Faciliter la vie des personnes âgées en ville et à la maison
Un colloque de l'académie de médecine
Article signé AH lu sur le site Agevillage le 12 février 2008
Un colloque organisé par les Académies de médecine et des sciences, le mercredi 5 décembre, a mis l'accent sur la nécessité de réformer ville et logement en vue du vieillissement de la population
Des "mesures simples" pourraient permettre aux 15 à 20 millions de personnes vieillissantes "potentiellement capables de mener une vie normale" de vaquer à leurs occupations, alors que de "petits handicaps les rejettent parfois en marge de la société", selon le Pr Maurice Tubiana.
Dans les logements, "deux endroits sont des pièges mortels", les escaliers sans rampe et les salles d'eau, a relevé l'académicien, incitant à concevoir des logements adaptés aux personnes âgées, lors d'un colloque des académies des Sciences et de Médecine. Prévoir un sol anti-dérapant dans les salles d'eau et des barres d'appui pour entrer et sortir de la douche éviterait bien des chutes, souligne-t-il.
Il juge également urgente l'installation de plans inclinés ou d'escaliers roulants pour faciliter la circulation des personnes âgées dans la cité et en particulier l'accès au métro et aux trains. On ressent une "perte de dignité lorsqu'on est incapable de monter un escalier avec une valise", a relevé le Pr Tubiana, âgé de 88 ans."Lorsque j'arrive à Bruxelles, il n'y a pas de problème, je peux avoir ma valise à la main sans difficultés, mais à Clermont-Ferrand, c'est impossible", a ajouté l'académicien. "Dans les écoles d'architecture en Suède ou aux Etats-Unis, des cours entiers expliquent ce qu'il faut faire pour que les immeubles soient plus sûrs pour les personnes âgées", alors qu'en France la situation est "affligeante", a-t-il regretté.
Les déficits visuels et auditifs dont souffrent nombre de personnes âgées sont également à prendre en compte, notamment pour les panneaux lumineux ou les annonces verbales dans les gares. Un meilleur fléchage pour permettre aux patients de se répérer dans les hôpitaux est aussi conseillé.Pour les malvoyants, la difficulté peut être liée aux contrastes. Avec l'âge, une part croissante de la population a du mal à s'adapter au passage entre des pièces lumineuses ou non, relève le professeur 'ophtalmologie José Sahel.
D'où la nécessité d'un éclairage adapté. "Il a fallu aller chercher un éclaragiste en Belgique pour faire un environnement plus sécurisant pour les consultations à l'Hôpital opthalmologique des Quinze-Vingts à Paris, a souligné le spécialiste. Equiper les salles de spectacles d'écouteurs permettant le réglage du son (comme pour la traduction simultanée) en faciliterait aussi l'accès aux malentendants, selon le Pr Tubiana qui cite l'exemple des Pays-Bas.