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Secteurs créateurs d’emplois (2/4) (06 12 2010)

Secteurs créateurs d’emplois à court-moyen terme après la crise (2e volet/4)

 

Etude de M. Maxime Liégey (Département Économie Finances) et Mme Cécile Jolly

(Département Travail Emploi) publiée le 22 novembre 2010 sur le site du Centre d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au texte complet de l’étude pdf et au site du CAS)

 

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NA200-Eco-Travail-SECTEURSPORTEURS-1.pdf

 

http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1274.html

 

INTRODUCTION

SECTEURS PORTEURS D’EMPLOIS : GRANDES TENDANCES DE MOYEN/LONG TERME

LES SECTEURS DANS LA CRISE

UNE REPRISE AVEC OU SANS EMPLOIS ?

PROJECTIONS SECTORIELLES D’EMPLOI (EMPLOIS PERMANENTS) À 2015

CONCLUSION

 

 

LES SECTEURS DANS LA CRISE

 

1) Dans l’ensemble, les secteurs dont l’emploi salarié permanent a crû le plus entre 2000 et le début de la crise ont été relativement épargnés par la crise. Il existe une corrélation positive forte entre la croissance de l’emploi sur moyenne période (2000-2008) et la variation de l’emploi par secteur observée depuis le début de la crise.

 

2) Les évolutions de l’emploi depuis le début de la crise mettent en évidence des dynamiques sectorielles hétérogènes, en particulier dans les services :

-       L’emploi industriel diminue tendanciellement en valeur absolue sur longue période, en raison des gains de productivité relativement plus élevés, de l’externalisation de certaines activités et de la concurrence internationale ;

-        Les secteurs de services représentent une part tendanciellement croissante de l’emploi total, dont  les dynamiques sont plus hétérogènes que dans l’industrie (entre les services dépendant du cycle de consommation des ménages, comme les services à la personne, et les services aux entreprises “aval” directement liés au cycle d’activité industrielle, comme le commerce de gros et la logistique).

 

 

3) Les restructurations de l’emploi dans les secteurs industriels : Le choc de l’année 2008 a principalement touché les secteurs industriels les plus exposés à l’évolution de la demande internationale, en premier lieu le secteur de l’automobile, les secteurs des biens intermédiaires (métallurgie, textile, produits minéraux, composants électriques et électroniques), et les secteurs de biens d’équipement. Par conséquent, ces secteurs sont aussi ceux qui ont les plus fortes capacités de rebond en cas de retournement du commerce international.

 

L’emploi dans les secteurs utilisateurs de l’intérim s’est largement ajusté sur la main d’oeuvre la plus flexible, à savoir les effectifs intérimaires, jusqu’au 1er trimestre 2009. Une fois cette marge d’ajustement épuisée, les secteurs entament une phase de restructuration de leurs effectifs salariés permanents (i.e. salariés hors intérimaires), si les perspectives de reprise d’activité s’avèrent insuffisantes et les capacités de production excédentaires, alors même que ces mêmes secteurs réembauchent des effectifs intérimaires : ainsi les secteurs industriels ont continué à détruire 170 000 emplois de salariés permanents du 1er trimestre 2009 au 2ème trimestre 2010, tandis que les effectifs intérimaires dans l’industrie augmentaient de 74 500 sur la même période.

 

Les destructions d’emplois salariés permanents après le rebond des effectifs intérimaires constituent un bon indicateur de l’ampleur des ajustements par rapport aux perspectives de reprise.

 

Dans l’industrie et la logistique, se démarquent 4 catégories de secteurs :

-       1. Les secteurs dynamiques ou dont l’emploi est modérément impacté par les effets de la crise au 2ème trimestre 2010 : pharmacie, filière énergétique et “utilities” (production et distribution d’électricité et de gaz).

-       2. Des secteurs en ajustement modéré mais prolongé de l’emploi permanent : construction, transport et commerce de gros.

-       3. Les secteurs en restructuration mais ayant ralenti l’ajustement de l’emploi permanent : biens d’équipement électriques, informatique, optique…

-       4. Les secteurs en forte restructuration : l’automobile et la sidérurgie

 

4) Les restructurations de l’emploi dans les secteurs de service : Les évolutions de l’emploi dans les services font la part belle aux services cognitifs, aux services à la personne, et aux services “amont” qualifiés aux entreprises (R&D, activités juridiques, comptables, de gestion et d’ingénierie), secteurs qui ont été peu impactés par la crise. Le secteur de la Finance/Assurance a largement échappé au choc d’activité, créant des emplois sur toute la période.

 

Les secteurs des services les plus touchés par la crise sont les services “aval” aux entreprises, fortement dépendants du cycle industriel, principalement le commerce de gros et les transports et entreposage.

Certains secteurs impactés profitent davantage du rebond économique (l’hôtellerie-restauration, les activités informatiques et services d’information, le commerce de détail).

 

5) Les dynamiques endogènes des secteurs se maintiennent dans la crise.

Parmi les secteurs sensibles à l’évolution de la demande internationale, fortement touchés par la crise, ceux qui ont le mieux résisté sont ceux disposant d’avantages comparatifs forts (pharmacie, parfumerie par exemple) ou d’horizon long des carnets de commandes permettant de

lisser le cycle (aéronautique).

 

La chute du commerce extérieur durant l’année 2008-début 2009 n’a pas modifié les avantages comparatifs de la France. L’industrie manufacturière française a pu profiter, en fonction de ses avantages comparatifs structurels, du rattrapage du commerce extérieur intervenu à la fin de l’année 2009-début 2010. Les secteurs manufacturiers ayant le plus pâti du choc initial ont été ceux ayant le plus rebondi depuis le point bas (1er trimestre 2009) : c’est le cas de l’automobile, des autres matériels de transports, des industries pharmaceutique et chimique, de l’électricité et du gaz.

 

Les indicateurs sectoriels structurels de performance (avantages comparatifs, dépenses de R&D par secteur) sont dans l’ensemble de bons indicateurs des performances des secteurs dans la crise.

Enfin, il est intéressant de noter que les enquêtes conjoncturelles d’opinion, réalisées auprès des industriels sur une base mensuelle, bimestrielle ou trimestrielle permettent d’affiner et d’actualiser la dynamique de court terme des secteurs et viennent confirmer la hiérarchie des secteurs porteurs.

 

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