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Frane : bilan démographique 2023

 

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 16 janvier 2024 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7750004.html

Bilan démographique 2023 

En 2023, la fécondité chute, l’espérance de vie se redresse

Sylvain Papon (Insee) INSEE PREMIÈRE  No 1978   Paru le : 16/01/2024

 

Au 1er janvier 2024, la France compte 68,4 millions d’habitants, soit 0,3 % de plus qu’un an auparavant.

 

En 2023, 678 000 bébés sont nés en France. C’est 6,6 % de moins qu’en 2022 et près de 20 % de moins qu’en 2010, année du dernier pic des naissances. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,68 enfant par femme en 2023, après 1,79 en 2022. Depuis la Seconde Guerre mondiale, cet indicateur n’a jamais été aussi bas hormis en 1993 et 1994.

 

En 2023, 631 000 personnes sont décédées en France, soit 6,5 % de moins qu’en 2022. Cette baisse fait suite à trois années de forte mortalité, due notamment à l’épidémie de Covid‑19. L’espérance de vie à la naissance est de 85,7 ans pour les femmes et 80,0 ans pour les hommes. Elle dépasse ainsi les niveaux de 2019.

 

Le solde naturel s’établit à 47 000 en 2023, soit un niveau inférieur à celui de 2022 et 2021.

 

Avec 242 000 célébrations, le nombre de mariages se maintient à un niveau élevé en 2023. Le nombre de Pacs conclus en 2022 se stabilise à près de 210 000.

 

 

Sommaire

La France compte 68,4 millions d’habitants en 2024

Les naissances diminuent de près de 7 % entre 2022 et 2023

L’indice conjoncturel de fécondité recule à 1,68 enfant par femme en 2023

Le nombre de décès baisse nettement en 2023, mais reste plus élevé qu’avant la crise sanitaire

L’espérance de vie des hommes atteint 80 ans pour la première fois

En France, comme dans l’Union européenne, une personne sur cinq a 65 ans ou plus

Le nombre de mariages se maintient à un niveau élevé en 2023

 

La France compte 68,4 millions d’habitants en 2024

 

Au 1er janvier 2024, la France compte 68,4 millions d’habitants : 66,1 millions résident en France métropolitaine et 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer. La population augmente de 0,3 % sur un an, comme en 2022. Le rythme de croissance annuel était plus élevé auparavant : +0,4 % pour les années 2019 à 2021 et +0,5 % en 2017 et en 2018.

 

En 2023, le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès enregistrés sur l’année, est de +47 000, son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En baisse régulière depuis 2007, le solde naturel a chuté en 2020 sous l’effet d’une baisse des naissances, mais surtout d’une forte hausse des décès due à la pandémie de Covid-19. Depuis, il est resté à un niveau bas. Il s’était légèrement redressé en 2021 sous l’effet d’un rebond des naissances, mais il a diminué en 2022, les décès restant à un niveau élevé. Il baisse de nouveau en 2023, les naissances diminuant plus fortement que les décès. Le solde migratoire est quant à lui estimé provisoirement à +183 000 personnes pour 2023.

 

Au 1er janvier 2022, la France représentait 15 % de la population de l’Union européenne à 27 pays (UE27) et en était le deuxième pays le plus peuplé derrière l’Allemagne (19 %). Les cinq pays européens les plus peuplés (Allemagne, France, Italie, Espagne et Pologne) représentaient les deux tiers de la population de l’UE27. Les huit pays les moins peuplés n’en représentaient que 3 %.

 

Les naissances diminuent de près de 7 % entre 2022 et 2023

 

Le nombre de naissances est estimé à 678 000 en France en 2023, en baisse très marquée par rapport à 2022 (-48 000 naissances, soit -6,6 %). Depuis 2011, les naissances ont été chaque année moins nombreuses, à l’exception d’un rebond en 2021, année marquée par les conséquences de la crise sanitaire. Entre 2014 et 2019, la baisse était de 1,6 % en moyenne par an. Elle se poursuit désormais à un rythme plus élevé : -2,2 % en 2022, -6,6 % en 2023. Au total, le nombre de naissances est, en 2023, inférieur d’environ 20 % à son niveau de 2010.

