Nous vous proposons aujourd’hui des extraits (sommaire, synthèse) d’un rapport remis le 12 juin 2023 et  publiée sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/rapport/289926-quatrieme-annee-au-diplome-detudes-specialisees-medecine-generale.html

cliquer ci-dessous pour accéder au texte du rapport (pdf)

file:///C:/Users/Utilisateur/Desktop/Documents/anhr/anhr64%20infos%20thematiques/medecine%20generale%20202306.pdf

RAPPORT Ajout d’une quatrième année au Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de Médecine Générale, par Pr Bach-Nga PHAM, Mathilde RENKER, Pr Olivier SAINT-LARY, Pr Stéphane OUSTRIC

Sommaire

Recommandations pour l’ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale en cinq points : 

1 - Améliorer la qualité de la formation des futurs médecins généralistes

1. Modification de la maquette du DES de Médecine Générale et ajout d’une phase de consolidation 
   B. Respect de l’esprit de la réforme du troisième cycle des études médicales 

2 - Donner à la quatrième année du DES de médecine générale un caractère professionnalisant à travers un statut adapté de docteur junior de médecine générale 
A. Argumentaire

1. Statut de docteur junior de médecine générale proposé 

3 - Inciter les futurs praticiens, sans les contraindre, à découvrir le territoire 
A. Cartographie des zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés dans l'accès aux soins

1. Qualité des terrains de stage sur le territoire et choix de stages 

4 - Renforcer l’encadrement de la formation en médecine générale selon un plan médecine générale pluri-annuel

1. Maîtres de Stage Universitaires
2. Départements de Médecine Générale
3. Scolarité du troisième cycle des UFR de médecine/santé 

5 - Rendre le territoire attractif avec de vraies mesures d’accompagnement

1. Rôle des collectivités territoriales
2. Formation sur le territoire 

Synthèse

Renforcer la qualité de la formation des futurs médecins à travers son caractère professionnalisant constitue le fil conducteur de la réforme du troisième cycle des études médicales qui a débuté en novembre 2017. Pour ce faire, la progressivité de l’apprentissage médical repose sur une structuration de la formation en trois phases successives, la phase socle, la phase d’approfondissement, et la phase de consolidation. A ce jour, il existe une liste de 44 Diplômes d’Etudes Spécialisées (DES) ouvrant droit à la qualification de spécialistes. Le DES de médecine générale est le seul d’une durée de trois ans, n’ayant pas bénéficié de ces trois phases successives de formation.

La médecine générale est une spécialité dédiée aux soins de premiers recours (soins primaires) ambulatoires. Les conditions actuelles de formation en trois ans, avec une seule année de stages obligatoirement réalisés en secteur ambulatoire, ne permettent pas de préparer suffisamment les futurs médecins généralistes à l’exercice en soins primaires. Cette situation favorise des décisions d’installation différée. Une année supplémentaire de formation permettrait que les étudiants se projettent dans leur futur exercice, majoritairement en milieu ambulatoire selon un exercice libéral.

Fort du contexte général, le Président de la République s’est positionné, lors de la campagne présidentielle, en faveur de l’allongement à quatre ans du DES de médecine générale. Il s’est déclaré en faveur d’incitations à destination des jeunes médecins qui effectueraient cette quatrième année en zone sous-dense et pour un meilleur accompagnement des internes, notamment en termes de logement.

Par lettre de mission datée du 23 septembre 2022, Madame Sylvie Retailleau, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et Monsieur François Braun, Ministre de la Santé et de la Prévention, ont désigné quatre personnes qualifiées pour organiser les travaux de concertation et de conception permettant la mise en œuvre rapide et qualitative de l’ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale.

Après une quarantaine d’entretiens avec différentes structures, associations, représentations professionnelles, les membres de la mission ont abouti aux conclusions suivantes :

• L’ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale permettra de lever la distinction qui pèse sur cette spécialité (seul DES à ne pas avoir de phase de consolidation), faisant ainsi entrer la médecine générale dans le droit commun de la réforme du troisième cycle des études médicales.
• La quatrième année du DES de médecine générale doit permettre aux étudiants d’exercer en autonomie sous la supervision obligatoire d’un Maître de Stage Universitaire (MSU), et donner les mêmes opportunités de formation professionnalisante de qualité et d’apprentissage clinique que les autres spécialités, moyennant un engagement sans faille des pouvoirs publics en faveur 7 de cette discipline, de ses étudiants et jeunes professionnels, de ses enseignants, en termes de moyens et de personnels.
• Les mesures encadrant le choix de stages de quatrième année devront être incitatives pour favoriser une future installation sur le territoire, aucune des multiples structures auditionnées ne s’étant prononcée en faveur de la coercition des étudiants pour qu’ils réalisent leur quatrième année dans des déserts médicaux. En aucun cas, des jeunes ne pourront être envoyés seuls dans des zones sans médecins.
• L’engagement des pouvoirs publics devra être effectif dès 2023, en cohérence avec la loi de financement de la sécurité sociale, dans des conditions claires permettant un choix serein de la promotion d’étudiants qui commenceront le troisième cycle des études médicales en novembre 2023. La filière de médecine générale, qui représente 40 % des étudiants de troisième cycle, doit continuer d’être choisie en toute confiance.

Afin de permettre la mise en œuvre rapide et qualitative de l’ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale, les membres de la mission ont émis 25 recommandations répondant à 5 objectifs :

1. Améliorer la qualité de la formation des futurs médecins généralistes
2. Donner à la quatrième année un caractère professionnalisant à travers un statut adapté de docteur junior de médecine générale
3. Inciter les futurs praticiens, sans les contraindre, à découvrir le territoire
4. Renforcer l’encadrement de la formation en médecine générale selon un plan médecine générale pluri-annuel
5. Rendre le territoire attractif avec de vraies mesures d’accompagnement

En conclusion, il sera nécessaire que les textes réglementaires relatifs à la mise en place de la quatrième année du DES de médecine générale soient publiés avant mai 2023, afin que les étudiants passant les épreuves classantes nationales 2023 puissent choisir cette spécialité médicale en toute connaissance de cause. Un suivi régulier et séquencé des mesures qui seront mises en œuvre, devra d’emblée être défini avec des indicateurs qualité, tant sur le plan pédagogique que sur le plan de l’organisation territoriale. Enfin, les réflexions menées pour construire une phase de consolidation préparant à l’exercice ambulatoire de la médecine générale, pourront être étendues aux autres spécialités médicales.