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Note de conjoncture, mars 2013 : Éclaircie mondiale, l’Europe encore dans l'ombre
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Dynamisme des économies émergentes
Au premier semestre 2013, l’activité resterait dynamique dans les économies émergentes. En Chine notamment, le climat des affaires s’est redressé dans le secteur manufacturier et la demande intérieure donne des signes d’accélération.
Le climat des affaires s’améliore nettement dans les pays avancés
Le climat des affaires s’améliore également dans l’ensemble des économies avancées. Aux États-Unis, dans l’industrie manufacturière, il est nettement au-dessus du seuil d’expansion en février 2013. Dans la zone euro et au Japon, il y reste inférieur, mais se redresse depuis les points bas atteints à l’été 2012 dans la zone euro et en décembre 2012 au Japon.
L’activité rebondirait début 2013 dans les économies avancées...
L’activité retrouverait ainsi un rythme de progression soutenu aux États-Unis au premier trimestre 2013 (+0,6 % après 0,0 %) et au Japon (+0,6 % après +0,0 %). Dans la zone euro, l’activité cesserait de se contracter (+0,1 % après -0,6 %).
... avant de se tasser légèrement aux États-Unis
Au deuxième trimestre 2013, l’activité poursuivrait sur ce rythme modeste dans la zone euro. Elle ralentirait en revanche quelque peu au Japon (+0,4 %) et plus encore aux États-Unis (+0,3 %) où le resserrement de la politique budgétaire ferait sentir ses effets.
Les autorités japonaises appuient sur l’accélérateur
L’économie japonaise bénéficierait en effet de plusieurs soutiens puissants en début d’année. D’une part, malgré la persistance des tensions avec la Chine, le dynamisme du commerce en Asie et la très forte dépréciation du yen depuis fin 2012 soutiendraient les exportations. D’autre part, avec les nouvelles mesures de relance votées en février 2013, la politique budgétaire serait très favorable à l’activité.
La politique budgétaire américaine se durcit...
En revanche, au premier semestre 2013, l’économie américaine serait confrontée à un net durcissement de la politique budgétaire. En effet, l’accord conclu fin décembre 2012 entre le Président et le Congrès représente un prélèvement d’environ 1,6 point de revenu des ménages, dont une partie importante est intervenue dès le 1er janvier 2013 avec une hausse de 2 points des taux de cotisations. En outre, à partir de mars 2013, la consommation publique se replierait avec l’entrée en vigueur des « coupes automatiques ».
... mais l’économie américaine résisterait
Malgré ce durcissement, la demande intérieure et l’activité américaine résisteraient. Les entreprises profiteraient en effet de l’amélioration des perspectives à l’exportation et de conditions de crédit toujours favorables pour augmenter leurs dépenses d’investissement. Les ménages ralentiraient progressivement leurs dépenses au cours du semestre, alors même que certains facteurs devraient contribuer à une baisse du taux d’épargne : d’une part, une partie de la hausse des prélèvements concernerait essentiellement les ménages les plus aisés; d’autre part, l’augmentation du prix des actifs générerait des effets de richesse.
La locomotive allemande redémarre
La faible progression de l’activité dans la zone euro au premier semestre 2013 (+0,1 % par trimestre) masquerait des divergences de trajectoire très fortes au sein de la zone euro. En Allemagne, selon les perspectives des enquêtes de conjoncture, l’activité redeviendrait dynamique (+0,5 % au premier trimestre 2013 puis +0,4 % au deuxième trimestre). L’orientation de la politique budgétaire resterait neutre, mais les exportations allemandes profiteraient du regain du commerce mondial et les entreprises investiraient à nouveau. En outre, la consommation des ménages progresserait de nouveau car le pouvoir d’achat demeurerait soutenu par le dynamisme du marché du travail.
Mais l’Espagne et l’Italie sont toujours à la peine
Le rebond des demandes allemande, américaine et des économies émergentes soutiendrait les exportations espagnoles et italiennes. Dans ces deux pays, les enquêtes de conjoncture donnent également des signes d’optimisme. Mais la demande interne resterait très affaiblie. En dépit de la baisse des tensions financières, le financement des agents privés demeure en effet difficile dans ces deux pays : le recul de l’incertitude sur le marché des dettes souveraines ne s’est pas transmis au marché du crédit bancaire et les conditions d’octroi de crédit se sont resserrées au quatrième trimestre 2012. En outre, les efforts de consolidation budgétaire se poursuivent en 2013, même s’ils ont une intensité un peu moindre qu’en 2012, notamment en Italie. Enfin l’incertitude politique en Italie à la suite des élections des 24 et 25 février 2013 pourrait peser sur les anticipations des agents. L’activité continuerait donc de reculer en Espagne comme en Italie au premier semestre 2013.
La demande adressée à la France et les exportations se redresseraient
La demande adressée à la France resterait ainsi pénalisée par la faiblesse persistante de l’activité en Espagne et en Italie. Elle gagnerait néanmoins en dynamisme au premier trimestre 2013, grâce au rebond des importations allemandes et américaines. Les exportations françaises accéléreraient donc : +0,6 % et +0,7 % aux premier et deuxième trimestres 2013, après -0,6 % au quatrième trimestre 2012.
Les enquêtes de conjoncture se stabilisent à un niveau bas en février
Malgré les perspectives plus favorables concernant l’environnement extérieur, le climat des affaires reste dégradé en février dans l’industrie comme dans les services, nettement en dessous de sa moyenne de long terme. Il a notamment reculé de 3 points dans les services en février. Dans l’industrie toutefois, les perspectives personnelles de production se sont fortement redressées en février 2013.
(à suivre demain)