Le tabac accélère l’évolution de la sclérose en plaques
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Sclérose en plaques
– maladie neurologique inflammatoire chronique évoluant le plus souvent par poussées, concernant 70 000 à 90 000 personnes en France ;
– constitue la première cause de handicap acquis de l’adulte jeune non lié à un accident ;
– dans 85 % des cas, la SEP débute par une forme à poussées (forme rémittente). En moyenne, les poussées se succèdent à un rythme d’environ une par an ; pour la moitié des patients, après 10 ans d’évolution, la phase de poussées se transforme en phase chronique progressive.
Plusieurs études ont mis en relation une augmentation du risque de déclenchement d’une sclérose en plaques (SEP) avec la consommation de tabac et/ou le tabagisme passif. En revanche, on connaît peu l’impact du tabagisme sur la progression de la maladie une fois celle-ci installée, en particulier sur la sévérité des lésions cérébrales observées par imagerie par résonance magnétique (IRM). Un essai clinique longitudinal sur le sujet vient d’être publié, associant évaluation clinique et radiologique.
Entre février 2006 et août 2007, 1 465 patients souffrant de SEP, ayant un âge moyen de 42 ans et une ancienneté moyenne de la maladie de 9,4 ans, ont été recrutés à Boston (États-Unis) lors de l’une de leurs consultations hospitalières régulières. À l’inclusion dans l’étude, 257 patients étaient fumeurs (17,5 %), 428 anciens fumeurs (29,2 %) et 780 patients (53,2 %) n’avaient jamais fumé. Le suivi a duré en moyenne 3,3 ans.
Résultats
Au début de l’étude, le score d’incapacité clinique (mesuré avec l’échelle Expanded Disability Status Scale) a été plus élevé chez les fumeurs que chez les anciens fumeurs ou les non-fumeurs. Des résultats équivalents ont été observés avec le score de sévérité de la maladie (Multiple Sclerosis Severity Score) et les données de l’imagerie cérébrale. La différence était davantage marquée pour les fumeurs consommant plus d’un paquet par jour par rapport à ceux pour lesquels le tabagisme était modéré (3-20 cigarettes/j) ou léger (≤ 3 cigarettes/j).
Parmi les patients qui sont passés de la forme rémittente (poussées espacées de la maladie, faible handicap) à la forme progressive (aggravation de la maladie et du handicap) durant la période de suivi de l’étude, on note une conversion plus rapide chez les fumeurs que chez les non-fumeurs (hazard ratio ajusté : 2,50). Le délai de permutation a en revanche été similaire dans les groupes des anciens fumeurs et des non-fumeurs. Une tendance similaire a été observée pour les lésions vues à l’IRM.
Ces données indiquent que le tabac semble avoir un effet négatif sur la progression de la SEP objectivée tant de manière clinique que radiologique.
Bien que le lien causal reste encore à établir, ces résultats suggèrent que l’arrêt du tabagisme chez ces patients pourrait permettre, outre de lutter contre les méfaits du tabac sur leur santé en général, de retarder la progression de la maladie.
Ce qu’il faut retenir :
- Le tabac a un effet délétère sur la progression de la sclérose en plaques
- Le sevrage tabagique pourrait retarder l’évolution de la maladie