Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Nutri-Score en cinq questions (23 01 2024)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 4 janvier 2024 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/286134-le-nutri-score-en-cinq-questions.html

Le Nutri-Score en cinq questions

Dernière modification : 4 janvier 2024

Mis en place en France en 2017, l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score s'applique aujourd'hui dans sept pays européens. En juillet 2022, une mise à jour de l'algorithme du Nutri-Score a été adoptée. Ce nouvel algorithme est entré en vigueur le 1er janvier 2024 en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse. Le point en cinq questions.

1 Qu'est-ce que le Nutri-Score ?

2 Depuis 2017, quels résultats pour le Nutri-Score ?

3 Existe-t-il un étiquetage nutritionnel européen ?

4 Pourquoi une modification de l'algorithme ?

5 Changement de l'algorithme : quel impact ?

 

1 Qu'est-ce que le Nutri-Score ?

 

Le Nutri-Score trouve son origine dans la loi Santé du 26 janvier 2016. À sa suite, le ministère de la santé a chargé Santé publique France de créer un système d’étiquetage nutritionnel à l’attention des consommateurs. Cet étiquetage vise à les informer rapidement de la qualité des produits pour les orienter vers des achats plus favorables à l'équilibre nutritionnel.

Un arrêté du 31 octobre 2017 fixe les modalités de calcul du score nutritionnel d’un aliment, qui détermine son classement dans une échelle de cinq couleurs.

L’indice correspondant à un produit alimentaire donné, sur l’échelle du Nutri-Score, figure sur l’emballage. Il prend la forme d’un étiquetage nutritionnel coloré, conçu pour être aisément et rapidement compréhensible pour tous les consommateurs.

Les aliments sont indexés en cinq catégories, allant de la catégorie A, figurée en vert, à la catégorie E, sur fond orange foncé. Le principe du logo du Nutri-Score rappelle celui du feu de circulation : du vert au rouge, la qualité nutritionnelle des aliments se dégrade, en fonction des critères de classement retenus.

Les critères du Nutri-Score favorisent les fibres, les fruits et légumes, les protéines, les légumes secs, etc. En revanche, les acides gras saturés, le sucre ou le sel en excès, et d’une façon globale, les aliments trop caloriques, figurent en fin de classement.

L'étiquetage des produits selon le Nutri-Score n'est pas obligatoire. Les entreprises qui souhaitent le voir apposé sur leurs produits s'inscrivent sur une plateforme.

Le logo et le signe verbal "Nutri-Score" ont fait l'objet de dépôts en tant que marques dans les pays concernés.

2 Depuis 2017, quels résultats pour le Nutri-Score ?

Selon le bilan annuel 2023 de suivi du Nutri-Score, de l’Observatoire de l’alimentation (Oqali) et de Santé publique France, en juin 2023, 1 197 entreprises de l’agroalimentaire sont engagées dans la démarche du Nutri-Score.

Depuis 2018, la part de marché estimée des marques engagées dans le Nutri-Score n'a cessé d'augmenter. Elle représente 62% des volumes de ventes en 2023 :

  • 30% pour les marques de distributeurs ;
  • 22% pour les marques nationales ;
  • 9% pour les autres segments de marché.

La progression en volumes de ventes est plus modérée depuis 2021 car :

  • 98% des marques de distributeurs sont déjà engagées dans la démarche depuis 2021 ;
  • la progression des marques nationales, modérée passe de 34% en 2021 à 41% en 2023.

Si l’usage du Nutri-Score n’est pas imposé aux industriels, il s’est rapidement répandu depuis 2017. Nombre de consommateurs ayant modifié leurs achats en fonction du Nutri-Score, l’industrie agro-alimentaire a été incitée à adopter cette logique d’information nutritionnelle.

Selon le bilan d'analyse à trois ans publié en 2021, le dispositif est identifié par 93% des consommateurs. Un tiers des Français interrogés le jugent déterminant dans leurs achats. Plus d’un sur deux déclare même avoir changé ses habitudes de consommation depuis sa mise en place. Enfin, le bilan met en avant l’impact de ce logo sur la santé, pour les personnes consommant des aliments mieux classés.

Le Programme national nutrition santé 2019-2023, dont les orientations sont reconduites jusqu'à la fin 2024, recommande d'étendre le Nutri-Score aux produits vendus en vrac et à la restauration collective.

