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Accidents de déconditionnement de produits (10 05 2024)

Nous vous proposons aujourd’hui cette synthèse d’un long rapport publié en mars 2024 sur le site de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (cliquer ici pour accéder au site de l’Anses)

https://www.anses.fr/fr.html

cliquer ci-après pour accéder au texte (pdf) du rapport :

https://www.anses.fr/fr/system/files/Toxicovigilance2022AUTO0058Ra.pdf

 

Rapport sur les Accidents liés à des déconditionnements de produits (2017 à 2021) Rapport d’étude de toxicovigilance (mars 2024)

 

Synthèse

 

Chaque année, les Centres antipoison (CAP) reçoivent plus de 6 000 appels pour des accidents liés au déconditionnement de produits, c’est-à-dire leur transvasement dans un contenant différent de leur conditionnement d’origine et non prévu à cet effet.

 

L’analyse des appels aux CAP a mis en évidence, du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2021 (soit une période de cinq ans), 33 650 accidents liés à un déconditionnement. Dans presque un cas sur deux, les accidents étaient dus au déconditionnement de produits de nettoyage, d’entretien, de décapage ou de détartrage, dont la moitié était due à des produits nettoyants pour sols ou surfaces (54 %).

 

La répartition annuelle des cas était stable (6 147 en 2021 et 6 777 en 2018) sauf en 2020 caractérisée par un plus grand nombre de cas de déconditionnement de désinfectants (n=7 475) en raison de la pandémie de COVID-19. Les patients étaient âgés de moins d’un an à 104 ans (médiane : 39). Les personnes étaient symptomatiques pour la moitié d’entre elles (51,3 %) avec une gravité faible pour 93 % des cas (n=16 042), moyenne pour 6,4 % (n=1 100) et forte pour 0,6 % (n=108) incluant 5 décès.

 

Pour ces cas de gravité forte, les patients étaient âgés de 1 à 77 ans (médiane : 40 ans). Le sex-ratio H/F à 2,5 indique une forte prépondérance masculine. Lorsque l’information était disponible, les produits avaient été déconditionnés dans une bouteille en plastique pour boisson ou dans un verre. L’entourage de la personne intoxiquée était responsable de ce déconditionnement dans 69 % des cas. Peu d’information était disponible concernant le contenant d’origine, la raison du déconditionnement ou la présence d’un étiquetage sur le contenant secondaire. Les substances chimiques à l’origine de ces cas étaient majoritairement l’ammoniaque (34,3% des cas) et l’hydroxyde de sodium (23,1 % des cas). Lors de la prise en charge médicale, l’endoscopie montrait des lésions digestives chez 93 % des patients, majoritairement de l’œsophage (94 %) et de l’estomac (83 %). Vingt-quatre personnes ont gardé des séquelles : sténose de l’œsophage (21 cas) et de l’estomac (trois cas), nécessitant des interventions chirurgicales et la mise en place d’une nutrition parentérale pour certains patients. Cinq personnes sont décédées : un enfant ayant bu un liquide déconditionné dans une bouteille de soda trouvée dans la rue ; deux personnes de plus de 80 ans ayant ingéré des produits déconditionnés dans des bouteilles d’eau et deux adultes d’une soixantaine d’années ayant ingéré des désinfectants. Parmi les cas graves liés au déconditionnement d’ammoniaque, 35,1 % survenaient dans un contexte de toxicomanie, impliquant l’usager de drogue ou son entourage.

 

En 2021, 1,0 % des accidents correspondait au déconditionnement d’un produit professionnel ou industriel rapporté au domicile (ou sur le lieu de l’accident), majoritairement des produits nettoyants ou désinfectants. Le produit avait été déconditionné dans la quasi-totalité des cas dans une bouteille en plastique pour boisson (97,6 %).

 

Des recommandations devraient être diffusées largement afin d’éviter ces accidents potentiellement graves : conserver les produits dans leur emballage d'origine et ne jamais les déconditionner. Si un déconditionnement est nécessaire (ex : produit concentré conditionné en berlingot et à diluer avant emploi), le faire dans un contenant adapté à la nature chimique du produit, avec une fermeture de sécurité pour enfants si le produit présente un danger (comme un bouchon sécurisé), et coller une étiquette indiquant clairement le nom du produit d’origine. Dans le cas d’achat de produit en vrac, réutiliser le contenant d’origine en collant l’étiquette fournie par l’enseigne ou en indiquant sur une étiquette les informations utiles. Enfin, ranger les produits, même déconditionnés avec soin, hors de portée des enfants.

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