Consommation des ménages : statistiques 2009 (1/2)
(1ère partie : suite de la note 2/2 le 21/06/2010)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1301.html
Résumé
En 2009, durant la récession, la dépense de consommation des ménages résiste : elle continue de progresser, à un rythme toutefois modeste (+ 0,6 % en volume après + 0,5 % en 2008). Le pouvoir d’achat des ménages, quant à lui, accélère (+ 1,6 % après + 0,4 %) sous l’effet d’une très forte décélération des prix (− 0,6 % après + 2,9 %). Mais les ménages accroissent leur épargne, probablement pour des motifs de précaution. Les achats d’automobiles neuves, soutenus par la prime à la casse, et les souscriptions en assurance-vie, dynamiques car de nouveau attractives face aux autres produits de placement, font figure d’exception, alors que la plupart des autres achats décélèrent.
Sommaire
· En 2009, les dépenses des ménages progressent à un rythme faible
· Rebond des achats d’automobiles neuves
· Repli des dépenses de chauffage
· Les services de télécommunications en baisse
· Faible croissance pour les biens et services de loisirs
· L’assurance-vie et les biens et services de santé en hausse
· La consommation alimentaire se redresse faiblement, les achats de vêtements se contractent
Encadré
En 2009, les dépenses des ménages progressent à un rythme faible
En 2009, la dépense de consommation des ménages en volume continue d’augmenter à un rythme modeste : + 0,6 % après + 0,5 % en 2008. La consommation finale effective des ménages est un concept plus large qui inclut des dépenses directement financées par la collectivité. Elle est un peu plus soutenue (+ 0,9 % pour les deux années) car la dépense de consommation individualisable des administrations publiques progresse de + 2,0 % en 2009. En cette année de récession, elle résiste donc et constitue le principal soutien de l’activité : elle contribue positivement pour 0,6 point à l’évolution du produit intérieur brut, alors que celui-ci baisse de 2,6 %.
En valeur, le revenu disponible brut des ménages décélère (+ 1,0 %, après + 3,2 % en 2008), mais leur pouvoir d’achat accélère à + 1,6 % après + 0,4 % en 2008 (graphique 1). Le prix de leurs dépenses de consommation baisse en effet de − 0,6 % après + 2,9 % en 2008 (encadré).
Cette augmentation du pouvoir d’achat est celle mesurée à partir de la masse totale des revenus perçus des ménages. Mesuré au niveau individuel, c’est-à-dire rapporté au nombre d’unités de consommation, le pouvoir d’achat progresse en moyenne de 0,8 %, après avoir baissé de 0,4 % en 2008. Une fois déduites les dépenses « pré-engagées », le pouvoir d’achat du revenu arbitrable par unité de consommation croît à un rythme similaire (+ 0,9 %), alors qu’il avait davantage reculé l’année précédente (− 1,1 %).
Malgré l’accélération du pouvoir d’achat, la consommation n’a que modestement progressé : les ménages ont augmenté leur taux d’épargne de 0,8 point à 16,2 % en 2009 (tableau 1), sans doute pour des motifs de précaution face notamment à la forte dégradation du marché du travail
Rebond des achats d’automobiles neuves
En 2009, les achats d’automobiles rebondissent nettement : + 8,3 %, après − 6,9 % (tableau 2). La mise en place de la prime à la casse en décembre 2008 dope les achats de voitures neuves (+ 18,0 %), aux dépens des véhicules d’occasion (− 11,8 %). Les petites cylindrées ont le vent en poupe, les ménages profitant à la fois de l’opportunité de la prime à la casse et de l’avantage du bonus écologique. Les marques françaises en bénéficient grâce à leur bon positionnement sur les petits modèles : la part des voitures de marques françaises dans les immatriculations passe de 52,8 % en 2008 à 53,9 % en 2009. Les achats en volume de carburants continuent de diminuer : − 2,1 % après − 2,5 % en 2008. Ce repli est d’autant plus notable que le prix des carburants baisse très nettement (− 17,4 %) sous l’effet de la chute des cours du pétrole. Il s’explique, pour partie, par la tendance à la « diésélisation » du parc.
Malgré un marché automobile bien orienté, les dépenses de transports reculent, en volume, pour la deuxième année consécutive : − 0,3 % après − 2,3 % en 2008. Ce repli est imputable à la chute des dépenses de transports collectifs (− 2,2 %) après quatre années de hausses soutenues, ainsi que des transports aériens (− 4,2 %) et des transports ferroviaires (− 5,7 %). Le trafic aérien se contracte notamment sous l’effet du repli du nombre de voyages touristiques des résidents français, tant en France qu’à l’international. L’activité de la branche TGV de la SNCF est également en retrait par rapport aux années précédentes.
Repli des dépenses de chauffage
En 2009, les dépenses que les ménages consacrent au logement, à son chauffage et à son éclairage ralentissent (+ 1,0 % après + 1,9 %), mais leur part dans les dépenses des ménages progresse légèrement : elle atteint 19,7 % de leur consommation effective en valeur, après 19,5 % en 2008. Ce poste représente 75 % des dépenses « pré-engagées », sur lesquelles les ménages peuvent difficilement arbitrer à court terme. La part de ces dernières dans le revenu disponible brut des ménages se replie toutefois pour la première fois depuis 2005 : elle perd 0,4 point à 28,2 % en 2009. Cette baisse s’explique par la chute du prix des services d’intermédiation financière indirectement mesurés (encadré).
En valeur, les loyers directement pris en charge par les ménages progressent au même rythme qu’en 2008, à + 3,6 %. En revanche, les aides au logement augmentent moins vite qu’en 2008 (+ 5,7 % après + 8,5 %). Les prix des loyers décélèrent encore légèrement : + 1,8 % après + 2,0 % en 2008 et + 3,3 % en 2007. D’une part, l’indice de référence des loyers progresse moins vite ; d’autre part, les hausses lors des changements de locataire sont moins importantes que les années antérieures.
Les dépenses de chauffage et d’éclairage en volume se retournent à la baisse en 2009 : − 1,8 % après + 4,3 % (tableau 3). Les prix se replient également du fait du fioul domestique (− 27,2 %), qui a suivi la tendance des cours du pétrole brut. L’électricité fait exception : les volumes de consommation et les prix augmentent (respectivement + 1,0 % et + 1,9 %).
Les services de télécommunications en baisse
En 2009, les achats de biens et services des technologies de l’information et de la communication (TIC) restent soutenus, mais ils augmentent moins vite qu’en 2008 : + 6,0 % en volume, après + 6,8 % en 2008. Cette progression, loin des taux de croissance à deux chiffres des dix années précédentes, reste toutefois assez forte pour contribuer à hauteur de 40 % à la croissance de la dépense totale des ménages. Les prix baissent au même rythme qu’en 2008 (− 6,5 %). Ce sont les services de télécommunications (abonnements, forfaits, ...) qui sont à l’origine du ralentissement en volume (− 0,4 % après + 3,3 %).
À l’inverse, les achats d’appareils de réception, de reproduction et d’enregistrement du son et de l’image accélèrent (+ 23,7 % après + 13,1 %), portés en particulier par le dynamisme du marché des téléviseurs (+ 35,1 %), sous l’effet de la diffusion de la haute définition dans les foyers.
Les achats de matériel de traitement de l’information continuent de ralentir (+ 8,6 %, après + 11,0 %). Les netbooks tirent le marché.