 

L’évolution du nombre de naissances est déterminée d’une part, par le nombre de femmes dites en âge de procréer, et d’autre part, par leur fécondité. Entre 2010 et 2016, la baisse du nombre de naissances était la conséquence à la fois d’une baisse de la population des femmes et de leur fécondité. De 2016 à 2023, la population féminine âgée de 20 à 40 ans est globalement stable. Les baisses récentes du nombre de naissances s’expliquent donc principalement par le recul de la fécondité.

 

L’indice conjoncturel de fécondité recule à 1,68 enfant par femme en 2023

 

En 2023, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,68 enfant par femme, en forte baisse, après 1,79 en 2022. Lors de son dernier pic, en 2010, il s’élevait à 2,03. Il faut remonter à 1993-1994 pour retrouver un niveau aussi bas que celui observé en 2023.

 

Le taux de fécondité baisse en 2023 pour les femmes de toutes les classes d’âge, y compris pour les femmes âgées de 30 ans ou plus, qui n’étaient pas ou peu concernées par le recul de la fécondité dans les années précédant la crise sanitaire. Le taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans baisse à un niveau jamais atteint depuis 1999 (11,5 enfants pour 100 femmes de cette tranche d’âge en 2023) : il était en légère diminution depuis le milieu des années 2010, excepté un rebond en 2021. Le taux de fécondité des femmes de 35 à 39 ans oscillait autour de 7 enfants pour 100 femmes depuis 2017, il diminue à 6,8 en 2023 ; celui des femmes de 40 ans ou plus, en hausse depuis le milieu des années 1980, marque le pas. Le taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans s’inscrit quant à lui dans une tendance à la baisse depuis les années 2000 ; cette diminution s’est accentuée depuis 2015, et encore davantage en 2023. En 2023, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans donnent naissance à 9,2 enfants, contre 10,0 en 2022.

 

En 2023, l’âge moyen à la maternité s’élève, comme en 2022, à 31,0 ans, contre 29,5 ans vingt ans plus tôt.

 

En 2021, la France restait le pays de l’UE27 le plus fécond avec la Tchéquie (ICF de 1,83), suivie par la Roumanie (1,81). Trois pays ont des ICF inférieurs à 1,3 : Malte, l’Espagne et l’Italie. L’Allemagne était en position intermédiaire avec un ICF de 1,58, contre 1,53 pour l’ensemble de l’UE27. En 2022, plusieurs pays européens ont connu une forte diminution de leur fécondité. Par exemple, l’ICF a baissé en Tchéquie à 1,62 et en Roumanie à 1,71. Il a baissé également en Allemagne à 1,46 en 2022, ainsi qu’en Suède (de 1,67 en 2021 à 1,52 en 2022).

 

Le nombre de décès baisse nettement en 2023, mais reste plus élevé qu’avant la crise sanitaire

 

En 2023, le nombre de décès en France est estimé à 631 000. C’est 44 000 de moins (-6,5 %) qu’en 2022, année marquée par un regain de la pandémie de Covid-19 avec le variant Omicron, trois périodes de fortes chaleurs et une épidémie de grippe hivernale précoce en fin d’année. Le pic de décès en décembre 2022 est le troisième pic le plus élevé sur toute la période de 2020 à 2022, après ceux constatés lors des deux premières vagues de Covid-19 de 2020 (en avril et en novembre). Début 2023, l’épidémie de grippe s’est poursuivie, mais avec une intensité moindre et les épisodes caniculaires de l’été ont été nettement moins meurtriers.

 

Avec l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès a tendance à augmenter plus vite sur les dix dernières années (+0,7 % par an en moyenne entre 2004 et 2014, puis +1,9 % entre 2014 et 2019).

 

L’augmentation de la mortalité a cependant été sans commune mesure en 2020 du fait des pics de mortalité lors des deux premières vagues de la pandémie et les décès sont restés à un niveau élevé en 2021 et 2022.

