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Transport de voyageurs : une ponctualité très dégradée en 2023
Publié le 15 novembre 2024
Dans la continuité de 2022, "déjà qualifiée de l'une des pires années parmi les 10 dernières au niveau de la ponctualité, 2023 alourdit le bilan du transport de voyageurs" : tel est le constat formulé par l'AQST (Autorité de la qualité de service dans les transports) dans le communiqué de presse du bilan 2023.
Selon l'AQST, organisme lié à l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable, l'activité de transport de voyageurs en France a renoué avec les niveaux de l'avant-Covid-19 ( bilan 2023 publié le 22 octobre 2024). En revanche, la ponctualité et la régularité du service apparaissent nettement dégradées.
Une nette reprise du transport de voyageurs
L'AQST fait état d'une nette reprise du transport de voyageurs pour l'ensemble des modes de transport, et notamment le ferroviaire. À l'issue de la crise sanitaire liée au Covid-19, les niveaux d'activité de l'année 2019 sont quasiment atteints voire dépassés :
- avec 122 M de voyageurs, la SNCF dépasse de 16% les chiffres 2019 ;
- la RATP a transporté 2 981 M de personnes en Île-de-France (+4,3%) ;
- les chiffres 2023 du transport aérien atteignent 94,1% des chiffres 2019.
L'activité a cependant été affectée de façon conjoncturelle, tant par des évènements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, crues historiques dans les Hauts-de-France...) que par des mouvements sociaux, en particulier celui contre la réforme des retraites.
D'autres causes plus structurelles, telles que l'âge des infrastructures, la disponibilité du matériel, une tension sur les effectifs (surtout dans le ferroviaire), sont intervenues.
Conséquence : après 2022, année "marquée par des résultats inquiétants, 2023 s’affiche une nouvelle fois comme l’une des plus mauvaises ponctualités de la décennie." avec en plus l'impact de l’ensemble de facteurs de perturbations sur la régularité des transports, c'est-à-dire sur les annulations de trajets.
Des taux croissants de retards et d'annulations
Dans le ferroviaire, annulations et retards de trains s'accroissent.
Pour les liaisons TGV, les retards sont en hausse par rapport à 2019 et 2022, les causes les plus répertoriées étant : "gestion en gare et réutilisation de matériel" et "infrastructure". Les annulations passent de 2,7% en 2019 à 3,4% en 2023.
Le taux de retard des Intercités, de 13,2% en 2019, atteint 19,3% en 2023 : c'est le plus élevé "depuis au moins 2012". Les annulations sont en légère baisse.
Concernant les trains express régionaux (TER) : le taux de retard moyen s'élève à 9,3%, allant de 5,4% en Bretagne (qui a aussi le plus faible taux d'annulations, à 1,3%), à 12,7% en Provence-Alpes-Côte d'Azur. La cause "externe au transport" est la plus fréquente.
Pour les RER et Transilien, qui font l'objet d'une convention entre les opérateurs et Île-de-France mobilités (IDFM), il faut remonter à 2018 pour un taux de ponctualité davantage dégradé. La ligne C figure parmi les lignes "particulièrement préoccupantes" (85% de ponctualité).
Les liaisons internationales affichent la seule baisse du taux de retard, mais une forte augmentation des annulations.
Transport aérien : des taux de retard record
Le transport aérien de voyageurs a connu "les taux de retard les plus importants des dix dernières années", la cause "enchaînement des vols" étant majoritaire, et en hausse, avec "navigation aérienne". L'AQST déplore que la publication des données d’annulation n'ait pas repris.
De 2019 à 2023, les retards passent :
- pour les vols intérieurs, de 15,6% à 21,9% ;
- pour les vols moyen-courrier : de 22,6% à 30,4% ;
- pour les vols long-courrier : de 23,6% à 29,4%. Les liaisons pour l'outre-mer sont particulièrement touchées (55% pour Pointe-à-Pitre).