Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

prix du gazole: point (04 06 2008)

Prix du gazole : l'Elysée s'active, Matignon freine

 

Article de Mme Claire Guélaud lu sur le site du Monde le 1er juin 2008 (cliquer ici pour ouvrir l’article original)

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/05/30/prix-du-gazole-l-elysee-s-active-matignon-freine_1051804_823448.html#ens_id=1045712

 

 

 

Comment désamorcer la colère des professionnels et des particuliers pénalisés par la hausse des prix du pétrole, sans trop entamer les 24,1 milliards d'euros de recettes que l'Etat prévoit de tirer en 2008 de la fiscalité pétrolière ? Tel est le casse-tête posé au gouvernement par l'envolée des prix de l'or noir, que chacun tient désormais pour "durable".

 

Deux jours après l'annonce par Nicolas Sarkozy, mardi 27 mai sur RTL, de la création d'un fonds d'aide alimenté par les surplus de TVA pétrolière, la colère des pêcheurs n'était pas complètement retombée jeudi. Certains, comme en Gironde, misaient sur une extension du conflit en Europe. Des dépôts pétroliers étaient bloqués dans la journée par des agriculteurs au sud de Dijon, en Haute-Savoie, en Isère ou près de Toulouse. Et la liste des professionnels mécontents peut s'allonger : taxis, chauffeurs routiers, ambulanciers, VRP, pour n'en citer que quelques-uns, sont pénalisés par les hausses respectives des prix du gazole et de l'essence (+ 18 % et + 7,2 % depuis janvier, selon Bercy).

 

 

Dans un premier temps, l'Elysée a été tenté de faire la sourde oreille, en raison du niveau des déficits publics. Mais, sensible à la dimension potentiellement explosive de telles hausses, M. Sarkozy veut pouvoir compter sur des crédits suffisants pour aider les plus touchés. Le fonds évoqué mardi doit pouvoir fonctionner "dans les semaines prochaines", financer des mesures d'urgence et structurelles, et être alimenté par les seuls surplus de la TVA pétrolière (169 millions d'euros au premier trimestre, selon Bercy), plaide-t-on de même source.

 

Soucieux de tenir les cordons de la bourse, le premier ministre, François Fillon, avait proposé, mercredi, que l'on défalque de cette somme les 89 millions de baisse de recettes attendue sur la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), en raison d'une moindre consommation. Cela supposait de doter le fonds de seulement 80 millions d'euros. L'Elysée n'y est pas favorable. Le ministre du budget, Eric Woerth, souhaitait, lui, disposer d'un peu de temps, "pour avoir une meilleure visibilité sur les rentrées fiscales". Il n'est pas sûr d'obtenir gain de cause.

 

LES PÉTROLIERS SOLLICITÉS

 

Alors que la préparation du budget 2009 s'annonce délicate, le premier ministre et le ministre des comptes publics ne paraissent pas vouloir se priver de ressources. Or, plusieurs professions bénéficient de réductions de TIPP : les taxis, les transporteurs routiers de marchandises et de voyageurs, les agriculteurs et les pêcheurs, qui utilisent des carburants détaxés. En 2007, l'ensemble des allégements sur la fiscalité pétrolière a représenté pour l'Etat un manque à gagner de quelque 17 milliards, soit le quart des dépenses fiscales. MM. Fillon et Woerth se sont engagés à en freiner la progression pour redresser les finances publiques en 2012. Ils devraient donc se montrer très vigilants, au risque de provoquer des tensions avec l'Elysée.

 

Les autres pistes paraissent plus consensuelles. S'agissant des professionnels, chaque ministre "laboure" son secteur. Michèle Alliot-Marie s'occupe des taxis, Michel Barnier des pêcheurs et des agriculteurs, etc. Par ailleurs, un amendement gouvernemental au projet de loi de modernisation de l'économie va permettre aux transporteurs de répercuter les hausses de prix de l'énergie sur les chargeurs. Une réflexion plus générale est engagée sur les moyens d'aider les professionnels à gérer "la transition énergétique" (développement des énergies de substitution, etc.)

 

Pour les particuliers, plusieurs mesures sont envisagées, dont un bonus-malus étendu à d'autres produits que l'automobile (pneus...). Surtout, à partir du 1er juillet, 750 000 foyers pourront demander à bénéficier du tarif social de solidarité pour le gaz au titre de 2008, comme 1,4 million le font déjà pour le tarif de première nécessité électrique. Enfin, l'Elysée souhaite que les entreprises pétrolières prennent à leur charge la hausse, de 150 à 200 euros, de la prime à la cuve versée à 750 000 foyers non imposables qui se chauffent au fioul. Coût estimé : 37,5 millions d'euros.
Lien permanent Catégories : finances

Les commentaires sont fermés.