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Note de conjoncture, mars 2013 : Éclaircie mondiale, l’Europe encore dans l'ombre
Résumé
Au quatrième trimestre 2012, l’activité a accéléré dans les économies émergentes, mais les économies avancées n’en ont pas bénéficié. Au contraire, l’activité dans ces pays a été affectée par un mouvement marqué de déstockage, et a ainsi fléchi (-0,2 % après +0,3 %). En outre, la demande intérieure a été pénalisée aux États-Unis par la chute de la consommation publique, alors que la demande privée était dynamique.
Au premier trimestre 2013, tant les enquêtes de conjoncture, qui indiquent une amélioration quasi générale du climat des affaires, que les premières données d’activité disponibles, laissent attendre un rebond marqué dans les économies avancées (+0,4 %). Leur activité serait toutefois freinée au deuxième trimestre 2013 (+0,2 %), notamment aux États-Unis sous l’effet de la consolidation budgétaire.
La demande extérieure adressée à la France se redresserait donc au premier semestre 2013, mais serait moins dynamique que le commerce mondial. En effet, elle resterait pénalisée par la faiblesse persistante de la demande intérieure dans la zone euro, malgré le dynamisme de l’activité en Allemagne stimulé par le rebond de l’investissement et des exportations. Le redressement des exportations françaises resterait donc modéré, et ce d’autant plus que l’euro s’est globalement apprécié depuis mi-2012.
En France, la demande intérieure resterait atone, si bien que l’activité serait quasiment stable au premier semestre (0,0 % au premier trimestre puis +0,1 % au deuxième).
L’investissement dans le bâtiment a commencé à reculer au quatrième trimestre 2012. Ce recul se poursuivrait, compte tenu de la forte baisse du nombre des mises en chantier en 2012. De même, le repli marqué au second semestre 2012 de l’investissement des entreprises en biens manufacturés devrait perdurer début 2013. Le contexte resterait en effet peu propice à l’expansion des capacités productives : les perspectives d’activité sont dégradées et le taux d’utilisation des capacités est faible. Ainsi, l’ajustement de l’investissement, qui est jusqu’à présent peu marqué en France depuis le retournement de 2011, tant dans l’absolu que par rapport à ses voisins, se poursuivrait.
La consommation des ménages serait quasi stable au premier semestre 2013 (0,0 % puis +0,1 %). Le pouvoir d’achat continuerait d’être freiné par la dégradation du marché du travail et l’augmentation des prélèvements. Le retour des gains de productivité vers leur rythme d’avant-crise, amorcé depuis fin 2011, conduirait en effet à d’importantes pertes d’emplois marchands (37 000 par trimestre début 2013). La baisse de l’emploi total serait toutefois un peu plus faible, du fait d’une augmentation du nombre d’emplois aidés dans le secteur non marchand. Le taux de chômage atteindrait 11,0 % mi-2013 (10,6 % en France métropolitaine).
Divers aléas sont associés à ce scénario.
La prévision suppose que le taux d’épargne serait en baisse sur un an (-0,6 point) car les hausses d’impôts affecteraient en partie des revenus en général épargnés. Ce facteur de soutien à la demande pourrait faire défaut, notamment si les incertitudes sur les perspectives de revenu à moyen terme, particulièrement fortes du fait de la crise, incitaient les ménages à maintenir leur effort d’épargne.
Aux États-Unis, les incertitudes restent importantes sur la politique budgétaire ainsi que ses effets sur l’activité.
Enfin, la prévision retient l’hypothèse d’une stabilisation du prix du pétrole autour de 110 $ le baril de Brent. Les perspectives de l’offre et de la demande début 2013 pourraient néanmoins conduire à une baisse du prix du pétrole…/… (à suivre demain)