hémisphérique, profond, peu accessible aux médications anti-épileptiques, mais peut relever de la chirurgie. Nous avons rencontré un cas en 40 ans d’exercice médical, avec guérison totale et définitive par neurochirurgie d’exérèse du foyer épileptogène.

 

 

2) Le Rire Spasmodique par AVC du tronc cérébral  :   ici, c’est un symptôme accessoire au sein des paralysies et de troubles sensitivo-sensoriels divers. C’est dû à une lésion artérielle (thrombose ou hémorragie) au sein du tronc cérébral.

 

Souvent alternance de « Rire » et de « pleurer » spasmodiques. Accès de rires assez brefs, peu intenses, peu durables, mais de survenue incontrôlable. Le patient est conscient du trouble qui peut régresser totalement.

 

 

3) Rôle du Rire dans la Maladie de Gélineau : cette affection associe des crises de « narcolepsie » et de « cataplexie ». Cetet dernière entraîne des chutes par dissolution brutale du tonus musculaire des membres inférieurs. Or, la cataplexie est largement favorisée par les émotions – notamment et surtout  le rire ; il n’y a aucune perte de conscience. Le traitement, actuellement, est seulement préventif : éviter les circonstances ou les situations risibles et plus encore comiques.

 

 

 

Nous avons essayé, dans ce bref tour d’horizon de cerner la nature et la finalité du Rire, ainsi que certains de ses aspects pathologiques. Le Rire est une manifestation naturelle mais utile à l’Homme. En gros, il est très anti-stress et favorise les échanges sociaux. On peut apprendre à rire si on n’est pas rieur par nature. Les clubs du Rire sont utiles à cet égard et jouent un rôle thérapeutique certain.

 

 

A titre d’Adieu ou d’Au revoir, nous oserons dire, sans vouloir parodier sottement un certain sermon des Béatitudes, « Heureux les Rieurs, car ils accèderont au Bonheur. »

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE 

 

 

- BERGSON Henri : « Le Rire »     (PUF  12e édition – 2006 -  Collection Quadrige)

 

 

- « Le RIRE, un élixir » par Uhlrich Kraft ; revue Cerveau et Psychologie (déc. 2003, févr. 2004)

 

 

- « Le Rire Relationnel, les bons effets du rire soignant » par Nathalie Tauzia  (Angoulême Hôpital)

 

 

- « Les Bienfaits du Rire » par le Docteur Rubinstein. La psychosomatique du Rire – Editions R. Laffont – in Neuropsychogériatrie – septembre-octobre 2002

 

 

-« Vieillissement et Humour » in « Journal of the International Neuro-psychological Society »

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