Secteurs créateurs d’emplois à court-moyen terme après la crise (3e volet/4)
Etude de M. Maxime Liégey (Département Économie Finances) et Mme Cécile Jolly
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NA200-Eco-Travail-SECTEURSPORTEURS-1.pdf
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1274.html
INTRODUCTION
SECTEURS PORTEURS D’EMPLOIS : GRANDES TENDANCES DE MOYEN/LONG TERME
LES SECTEURS DANS LA CRISE
UNE REPRISE AVEC OU SANS EMPLOIS ?
PROJECTIONS SECTORIELLES D’EMPLOI (EMPLOIS PERMANENTS) À 2015
CONCLUSION
UNE REPRISE AVEC OU SANS EMPLOIS ?
Les variations contrastées de l’emploi sectoriel aboutissent à un bilan global des destructions nettes d’emploi pour l’ensemble de l’économie bien moins dégradé que ne le suggère l’ampleur du choc sur la production. L’économie française a détruit entre 450 et 550 000 emplois marchands depuis le début de la crise (selon les périmètres et les définitions retenues). Ce chiffre, certes considérable, demeure très en deçà de ce que pronostiquaient les différents instituts ou observatoires de conjoncture à la mi-2009 : ordres de grandeurs voisins ou supérieurs à 1 million d’emplois détruits.
Compte tenu de l’ampleur du recul de la production et du profil de la reprise, les comportements passés d’ajustement de l’emploi des entreprises suggèrent que les destructions d’emplois sur 2009 et 2010 auraient dû être de 300 à 500 000 supérieures à ce qui a été effectivement observé.
Les entreprises ont eu recours, dans une large mesure, à la rétention de la main-d’oeuvre en optimisant l’utilisation des dispositifs de flexibilité interne (heures supplémentaires, chômage partiel) et externe (emploi intérimaire). Les salariés en contrats stables appartenant au coeur de l’emploi ont été relativement épargnés par les destructions d’emplois depuis 2008 (plusieurs facteurs ayant pu jouer : processus de restructuration de long terme déjà avancé dans les grands groupes ; perspective de moyen terme de possibles pénuries de main d’oeuvre dans certains segments du marché du travail).
Il est possible que, dans ce nouveau contexte, l’ajustement de l’emploi soit deux fois moindre que ce que suggèrent les équations économétriques estimées sur le passé et que l’emploi se stabilise durablement, limitant la perte nette d’emplois. Ce retard apparent de l’ajustement de l’emploi au regard des modèles estimés par le passé n’implique pas nécessairement un report de l’ajustement
sur les années à venir (qui se traduirait par la poursuite des destructions d’emplois).
L’hypothèse de la rétention de la main d’oeuvre par les entreprises au cours de l’année 2009 rend néanmoins plausible la perspective d’une croissance faiblement créatrice d’emplois à moyen terme (2010-2013).
L’objectif de restauration des niveaux antérieurs de productivité du travail (significativement détériorée par la rétention de main d’oeuvre) devrait prolonger le lissage de l’ajustement de l’emploi. Il est probable que les entreprises préféreront, avant de créer des emplois stables, recourir dans un premier
temps aux effectifs intérimaires ou temporaires pour satisfaire le surcroît de demande (comme le montre déjà la remontée des effectifs intérimaires au cours des derniers trimestres). Ainsi, le regain présent de l’activité ne devrait pas se traduire immédiatement par l’arrêt immédiat des destructions d’emplois permanents.
Des créations nettes d’emplois permanents sont en revanche envisageables à partir de la mi-2011 si la reprise se maintient sur un rythme moyen, sans rechute significative.