3 Existe-t-il un étiquetage nutritionnel européen ?

Depuis 2017, en plus, de la France, plusieurs États européens ont adopté le dispositif du Nutri-Score : Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse.

Un mécanisme de coordination transnational s'est mis en place pour l'utilisation du Nutri-Score :

  • un comité de pilotage réunit les représentants des autorités nationales chargées de la mise en œuvre du Nutri-Score. Il coordonne le déploiement de l'étiquetage
  • un comité scientifique est chargé d'évaluer les évolutions possibles du Nutri-Score (révision de son algorithme).

En octobre 2021, le Parlement européen, dans le cadre de la stratégie "De la ferme à la table", a voté pour un système harmonisé et obligatoire d’étiquetage nutritionnel sur les emballages au niveau de l’Union européenne. À partir des recommandations de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), la Commission européenne doit présenter un étiquetage qui s'imposera à tous les États de l'Union. Le processus est à présent bloqué, d'autres systèmes s'étant développés dans d'autres pays européens. Le Nutri-Score ne fait pas l'unanimité, entre autres du fait d'un lobbying intense.

4 Pourquoi une modification de l'algorithme ?

C’est une classification des produits, selon divers critères, qui permet l’étiquetage Nutri-Score, tel qu’on le trouve en rayon. L’application de ces critères repose sur un algorithme sous-jacent.

Pour attribuer son index à un produit commercialisé, l’algorithme se fonde sur la quantification des nutriments qui le composent. Concrètement, il s’agit de l’analyse nutritionnelle d’une quantité de 100 g, ou 100 ml, de céréales pour le petit déjeuner, de yaourts, de biscuits…

Cet algorithme n’avait pas été retouché depuis le lancement du dispositif Nutri-Score. Le comité scientifique de la gouvernance transnationale a proposé en juin 2022, pour les aliments solides, et en février 2023, pour les boissons, une combinaison de modifications de l'algorithme de calcul du Nutri-Score afin de renforcer son efficacité. Ces propositions ont été validées par le comité de pilotage.

Il ne s’agit pas de modifier profondément l'algorithme, mais plutôt d’affiner, de nuancer son fonctionnement, en cohérence avec les recommandations alimentaires.

La date d'entrée en vigueur de l'algorithme actualisé est prévue :

  • au 1er janvier 2024 en Allemagne, en Belgique, en Suisse et aux Pays-Bas ;
  • au Luxembourg, le jour suivant la publication d'un règlement grand-ducal qui fixe le cahier des charges de l'algorithme actualisé ;
  • en France, le jour suivant la publication d'un arrêté ministériel qui fixe le cahier des charges de l'algorithme actualisé, conformément à l’article R3232-7 du code de santé publique

5 Changement de l'algorithme : quel impact ?

Quelles sont les changements attendus avec ces modifications de l’algorithme ? Il s’agit, pour les aliments solides, d’aider :

  • à mieux identifier les poissons gras et le saumon comme des aliments sains ;
  • à mieux différencier produits laitiers non sucrés et sucrés, mais aussi les différents types de fromage ;
  • à mettre en avant les huiles moins riches en graisses saturées (olive, noix, colza…), ainsi que les aliments qui en contiennent ;
  • à mieux distinguer les aliments complets riches en fibres et les produits raffinés (riz, pâtes, pain…) ;
  • à identifier les produits selon leur teneur en sucre ou en sel : ainsi, les céréales à teneur en sucre élevée passent de A à C.

Certains produits transformés, plats prêts à réchauffer ou pizzas surgelées, par exemple, ne peuvent plus obtenir un Nutri-Score vert (A ou B).

Il s'agit, dans le cas des boissons :

  • d'assurer une classification cohérente. Le lait, les boissons lactées et les boissons végétales ont été inclus en permettant une différenciation entre les différents types de lait selon leur teneur en matières grasses et avec les boissons lactées sucrées ;
  • de mieux différencier la composition nutritionnelle des boissons selon leur teneur en sucre et de limiter la substitution des sucres par des édulcorants ;
  • de maintenir la position spécifique de l'eau dans la catégorie A ;
  • de conserver une classification globalement similaire des jus de fruits et nectars, jugée adéquate.

 

Les commentaires sont fermés.