http://www.conseil-economique-et-social.fr/ces_dat2/2-3based/base.htm
INTRODUCTION
Les « baby-boomers », ceux que le marketing a baptisés « seniors », font l’objet de discours, de colloques et d’ouvrages, mais il apparaît rapidement qu’il est difficile de cerner cette nouvelle génération.
Les statistiques démographiques et économiques ou les études portant sur des questions plus qualitatives existent mais, faute d’une définition communément acceptée, elles portent sur des tranches d’âge différentes et permettent difficilement les comparaisons. Les chercheurs comme les décideurs politiques se sont surtout intéressés au vieillissement de la population, au grand âge et aux enjeux en termes de protection sociale. Les partenaires sociaux ont abordé les questions posées dans le monde du travail par le départ de cette génération mais très peu d’études ont exploré cette « nouvelle vie » qui s’ouvre au moment de la cessation d’activité professionnelle.
Le rapport et l’avis tentent d’établir un état des lieux et d’imaginer le rôle et la place que les seniors jouent et pourront jouer demain dans une société où la coexistence de quatre à cinq générations oblige à repenser le pacte social entre ces générations et la qualité du cadre de vie qui leur sera proposé dans la cité. Les questions de logement, de déplacements et de maintien des services, de « bien vivre » tout simplement ne se posent pas qu’en termes financiers mais aussi en termes d’acceptation sociale et de cohabitation harmonieuse entre les générations.
C’est dans cet espace qu’existent déjà de multiples expériences souvent méconnues car nées de la volonté d’acteurs associatifs innovants. Les seniors, grâce à leur disponibilité, y apportent une contribution essentielle.
Donner de la visibilité à leur action, l’inscrire dans une stratégie territoriale et nationale permettra de faire de cette nouvelle génération, une « force de l’âge », une chance et un atout pour la cité de demain, le terme « cité » étant entendu au sens civique du terme, incluant toutes les formes de la vie sociale sur les territoires.
CONCLUSION
Le troisième âge a longtemps été synonyme de retrait de la vie active et de vieillissement. Aujourd’hui, on parle de troisième vie, souvent équivalente à la moitié du temps de vie active, avant de parler de quatrième âge qui recouvre l’âge où apparaît éventuellement la dépendance.
Une nouvelle génération est ainsi progressivement apparue qui ne souhaite pas être un poids, une charge, mais jouer pleinement une fonction sociale reconnue pour ne pas être en marge. Cependant compte tenu des effectifs qu’elle représente, l’équilibre économique et social entre les générations pourrait être remis en cause.
Les scénarios évoqués dans les éléments de prospectives qui terminent ce rapport donnent à penser que si le vieillissement de la population est un fait incontestable, l’avenir n’est pas pour autant écrit. Il se construira à partir des politiques publiques qui sauront influencer les déterminants de ces différents scénarios.
Deux questions semblent essentielles : celle de la population active qui permettra d’assurer ou non le maintien de notre système de protection sociale dans une solidarité intergénérationnelle acceptable et celle de l’équilibre des territoires ouverts à l’économie présentielle sans accroître les tensions sur l’immobilier et les dépenses futures liées au vieillissement et à la dépendance.
La prise de conscience tant pour les individus que pour les acteurs institutionnels de notre responsabilité collective nécessite un engagement politique au plus haut niveau : des campagnes d’information nationale, des messages positifs sur l’âge et sur la richesse de l’intergénérationnel tant dans le milieu de travail que dans la quotidien de la cité.
L’équilibre des régimes de retraite constitue une préoccupation dans notre pays. Mais nous devons aussi penser à la qualité de vie des seniors et à la valeur ajoutée qu’ils peuvent apporter à la société française pour contribuer à la cohésion sociale et à une coopération intergénérationnelle renouvelée.