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Préserver la nature pour la santé des populations (11 11 2024)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée en octobre 2024 dans  LA SANTE EN ACTION du ministère chargé de la santé (cliquer ici pour accéder au site du ministère chargé de la santé)

https://www.santepubliquefrance.fr/docs/preserver-la-nature-pour-proteger-la-sante-des-populations-introduction-du-dossier.html

cliquer ici pour ouvrir le texte (version pdf)

file:///C:/Users/Utilisateur/Desktop/Documents/docum%C2%B0%20citoyenne/r%C3%A9serve/proteger%20nature%20et%20sante%202024.pdf

Préserver la nature pour protéger la santé des populations

par Sébastien Denys, directeur santé, environnement, travail, Santé publique France.

La Santé en action, 2024, n°. 467, p. 4

Depuis le début de l’ère industrielle, aussi appelée Anthropocène, la nature a été essentielle au développement moderne des sociétés occidentales. Elle a fourni aux humains les ressources indispensables telles que l’eau, les terres arables, les minerais ou encore des gisements d’énergies fossiles. Ainsi, de nombreux bénéfices ont pu être retirés de la nature. Ce faisant, l’Homme a également privilégié la création de milieux de vie artificialisés et minéralisés, s’éloignant de fait de la nature qui constituait pourtant son berceau initial.

 

 

Les données scientifiques fondées sur l’observation de l’environnement et de la biodiversité sont unanimes : ce modèle de développement a durablement abîmé la nature.

L’exploitation des ressources naturelles, l’artificialisation des espaces urbains et agricoles ainsi que la standardisation des modèles de productions alimentaires ont engendré des modifications globales telles que les changements climatiques, l’effondrement de la biodiversité, l’altération de la qualité des ressources naturelles ou encore la contamination généralisée par des polluants chimiques de synthèse. Les impacts de ces perturbations sont avérés et se traduisent par des conséquences sur les écosystèmes terrestres et aquatiques, ou encore sur le bienêtre et sur la santé physique et mentale des populations – notamment les plus vulnérables et les plus défavorisées socialement.

Il convient pourtant de ne pas s’arrêter sur le tableau sombre de ces constats. Ceux-ci doivent au contraire être des leviers pour inciter à une mobilisation collective afin de restaurer, renforcer et préserver les liens entre les humains et la nature. Une telle mobilisation est clé pour préserver notre santé, l’améliorer et assurer aux générations futures un environnement favorable à la leur. Pour ce faire, il convient de privilégier les modes de développement qui engendrent également des co-bénéfices pour la santé et pour la biodiversité.

Ce numéro de La Santé en action a pour ambition, sur la base des connaissances scientifiques, de mettre en haut de l’agenda cet enjeu majeur pour la santé publique, mais aussi pour l’environnement. Différentes contributions illustrent les relations complexes entre santé et nature et les nombreuses données scientifiques mises en avant par les instances internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ou les plateformes internationales d’experts comme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ou la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

Ces données documentent les impacts de l’activité humaine sur l’environnement, comme l’accélération des changements climatiques ou la perte de biodiversité, mais aussi sur les répercussions que fait peser le déclin de la biodiversité sur la santé humaine. Si l’émergence de maladies infectieuses zoonotiques ou vectorielles est un risque bien identifié, différents auteurs nous rappellent également les conséquences en termes de mortalité prématurée ou d’autres pathologies physiques ou mentales. En particulier, pour la santé mentale, et bien que l’incidence de l’éco-anxiété reste encore à documenter en population générale, les travaux des chercheurs ont conduit au consensus scientifique suivant : l’accès à la nature améliore la santé mentale. À cela s’ajoutent les autres bénéfices en faveur de la santé cardio-vasculaire, de l’immunité ou encore du développement émotionnel et social des enfants.

Ce numéro présente en outre de nombreux témoignages, provenant de professionnels d’horizons variés (parmi lesquels médecins, professionnels de la périnatalité, enseignants, écologues, agents de collectivités territoriales), sur différents continents, et dont les interventions ciblent différentes populations. Les entretiens illustrent la richesse des initiatives qui facilitent le rapprochement entre les humains et la nature. Ils soulignent les différents éléments-clés de réussite et les leviers individuels ou systémiques.

À l’échelle individuelle, il peut s’agir d’inciter à des programmes d’observation de la biodiversité ou de bénéficier de prescriptions d’accès à la nature, tel que cela est fait au Québec. À l’échelle systémique, il est un levier qui est efficace : le développement de politiques publiques intersectorielles favorisant l’introduction et l’accès à la nature en ville – dès lors que ces politiques minimisent également les potentiels effets négatifs, telles l’introduction d’espèces invasives ou la gentrification des centres urbains.

Les auteurs mettent aussi en avant la nécessité de s’appuyer sur des évaluations de telles interventions, encore trop limitées aujourd’hui, pour les amplifier et protéger durablement la santé et la nature, enjeu-clé pour faire face aux défis des changements globaux.

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