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secteurs créateurs d'emplois (1/4) (05 12 2010)

Secteurs créateurs d’emplois à court-moyen terme après la crise (1er volet/4)

 

Etude de M. Maxime Liégey (Département Économie Finances) et Mme Cécile Jolly

(Département Travail Emploi) publiée le 22 novembre 2010 sur le site du Centre d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au texte complet de l’étude pdf et au site du CAS)

 

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NA200-Eco-Travail-SECTEURSPORTEURS-1.pdf

 

http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1274.html

 

INTRODUCTION

SECTEURS PORTEURS D’EMPLOIS : GRANDES TENDANCES DE MOYEN/LONG TERME

LES SECTEURS DANS LA CRISE

UNE REPRISE AVEC OU SANS EMPLOIS ?

PROJECTIONS SECTORIELLES D’EMPLOI (EMPLOIS PERMANENTS) À 2015

CONCLUSION

 

Dans le contexte de l’après-crise, les interrogations sur le risque d’une reprise de la croissance peu riche en emplois ont été nombreuses et demeurent réelles malgré les premiers signes positifs sur le front de l’emploi et du chômage. Toutefois, il convient de bien distinguer les créations d’emplois agrégées au niveau de l’ensemble de l’économie de celles considérées secteurs par secteurs, qui appellent à des diagnostics et des politiques sans doute différents.

 

Cette note présente les résultats d’un travail de prévision sur les secteurs amenés à créer des emplois à un horizon de court/moyen terme, réalisé par le Centre d’analyse stratégique.

Le travail réalisé permet d’abord de rappeler les grandes tendances constatées avant la crise, s’agissant des secteurs identifiés comme porteurs d’emplois (secteurs fortement technologiques, secteurs haut de gamme, secteurs de proximité à la demande finale). L’analyse des évolutions sectorielles de l’emploi pendant la crise montre que la hiérarchie des secteurs porteurs en emploi

n’a pas été modifiée par celle-ci et que les dynamiques endogènes se sont maintenues.

 

Concernant les secteurs exposés à la concurrence internationale, le choc de 2008 n’a pas entamé les avantages comparatifs de la France, l’activité industrielle ayant rebondi à la faveur de la reprise du commerce international à la fin de l’année 2009, tandis que les secteurs de services ayant le plus contribué à la croissance de l’emploi depuis le début des années 2000 devraient maintenir leur tendance à la hausse durant la phase de reprise.

 

C’est donc plus le niveau que la structure qui pose question, avec la crainte exprimée par beaucoup d’une reprise faible en emplois, notamment du fait de la relative bonne tenue de l’emploi pendant la crise par rapport aux prévisions initiales face à l’ampleur du choc conjoncturel. Toutefois, même dans un scénario prudent s’agissant de la reprise de l’emploi global, l’étude menée met en évidence de forts potentiels de création d’emplois, dès les prochaines années, dans un certain nombre de secteurs identifiés.

 

SECTEURS PORTEURS D’EMPLOIS : LES GRANDES TENDANCES DE MOYEN/LONG TERME

 

Quatre critères peuvent rendre compte de la compétitivité et de l’attractivité des activités industrielles ou de services impliquant une capacité de rebond après crise et un contenu en emploi durable : le niveau technologique ou de gamme ; la recherche d’effets d’agglomération ou d’échelle ; l’accès à des ressources spécifiques matérielles ou immatérielles ; le besoin de proximité de la demande finale.

 

En croisant ces quatre critères, on peut identifier cinq types de secteurs d’activité qui cumulent les avantages ou les désavantages compétitifs et qui sont plus ou moins ancrés sur le territoire national, c’est-à-dire plus ou moins délocalisables :

-        les secteurs fortement technologiques (par exemple : aéronautique, aérospatiale, pharmacie, défense, ingénierie), qui représentent 5% des emplois salariés marchands ;

-        les secteurs haut de gamme (par exemple : luxe, cosmétiques, publicité, marketing, audiovisuel), qui représentent 2,5% des emplois salariés marchands ;

-       les secteurs de proximité à la demande finale (par exemple : distribution eau, gaz, électricité ; télécommunications ; agences bancaires ; logistique ; commerces ; BTP ; services à la personne ; loisir ; éducation et santé), qui représentent 68% des emplois salariés marchands ;

-       les secteurs instables conjuguant une forte pression sur les prix et une concurrence sur la qualité ou la technologie (par exemple : automobile, chimie, biens d’équipement mécaniques), qui représentent 13,3% des emplois salariés marchands ;

-        les secteurs vulnérables à des baisses d’emplois et à la concurrence internationale des pays à bas coûts (par exemple : services en ligne, centres d’appels, textile habillement, électronique grand public, raffinage et sidérurgie), qui représentent 11,2% des emplois salariés marchands.

 

Secteurs fortement exportateurs et représentatifs de la compétitivité française, les segments technologiques et haut de gamme représentent une plus faible part d’emploi direct même s’ils disposent d’un fort potentiel de croissance et irriguent d’autres activités. Les secteurs fortement exposés connaissent une décrue continue de l’emploi qui ne devrait pas s’inverser au sortir de la crise.

 

L’essentiel des enjeux d’emploi se concentre sur les deux grands groupes de secteurs de proximité et instables qui regroupent la majorité des activités et des emplois marchands en France.

En effet, quatre grandes tendances vont irriguer à moyen terme l’économie française, constituer des gisements potentiels de création d’emplois dans l’ensemble des secteurs identifiés précédemment, et seront susceptibles de modifier les segmentations sectorielles comme les moteurs de croissance : la servicisation de l’économie et le développement de l’économie de l’usage ; le développement des services à la personne ; le verdissement de l’économie ; le développement des “emplois cognitifs” (centres de R&D, design, ingénierie, architecture, marketing et publicité).

 

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