 

En 2023, le taux de mortalité infantile est de 4,0 décès pour 1 000 naissances vivantes. Après avoir reculé très fortement au cours du vingtième siècle, ce taux ne baisse plus depuis 2005

 

L’espérance de vie des hommes atteint 80 ans pour la première fois

 

En 2023, l’espérance de vie à la naissance s’élève à 85,7 ans pour les femmes et atteint, pour la première fois, 80,0 ans pour les hommes. Par rapport à 2022, elle est en hausse de 0,6 an pour les femmes et de 0,7 an pour les hommes. Cette hausse est forte : de 2000 à 2009, l’espérance de vie augmentait en moyenne de 0,2 an par an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes, puis à un rythme ralenti de 0,1 an pour les femmes et 0,2 an pour les hommes dans la décennie suivante. L’espérance de vie reflète les conditions de mortalité de l’année ; elle avait fortement chuté en 2020, du fait de la crise sanitaire, et était restée inférieure à son niveau de 2019 les deux années suivantes. En 2023, elle atteint un niveau supérieur à son niveau pré-pandémique.

 

L’espérance de vie à 60 ans augmente fortement aussi entre 2022 et 2023 et retrouve un niveau supérieur à celui de 2019 : elle est de 27,9 ans pour les femmes (soit +0,1 an par rapport à 2019) et de 23,7 ans pour les hommes (+0,3 an).

Depuis le milieu des années 1990, l’espérance de vie à la naissance croît moins vite pour les femmes que pour les hommes, réduisant ainsi l’écart entre les deux sexes. Il est désormais de 5,7 ans.

 

En 2022, l’espérance de vie des femmes est, en France, supérieure à la moyenne européenne (85,1 ans, contre 83,4 ans en UE27). Les femmes vivent le plus longtemps en Espagne (85,9 ans). L’espérance de vie des hommes atteint 79,3 ans en France, contre 78,0 dans l’UE27 ; elle est la plus élevée en Suède, à 81,5 ans.

 

En France, comme dans l’Union européenne, une personne sur cinq a 65 ans ou plus

 

Au 1er janvier 2024, en France, 21,5 % des habitants ont 65 ans ou plus. Cette proportion augmente depuis plus de trente ans et le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom  dont les plus anciennes auront 78 ans en 2024. Ainsi, les personnes âgées de 75 ans ou plus représentent désormais une personne sur dix en France (10,4 %) et leur part est en forte augmentation (9,0 % en 2013).

 

Cette situation est commune à tous les pays de l’UE27. En 2022, les personnes de 65 ans ou plus représentent 21,1 % de la population de l’UE27, contre 18,0 % en 2012 et 16,0 % en 2002. Leur part est supérieure à 23 % en Italie, au Portugal et en Finlande en 2022.

Fortes de leur fécondité relativement élevée ces quinze dernières années, l’Irlande, la Suède et la France ont les proportions de jeunes de moins de 15 ans les plus élevées de l’UE27 en 2022 (respectivement 19,7 %, 17,6 % et 17,5 %, contre 15,0 % pour l’ensemble de l’UE27). Au 1er janvier 2024, en France, cette proportion diminue à 17,0 %, en lien avec la baisse des naissances depuis 2010.

 

Le nombre de mariages se maintient à un niveau élevé en 2023

 

En 2023, le nombre de mariages en France est estimé à 242 000, dont 235 000 entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe. Le nombre de mariages se stabilise à son niveau de 2022, le plus élevé depuis 2012, alors que la tendance était plutôt à la baisse. Ce niveau élevé s’explique en partie par un rattrapage des unions reportées pendant la pandémie. En effet, les contraintes pesant sur l’organisation des mariages pendant la pandémie avaient entraîné un recul historique des mariages en 2020 (-31 % par rapport à 2019), suivi d’un premier rebond en 2021 malgré la poursuite de certaines restrictions sanitaires.

 

En 2022, 210 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, soit un niveau presque inchangé par rapport à 2021. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis sa création en 1999 : le nombre de Pacs est tendanciellement en hausse depuis 2002.

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