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Pauvreté et exclusion sociale en France et Europe (1/2) (09 06 2010)

Pauvreté et Exclusion Sociale en France et en Europe (1e partie /2)

Présentation du Rapport 2009-2010  publié sur le site de l’Observatoire national de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale le 22 mars 2010 (cliquer ici pour accéder au site de l’ONPES, au texte de présentation, au texte du  rapport ou aux fiches explicatives)

http://www.onpes.gouv.fr/Le-Rapport-2009-2010.html

http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Discours_Agnes_de_Fleurieu.pdf

http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/RapportONPES_2009-2010.pdf

http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Fiches_Presse.pdf

Présentation du Rapport 2009-2010 de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) le 25 février 2010 par Madame Agnès de Fleurieu, Présidente de l’ONPES à Monsieur Benoist Apparu, Secrétaire d’Etat chargé du Logement et de l’Urbanisme et Monsieur Martin Hirsch, Haut Commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté.

 

Monsieur le Ministre, Monsieur le Haut Commissaire, merci de nous accueillir ce matin pour nous permettre de vous remettre le 6 ème rapport de l'Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion sociale.

 

Ce rapport est un rapport de constat et d'analyse. La loi de 1998, en effet, nous a confié une mission de rassemblement des données relatives aux situations de pauvreté et de développement de la connaissance. Elle a également affirmé un lien étroit entre l'Observatoire et le CNLE pour la réalisation de travaux de recherche et d’évaluation. Dix ans après la création de l'Observatoire, ce rapport dresse un bilan de l’observation des phénomènes de pauvreté en France et en Europe qui peut se résumer ainsi :

 

Le taux de pauvreté monétaire est resté stable au cours de la dernière décennie. L'Union Européenne, dans son ensemble, a pris progressivement conscience du développement de la pauvreté en emploi, ainsi que des difficultés et des inégalités d’accès à certains droits fondamentaux. La persistance de la grande exclusion, tout au long de la décennie, reste très préoccupante et l’objectif fixé en 2000 par le Conseil européen de donner "un élan décisif à l’éradication de la pauvreté " n’a pas été atteint.

Un travail continu d’amélioration des indicateurs et des outils d’observation pour une meilleure compréhension des mécanismes de création et de persistance de la pauvreté a été mené au long de cette période tant par les Etats membres que par l'Union elle même. En matière de pauvreté, cependant, les indicateurs considérés comme les plus robustes, restent produits avec un décalage de deux ans au moins par rapport à la période dont ils veulent rendre compte. A l'occasion de ce rapport, plus encore que par le passé, l'Observatoire été gêné par ce décalage et notamment par le décalage entre la réalité de la crise économique perçue par tous et l'absence de données statistiques postérieures à 2007 en matière de pauvreté.

 

L’écart entre la perception par les associations et l’opinion publique de la pauvreté et sa mesure par la statistique publique ne constitue pas un phénomène nouveau, mais il est particulièrement préoccupant dans un contexte de crise économique où il est important de prendre rapidement des mesures appropriées. C’est pourquoi tant au niveau national qu'international, la réflexion sur la mise en place d'un système d'information plus réactif est engagée.

 

A votre demande, M. le Haut commissaire, des travaux ont été conduits par l'Observatoire pour construire un système de veille sociale et d'alerte sur les phénomènes émergents Les premières pistes ont pu être débattues lors d’une conférence internationale organisée par l’OCDE à Paris.

 

Les données 2007, qui datent donc d'avant la crise montrent que le taux de pauvreté monétaire à 60% du revenu médian est resté stable autour de 13%. Pour fixer quelques ordres de grandeur cela veut dire qu'en 2007, 8 millions de personnes vivaient avec moins de 908 € par mois pour une personne seule. Parmi elles, 3,7 millions de personnes disposaient de ressources entre 700 et 900 € par mois et 1,3 millions avaient des ressources inférieures ou égales à 600 € par mois soit (40% du revenu médian). Parmi les personnes pauvres, la situation des plus pauvres, ceux qui vivent avec moins de 40% du revenu médian s’est dégradée et leur nombre s'est accru.

Les effets prévisibles de la crise font l’objet d’une première analyse à partir de plusieurs études remises à l'Observatoire.

 

Afin de mieux en mesurer les impacts sur les personnes fragiles, de nouveaux modes de connaissance ont été explorés : l'élaboration du système de veille sur les phénomènes émergents que j'évoquais à l'instant et le recours au savoir des personnes qui vivent, elles mêmes, des situations de pauvreté.

 

Alors que, pour les pays de l'OCDE, le nombre de chômeurs additionnels entre fin 2007 et fin 2010 est estimé à 25 millions, ce croisement de savoirs et de données multiples révèle des inquiétudes sur certaines conséquences prévisibles de la crise :

- la dégradation du marché du travail et en particulier la contraction de l’emploi intérimaire;

- l’augmentation du nombre de chômeurs et l'arrivée cette année en fin de droits d'un million de demandeurs d’emploi dont une partie dépassera le plafond de ressources de l’ASS et du RSA ;

- la baisse des revenus d’activité de certains salariés, à la suite de la perte de leur emploi ou par leur mise au chômage partiel, ou à cause de la diminution de certaines composantes de leur revenu comme les primes ou les heures supplémentaires.

 

La dégradation du marché du travail, en touchant les personnes qui étaient déjà les plus vulnérables, engendre un risque d’irréversibilité du chômage et de la pauvreté. Pour ces personnes, en effet, de nombreux obstacles au retour à l'emploi, peuvent persister tels que l'âge, la santé, la faiblesse des qualifications et des formations voire l'illettrisme, ou encore le coût du transport pour la recherche d'un emploi ou les frais de garde d'enfant. Enfin, plus particulièrement pour les jeunes une entrée dans la vie active retardée, dans une phase de basse

conjoncture, peut être synonyme de déclassement de longue durée, voire d’exclusion pour les plus précaires.

 

A l’instar de nombreux autres pays, la France a assorti au cours des dernières années les bénéfices des prestations sociales à destination des personnes d’âge actif d’obligations nouvelles. Le maintien, voire le renforcement, des mesures d’accompagnement et de formation des personnes est plus que jamais une nécessité dans un contexte de crise. Mais, dans toute l'Europe, la situation dégradée du marché du travail fait naître des questions sur le caractère approprié d'exigences accrues à l'égard des chômeurs et des allocataires des minima sociaux.

…/… (suite le 10 juin 2010)

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