Consommation des ménages : statistiques 2009 (2/2)
(suite de la note INSEE : voir volet 1/2 le 20/06/2010)
En 2009, la consommation des ménages résiste malgré la récession
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1301.html
Résumé
En 2009, durant la récession, la dépense de consommation des ménages résiste : elle continue de progresser, à un rythme toutefois modeste (+ 0,6 % en volume après + 0,5 % en 2008). Le pouvoir d’achat des ménages, quant à lui, accélère (+ 1,6 % après + 0,4 %) sous l’effet d’une très forte décélération des prix (− 0,6 % après + 2,9 %). Mais les ménages accroissent leur épargne, probablement pour des motifs de précaution. Les achats d’automobiles neuves, soutenus par la prime à la casse, et les souscriptions en assurance-vie, dynamiques car de nouveau attractives face aux autres produits de placement, font figure d’exception, alors que la plupart des autres achats décélèrent.
Sommaire
· En 2009, les dépenses des ménages progressent à un rythme faible
· Rebond des achats d’automobiles neuves
· Repli des dépenses de chauffage
· Les services de télécommunications en baisse
…/…
· Faible croissance pour les biens et services de loisirs
· L’assurance-vie et les biens et services de santé en hausse
· La consommation alimentaire se redresse faiblement, les achats de vêtements se contractent
Faible croissance pour les biens et services de loisirs
En 2009, la consommation de biens et services de loisirs et de culture progresse modérément pour la deuxième année consécutive (+ 2,9 % après + 2,5 % en 2008, contre + 6,3 % en moyenne lors des dix années précédentes). Elle est soutenue essentiellement par celle des biens des TIC. Le ralentissement est net pour les jeux et jouets, même si la hausse reste forte (+ 5,0 % après + 10,0 %). La chute est marquée pour les équipements de sport, camping et plein air (− 6,7 %, soit la baisse la plus forte depuis 1980).
Pour les jeux de hasard, le rebond est marqué en 2009 : + 7,3 % après − 5,0 %. En 2008, les dépenses, notamment pour les jeux de tirage, avaient été pénalisées par la baisse de la fréquentation des cafés occasionnée par la mise en place de l’interdiction d’y fumer.
Le nombre d’entrées dans les salles de cinéma progresse de 11 millions, à 201 millions, après une progression de même ampleur l’année précédente. Mais contrairement à 2008, ce sont davantage les films américains que français qui ont attiré les spectateurs. Si, en 2009, les ventes de CD audio enregistrés restent mal orientées (− 9,2 %), celles de DVD reprennent (+ 4,3 %) après trois années de forte baisse. La montée en charge des supports haute définition (Blu-ray) est pour l’essentiel à l’origine de ce rebond. Pour la musique enregistrée, la progression des téléchargements payants est loin de compenser la baisse de la vente de CD.
En 2009, les dépenses en hôtels, cafés et restaurants diminuent de 2,6 % en volume (après − 2,2 %). Le repli est moins prononcé qu’en 2008 pour les restaurants et cafés (− 1,8 % après − 4,3 %), pour partie en raison de la baisse de la TVA sur la restauration au 1er juillet, qui a eu un effet d’incitation pour les consommateurs. À l’inverse, les dépenses en services d’hébergement diminuent davantage qu’en 2008 (− 4,5 % après − 0,4 %), sous l’effet de la baisse de la fréquentation des touristes étrangers.
L’assurance-vie et les biens et services de santé en hausse
Les dépenses des ménages en produits d’assurance-vie correspondent aux frais prélevés sur ces contrats d’épargne. En 2009, elles rebondissent (+ 16,8 %) après deux années de forte baisse (− 11,2 % en 2008 et − 3,7 % en 2007). La baisse des taux d’intérêt a fait diminuer la rémunération des livrets réglementés et rendu ainsi les contrats d’assurance-vie plus attractifs.
Les dépenses de santé des ménages, couvertes ou non par une assurance complémentaire, continuent de progresser à un rythme élevé (+ 4,4 %). Il en est de même pour les dépenses des administrations publiques, c’est-à-dire pour la partie des soins remboursés par la collectivité (+ 3,2 %). Fin 2009, la campagne de vaccination contre la grippe A a contribué à ce dynamisme.
Les dépenses d’éducation des ménages, principalement financées par les administrations publiques, continuent de baisser légèrement en volume (− 0,4 %), avec la diminution du nombre d’élèves.
La consommation alimentaire se redresse faiblement, les achats de vêtements se contractent
En 2009, la consommation en produits alimentaires, hors boissons alcoolisées et tabac, accélère légèrement (+ 0,5 % après + 0,2 % en 2008). Les prix stagnent (− 0,1 %), après les fortes hausses enregistrées en 2008 sur certains produits. Ceux des produits laitiers et des œufs se replient (− 1,5 %), et plus encore ceux des fruits (− 6,4 %). La légère accélération de la consommation en volume provient pour partie des boissons non alcoolisées hors cafés, thés, cacao (+ 3,1 % après − 1,6 %). Les jus de fruits ont notamment bénéficié de températures estivales élevées. En outre, la consommation de viandes a moins baissé qu’en 2008 (− 0,3 % après − 1,2 %).
Après une baisse déjà marquée en 2008 (− 1,9 %), les dépenses d’habillement subissent un recul encore plus fort en 2009 : − 4,0 %. En période de récession, les ménages semblent arbitrer en défaveur de ce type d’achats qui peuvent plus facilement être différés.
Les produits énergétiques, alimentaires et les services financiers à l’origine du recul de l’inflation en 2009
Alors que l’indice des prix à la consommation reste globalement stable en 2009 (+ 0,1 %), le prix de la dépense de consommation des ménages recule de 0,6 % en moyenne annuelle après une hausse de 2,9 % en 2008. L’écart provient des services d’intermédiation financière indirectement mesurés, qui ne sont pas comptabilisés dans l’indice et dont le prix a fortement chuté (− 41,1 %). En effet, les marges engrangées par les banques sur les dépôts de leurs clients ont diminué mécaniquement sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt.
En 2009, les cours du pétrole brut se sont retournés à la baisse (− 33 % en euros pour le baril de Brent après + 24 % en 2008), ce qui a entraîné un fort recul des prix des produits énergétiques : − 17,4 % pour les carburants et lubrifiants et − 5,0 % pour le chauffage et l’éclairage.
Les prix des produits alimentaires ont également contribué à la baisse de l’inflation en 2009 : − 0,3 % après + 5,1 % en 2008. Ce sont les produits laitiers qui ont le plus contribué au repli des prix alimentaires, sous l’effet notamment d’une surproduction de lait.
Si l’on exclut les dépenses en services financiers, tabac, produits alimentaires et produits énergétiques, les prix ont progressé de + 1,3 %, mais plus faiblement qu’en 2008 : + 1,5 % en 2008.