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Métaux lourds : une exposition qui touche toute la population française
Une étude réalisée à partir de données collectées de 2014 à 2016 révèle l'exposition de toute la population observée (adultes et enfants) aux métaux lourds (arsenic, mercure, cadmium, chrome, plomb, cuivre, nickel...). Selon l'étude, les niveaux d'exposition sont en général supérieurs aux autres pays d’Europe et d'Amérique du Nord. (Publié le 21 juillet 2021)
La présence d'arsenic, de mercure, de chrome, de cadmium dans le corps humain peut être liée à une forte consommation de poissons et de produits de la mer.
Les résultats, publiés sur le site de Santé publique France, sont le fruit de l’étude Esteban (Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition) qui est établie pour être répétée chaque sept ans environ. La collecte des données a été réalisée entre avril 2014 et mars 2016 auprès d'une population âgée de 6 à 74 ans vivant en France métropolitaine.
Santé publique France précise que "les métaux ont été retenus en raison de leurs effets sanitaires (cancérogènes, osseux, cardio-vasculaires, neurotoxiques…)". L’étude nationale comprend trois objectifs :
- décrire les niveaux de présence de 29 métaux ;
- étudier les variations temporelles et géographiques des niveaux d’imprégnation (en les comparant aux résultats précédents) ;
- analyser les déterminants des niveaux d’imprégnation obtenus grâce à des prélèvements sanguins, urinaires ou capillaires.
Une étude du même type avait été réalisée entre 2006 et 2007 (Étude nationale nutrition santé 2006-2007).
Arsenic, cadmium, chrome et nickel en hausse
La comparaison avec l’étude ENNS 2006-2007 a permis ainsi de constater :
- des niveaux plus élevés concernant en particulier l’arsenic, le cadmium, le chrome et le nickel chez les adultes ;
- un niveau égal concernant les niveaux de mercure et d'étain ;
- une baisse du niveau de présence du plomb et, chez les adultes, de vanadium.
La présence de ces métaux dans le corps humain peut être liée à :
- une forte consommation de poissons et de produits de la mer (arsenic, mercure, chrome, cadmium) ;
- la consommation de céréales du petit-déjeuner (cuivre) ;
- la consommation de légumes issus de l’agriculture biologique (cuivre) ;
- le tabagisme, actif ou passif (cadmium et cuivre) ;
- les implants médicaux (chrome) ;
- les plombages dentaires (mercure).
L’étude a également permis d’établir de nouvelles valeurs de référence pour certains des métaux présents.
Outre des recommandations sur les comportements sanitaires pour réduire la présence de ces métaux (lutte contre le tabagisme, incitation à une diversification alimentaire), Santé publique France souligne que la répétition des études de bio-surveillance est nécessaire pour suivre dans le temps les évolutions des expositions de la population.
Des niveaux supérieurs aux autres pays d’Europe et d'Amérique du Nord
Les niveaux mesurés sont supérieurs à ceux constatés dans les autres pays d’Europe et en Amérique du Nord (sauf pour le nickel et le cuivre).
L’étude Esteban révèle ainsi la présence de métaux lourds pour toutes les personnes observées.
Les niveaux atteints sont d'ailleurs parfois supérieurs aux recommandations des autorités sanitaires (Haute Autorité de santé notamment) :
- pour l’arsenic, 27,7% des adultes dépassent le seuil recommandé et 2,8% des enfants de moins de 12 ans ;
- pour le mercure, 2,4% des enfants sont au-dessus du seuil et 2,1% des femmes de 18 à 49 ans ;
- pour le cadmium, près de la moitié de la population adulte est au-dessus du seuil.