Article lu le 13 janvier 2009 sur le site des Echos (cliquer ici pour accéder au site des Echos)
http://www.lesechos.fr/patrimoine/banque/300322322.htm?xtor=EPR-1003
Depuis quelques jours, les particuliers commencent à recevoir le relevé de leurs frais bancaires annuels pour 2008. Une première, qui pourrait inciter les Français à faire jouer davantage la concurrence. Selon CLCV, le " petit consommateur " paierait 74 euros pour une année de services bancaires, mais un " couple actif " 243 euros en moyenne.
" C'est une transparence comme on n'en a jamais vue sur les tarifs bancaires, il va se passer quelque chose d'atomique ", pronostique-t-on à Bercy. Depuis quelques jours, les particuliers recevoivent le relevé de leurs frais bancaires annuels pour 2008. Les banques ont en effet jusqu'à la fin de janvier pour envoyer à leurs clients ce récapitulatif des frais prélevés pour la gestion de leur compte de dépôts : packages de services, moyens de paiement, incidents de fonctionnement et même les agios.
Conséquences commerciales
Une petite révolution ? " C'est la première fois que les Français pourront véritablement se rendre compte de ce que leur coûte leur banque, se réjouit Reine-Claude Mader, présidente de l'association CLCV (Consommation, logement, cadre de vie). Et s'ils trouvent que la somme prélevée est excessive, ils auront tout intérêt à aller voir ailleurs, les tarifs des banques étant maintenant facilement accessibles sur Internet. " En France, seuls 4 % de particuliers changent de banque chaque année. " L'envoi des relevés de frais aura une vertu pédagogique pour le client dans la mesure où il l'aidera à changer ses pratiques bancaires pour dépenser moins. Ensuite, il lui permettra de se servir de ce relevé comme d'un devis pour négocier avec des établissements concurrents ", complète Nicole Perez, à l'UFC-Que Choisir. L'association se dit très attentive à la manière dont les relevés seront libellés : " Nous aurions préféré un encadrement par la loi de façon à les uniformiser".
Les banques tempèrent de leur côté l'impact de la mesure. Le Crédit Agricole Ile-de-France, inquiet des conséquences commerciales de cette opération, s'est prêté à un test original " en envoyant les relevés annuels de frais bancaires à un échantillon d'un millier de clients, explique Anthony Lever, directeur du marketing du Crédit Agricole Ile-de-France. Le taux de retour a été particulièrement faible, puisque moins de 1 % des clients sont revenus vers nous pour poser des questions. " Les autres caisses régionales qui se sont prêtées à l'exercice (8 au total) auraient obtenu les mêmes résultats.
Globalement, les banques françaises assurent que leurs tarifs sont plutôt modérés, et évoluent beaucoup moins vite que l'inflation. Selon une étude récente de l'Efma en partenariat avec Capgemini et ING, reprise par la Fédération bancaire française (FBF), les prix des services bancaires en France sont proche de la moyenne mondiale, à 67 euros par an. Et ils sont sur la voie de la modération grâce à plusieurs phénomènes : la part croissante des opérations passées gratuitement sur Internet, le système de paiements européen Sepa et le plafonnement des incidents de paiement. Mais les tarifs sont évidemment très variables selon les produits et les types d'utilisateurs. Les associations de consommateurs ont effectué leurs propres calculs qui font ressortir une facture plus salée. Selon CLCV, le " petit consommateur " paierait ainsi 74 euros pour une année de services bancaires, mais un " couple actif " 243 euros en moyenne.